C’était lors de la révélation de la très attendue PlayStation 5 que Sony a dévoilé l’existence de Kena : Bridge of Spirits parmi une pléthore d’autres titres prévus sur la console next-gen. Le jeu d’Ember Lab. était parvenu à captiver les joueurs avec une bande-annonce envoûtante et aux allures de film Pixar. Pourtant, le studio était alors inconnu du grand public. Le petit studio indépendant n’a effectivement pas eu la chance de faire ses preuves dans le monde du jeu vidéo.
Par la suite, la communication autour du jeu n’a pas été des plus actives. Outre quelques timides démonstrations de gameplay, le soft restait discret. D’ailleurs, l’absence de tests pour le jour de sa sortie inquiétait beaucoup de monde. Les journalistes et certains joueurs intéressés se demandaient si cela était de mauvais augure. Rassurez-vous, Ember Lab. a tout simplement décidé de garder la surprise jusqu’au bout, car Kena : Bridge of Spirits surprend à divers points de vue.
Roadtrip sacré
Dans Kena : Bridge of Spirits, vous incarnez Kena, une jeune fille bénéficiant de pouvoirs extraordinaires destinés à l’aider dans sa tâche de guide des esprits. De génération en génération, la famille de notre héroïne aide les esprits coincés sur Terre à cause de leurs tourments passés à s’apaiser et effectuer leur voyage vers l’au-delà. Un but très louable qui amènera la jeune aventurière à effectuer un périple auquel elle ne s’attendait pas.
Il existe aussi un système monétaire permettant au joueur d’acheter différents chapeaux à mettre à sa bande de Rots, un moyen de personnaliser sa bande de créatures mignonnes assez anecdotique, mais qui a le mérite d’exister pour faire vivre le character-design.
Il en va de même pour le personnage central. Kena dispose aussi d’un petit arbre de compétence. Rien de bien compliqué, le jeu dispose de mécaniques light RPG faciles à comprendre. Il faudra néanmoins quelques heures de jeu pour débloquer la grosse dizaine de bonus touchant à ses capacités à combattre.
Dites « cheese! »
Ajoutons également un mot sur le mode photo du jeu. En une pression de crois directionnelle, le joueur peut à n’importe quel moment sortir son objectif virtuel pour prendre des clichés des différentes situations. Les outils mis à disposition permettent de graviter autour des personnages, de régler l’ouverture d’objectif et la mise au point. On peut aussi y apposer un vignettage, un filtre et modifier l’attitude des personnages. On peut donc leur faire prendre la pose, Kena comme ses compagnons, pour rendre chaque moment unique. Il est en revanche dommage de ne pas disposer d’avantage d’options comme l’inclinaison de caméra, l’ajout de logos et la possibilité de voir le résultat sans les menu mais il est globalement bien intégré et permet de partager des moments mignons. D’ailleurs, certains clichés de ce test sont directement tirés de ce mode. On vous laisse deviner lesquels.
Kena Breath of the Wild
Dans Kena : Bridge of Spirits, on parcourt 2 grandes zones distinctes. Il ne s’agit donc pas vraiment d’un monde ouvert, d’autant plus que le titre d’Ember Lab ne pousse pas trop à l’exploration. Les objectifs sont clairement marqués sur la carte et il suffira d’aller d’un point à un autre pour faire progresser le scénario. Les différentes phases sont entrecoupées de superbes cinématiques. Celles-ci ne sont pas sans rappeler les récentes productions Disney Pixar, mais nous avons constaté de grosses baisses de framerate durant celles-ci, alors que le gameplay s’offre une fluidité solide tout du long en mode performances sur PS5. Rien qui ne porte vraiment préjudice à l’expérience du joueur, mais on espère qu’un prochain patch pourra arranger ça.
Douce agressivité pour Kena : Bridge of Spirits
Car le système de combat de Kena : Bridge of Spirits se veut très accessible, force est de constater que les mouvements sont relativement limités. C’est avant tout dans la stratégie à adopter face à différents ennemis que le titre parvient à diversifier l’expérience. Nous avons les deux gâchettes de droite pour les frappes fortes et lentes ou rapides, mais moins efficaces. Il y aura aussi la possibilité de tirer à l’arc, et les Rots apporteront évidemment leur soutien en détournant l’attention d’un ennemi ou en détruisant les fleurs à travers lesquelles les ennemis prennent vie.
Plus on progresse, plus l’action gagne en nervosité. Les combats de boss sont les véritables défis du jeu puisque les PNJ lambdas ne seront pas un problème pour Kena. Bien que l’on aurait souhaité une aussi grande diversité pour les boss que pour les plus petits ennemis, chacun d’eux demande une certaine stratégie à adopter pour être abattu. Rassurez-vous, malgré ses apparences, le jeu d ‘aventure saura vous donner du fil à retordre si vous avez sélectionné un mode de difficulté au-delà du « mode histoire » usant de nombreuses facilités. Malgré un léger manque de verticalité, les combats sont un pur plaisir, et on se plaît à esquiver, frapper et tirer avec une précision de fer grâce aux ralentissements de temps. De ce côté, c’est donc une bonne surprise pour Kena : Bridge of Spirits.
On tient une pépite sur PlayStation 5
Malgré une communication inquiétante, Kena : Bridge of Spirits parvient sans trop de mal à nous charmer. Son scénario est très touchant et sa direction artistique l’est tout autant. Le gameplay emprunte énormément de mécaniques déjà vues dans des jeux du genre, mais les énigmes parfois casse-tête ainsi que le système de combat nerveux et bien ficelé nous fait prendre notre pied durant la dizaine d’heures de jeu que compte la campagne. C’est assurément une excellente surprise pour un studio arrivant à peine dans le grand bain vidéoludique. Ember Lab démontre ici un travail chirurgical à tous les niveaux et, bien que le titre nécessite quelques petits peaufinages à droite et à gauche, le tout est très solide dans l’ensemble. Un must have pour les fans d’aventure mignonne en recherche d’un bon petit défi sans se prendre la tête.