Les joueurs fans de RPG se souviendront longtemps de 2010, l’année où un nouveau standard en matière de jeu vidéo est né avec la sortie de Red Dead Redemption. Un titre qui a poussé les limites de ce que l’on attend d’un jeu en termes de narration et de caractérisation dans un monde ouvert, un sentiment de renouveau dont Rockstar a le secret pour chacun de ses titres majeurs.
Les débuts du monde ouvert avec Red Dead Redemption
Ce fut une époque où Red Dead Redemption se démarquait du reste des RPG, trônant seul au sommet. Avec le temps, bien sûr, d’autres jeux, y compris sa propre suite, ont réussi à égaler ou surpasser ce chef-d’œuvre. Toutefois, le jeu reste, même aujourd’hui, un exemple lumineux de ce que devrait être un titre en monde ouvert et centré sur la narration.
Malheureusement, les attentes étaient élevées concernant une éventuelle refonte ou remasterisation. Bien que de nombreux fans aient espéré une révision complète, ce que nous avons reçu est essentiellement un portage sans véritable changements. Cette décision a suscité une certaine déception, en particulier parmi ceux qui attendaient davantage des versions PlayStation. Néanmoins, la mouture Switch a su tirer son épingle du jeu.
Sur Nintendo Switch, RDR parvient-il à rester crédible ?
Sur la console hybride de Nintendo, Red Dead Redemption trouve une nouvelle maison. Pour ceux qui n’ont jamais eu la chance d’explorer les vastes territoires de l’Ouest sauvage avec John Marston, ou pour ceux qui souhaitent revivre cette aventure en mode portable, cette version reste attrayante.
Ceux qui connaissent le soft reconnaîtront instantanément le jeu original, quasiment inchangé, mais bénéficiant de quelques améliorations techniques pour s’adapter à la plateforme. La fluidité est au rendez-vous, avec quelques améliorations graphiques, notamment en matière d’anti-aliasing. De plus, certains bugs notoires ont été corrigés.
Les panoramiques cinématographiques, associés à une bande sonore immersive, restent des moments phares du jeu, offrant une expérience visuelle crédible, en particulier sur l’écran OLED de la dernière itération de la Switch.
Red Dead Redemption vous offre la magie de l’Ouest sauvage
L’histoire de John Marston, cet hors-la-loi devenu chasseur de primes, reste gravée dans l’esprit de nombreux joueurs. Son périple dans l’Ouest sauvage américain est présenté avec une maestria rarement égalée, offrant une expérience riche et immersive.
Le monde ouvert, vaste et rempli de contenus variés, offre une expérience de jeu où chaque élément, chaque événement dynamique, contribue à un ensemble cohérent. Les systèmes d’Honneur et de Célébrité, déterminant la réputation du joueur et son interaction avec les autres personnages, témoignent de la profondeur et de la finesse du titre.
Cependant, avec le temps, certaines mécaniques, comme les contrôles et la conception des missions, montrent leur âge. Plus particulièrement, le système de combat rappelle que, malgré leurs nombreux succès, les titres Rockstar n’ont jamais été reconnus pour la qualité de leur gunplay.
Les limites d’une vieille gloire sur une console moderne
L’efficacité du système Dead-Eye, inspiré de Fallout 3, où le temps se ralentit permettant une visée plus précise, met encore en avant les lacunes du système de combat originel de Red Dead Redemption. Bien que cette mécanique rende les échanges de tirs plus digestes, elle sert en réalité à masquer une jouabilité qui accuse son âge. La bande-son époustouflante et la cinématographie de chaque affrontement sauvent la mise, mais il est indéniable que les combats montrent les signes du vieillissement du titre.
Côté contrôles, le jeu ne fait guère mieux. Si ceux de Red Dead Redemption 2 ont été largement critiqués pour leur lourdeur, ceux du premier opus ne brillent pas par leur fluidité non plus. Certes, sur le mode portable de la Switch, ces défauts sont quelque peu atténués, mais l’absence de certaines options modernes comme la visée assistée par gyro est décevante. Par ailleurs, le design des missions, en dépit de l’immensité et de la richesse du monde ouvert, apparaît rigide. Les missions principales sont linéaires, laissant peu de place à l’improvisation, une caractéristique en décalage avec les tendances actuelles de l’industrie. Une fois encore, c’est le choix narratif de Rockstar qui prime, au détriment de la liberté du joueur.
Donc, que vaut réellement cette version Switch de Red Dead Redemption ? Malgré ses défauts, et l’absence de réels ajustements de la part de Rockstar, l’expérience reste captivante. Le jeu, même vieillissant, demeure une référence, et sa découverte ou sa redécouverte en mode portable offre une dimension nouvelle. À noter l’absence regrettable du mode multijoueur, même si le fameux mode Undead Nightmare est bien présent et débarrassé de ses bugs les plus gênants.
Au final, bien que l’on puisse légitimement attendre davantage de Rockstar pour un jeu d’une telle envergure, ce portage reste fidèle à l’original et conserve ses qualités intrinsèques, tout comme ses défauts. Pour ceux n’ayant jamais touché à Red Dead Redemption, ou souhaitant se replonger dans son univers en mode portable, cette version est un excellent point de départ, surtout lorsqu’on considère sa portabilité. En revanche, ceux qui espéraient un peu de changement seront fatalement déçus. Reste à savoir si Rockstar investira un jour dans une remasterisation digne de ce nom. En attendant, cette version permet à tout un chacun de profiter du classique sur les consoles actuelles.
Points positifs:
- Une expérience authentique et solide sur Switch
- La portabilité du titre garanti des heures de fun n’importe où
- Un rendu saisissant sur l’écran de la Switch OLED
- Le DLC Undead Nightmare inclus
Points négatifs:
- Un portage fainéant sans nouveautés
- Un jeu sans mode multijoueurs
- Le prix bien trop élevé
Fiche technique de Red Dead Redemption Switch :
Éditeur : Rockstar Games
Développeur : Rockstar Games
Date de sortie : le 17 août 2023 sur Nintendo Switch
Type : RPG
