Avec Far Cry 6, Ubisoft a pour intention de proposer une expérience de jeu aussi complète que possible à destination des fans. Ce 7 octobre prochain, tous les joueurs, qu’ils soient sur current-gen ou old-gen, pourront mettre les pieds à Yara, une île fictive où sévit un nouveau dictateur à abattre. Malgré un concept qui cartonne depuis plusieurs années, la série a-t-elle encore ce petit côté magique qui transporte les amateurs de shooters ?
Encore une belle pagaille à arranger au cœur de Yara
Far Cry 6 nous transporte donc à Yara, une île exotique rappelant la Colombie. Il s’agit d’un vaste terrain de jeu scindé en différentes régions qu’il faudra découvrir petit à petit. Pas de précipitation, car le jeu dispose de mécaniques « light RPG » qui freineront les plus téméraires avec un système de niveau pour les ennemis, façon Far Cry New Dawn. L’exploration sera fatalement très progressive alors que l’on s’émerveille en passant d’un paysage à un autre. Oui, Yara sait surprendre et, en bon touristes, nous avons pris énormément de plaisir à déclencher le mode photo pour garder quelques souvenirs de notre périple.
Le joueur débute cette aventure en choisissant un homme ou une femme répondant au nom de Dani Rojas. Très rapidement, notre personnage principal rejoindra Libertad, un groupe de guérilleros opposants au régime dictatorial d’El Presidente Antón Castillo (Giancarlo Esposito) et de son fils Diego (Anthony Gonzalez). Après avoir passé des années à subir le règne brutal des Castillo, Dani et ses alliés comptent bien rallier d’autres groupes de rebelles à leurs côtés pour être certains de réussir leur révolution. La route sera parsemée d’embûches et il faudra convaincre bon nombre de têtes brûlées. La révolution est en marche, mais elle n’est pas gagnée d’avance.
Les scientifiques ont découvert dans les feuilles de tabac produites à Yara un remède contre le Cancer. El Presidente, voyant là un excellent moyen de s’enrichir sur le dos des malades, poursuit ce que son père avant lui avait commencé. Il exploite la population pour produire davantage de ce vaccin tout en négligeant la santé de son peuple en usant d’un engrais chimique mortel. Pour mener à bien son objectif, l’homme n’hésitera pas à tuer tous ceux qui s’opposeront à lui, instaurer la peur sur l’île et mentir aux médias du monde entier.
Far Cry 6, de l’action à gogo façon Just Cause
Ce nouvel opus reprend donc la recette fondamentale de base de ce qui fait le succès de la franchise. Un antagoniste charismatique sème le trouve et il faudra évidemment descendre des dizaines d’ennemis pour arriver à nos fins. Les quêtes principales de Far Cry 6 mèneront fatalement les joueurs à affronter ce nouvel ennemi, en passant par ses forces élites. Tel un piège se refermant lentement sur sa victime, Antón subira la colère de son peuple mourant et asservi depuis des années.
Afin de mettre à mal les forces de l’oppression, Dani aura à sa disposition un arsenal des plus étonnants. On pourra bien sûr collectionner une grosse liste d’armes traditionnelles, allant du fil à pompe au Sniper en passant par les revolvers et mitraillettes. Mais tout l’intérêt de cet épisode réside certainement dans les armes inventées avec les moyens du bord. Si vous avez regardé quelques bandes-annonces du jeu, vous connaissez déjà probablement le lance-CD mortel (le Discos Locos) ou encore le Supremo, un sac à dos lance-roquettes. Ce n’est que deux exemples parmi tant d’autres. L’atelier, en échange de ressources collectées, vous permettra de fabriquer des armes déjantées issues de l’imagination des développeurs.
Un guérilleros digne de ce nom s’équipe avec le bon outil pour le bon travail
Chacune de ces armes, qu’elles soient réelles ou recyclées, pourra être améliorée avec des accessoires. Il existe des ressources spécifiques pour fabriquer des armes et d’autres pour des modules d’armes. L’île regorge de ces items qu’il faudra récolter partout, dans les caches ennemies comme dans des bâtiments civils. Au final, le fun de Far Cry 6 réside avant tout dans les innombrables possibilités de semer le chaos à Yara. Il y a aussi un petit aspect collectionnite qui réside dans le fait de pouvoir compléter son armurerie. Couplez à cela la possibilité de collecter différents véhicules terrestres, aériens ou marins et vous passerez certainement un bon moment à vous assurer que vous disposez, comme on le dit à Yara, « du bon outil pour le bon travail« .
Ajoutons enfin un petit mot pour les amigos. Il s’agit d’animaux de compagnie qui rejoindront Dani dans sa lutte contre la dictature. Il y a un crocodile, un coq, un petit chien tout mignon (Chorizo) et fonctionnent un peu comme un atout de distraction pour éviter d’attirer l’attention sur vous. En théorie, cet ajout est plutôt sympa, mais pas révolutionnaire. Votre animal partira bien souvent en guerre tout seul une fois que vous aurez été repérés, et se fera régulièrement descendre, vous obligeant ainsi à aller le réanimer. Pour tout vous avouer, nous avons fini par ne pas réactiver les Amigos après que le jeu, à cause d’un… bug, nous l’ait désactivé tout seul.
Far Cry 6, on reprend les mêmes, mais en mieux ?
Grosso modo, certaines mécaniques fondamentales de gameplay restent elles aussi inchangées. Les objectifs secondaires, par exemple, consisteront à nettoyer Yara de la présence des troupes du président. Certaines d’entre elles seront très répétitives. Le monde ouvert que représente le jeu est énorme et les équipes de développeurs devaient impérativement remplir ce grand espace de jeu avec des activités souvent copiées-collées. On parle notamment des fameuses captures d’avant-postes qui sont de retour.
D’autres, en revanche, assureront aux joueurs un divertissement un peu plus varié en faisant parfois travailler leurs méninges avec des sortes de jeux de grimpettes pour trouver une arme cachée, par exemple. Les activités secondaires sont très nombreuses et relativement variées. Il y a même des courses de voitures, la possibilité de se faire une petite session de pêche et faire des batailles de coqs. Elles parviendront de temps à autre à faire sourire le joueur grâce à leur originalité.
Pour ce qui est de la trame principale, nous avons été agréablement surpris de la constance avec laquelle l’action vient rythmer les choses. De région en région, le joueur rencontrera des personnages à l’identité forte qui apporteront leur brique à l’édifice de la révolution. On ne peut hélas pas en dire autant de la conception même des quêtes principales. Nous avons remarqué une inégalité parfois flagrante entre chacune d’elles. Les plus mémorables délivrent une grosse dose d’adrénaline en mettant en place divers facteurs qui animeront le gameplay. D’autre fois, il ne s’agira que de courir d’un point A à B en parlant à des PNJ ou simplement suivre un allié pendant plusieurs minutes. Pas très palpitant. Heureusement, ces exemples ne concernent peut-être que 10 à 15% des missions principales. D’autres, en revanche, exploiteront les principes de captures d’avant-postes et vous demanderont régulièrement de vider un endroit rempli d’ennemis.
El Presidente n’a pas trop à s’en faire
Parlons justement de l’IA venant régulièrement entacher l’immersion de ce Far Cry 6. Encore une fois, Ubisoft démontre un manque de volonté flagrant dans l’élaboration de son Intelligence artificielle. Dès les premières heures de jeu, nous sommes tombés sur des coquilles vides, des PNJ suicidaires, se jetant sous nos roues ou dans du feu, restant immobiles en se faisant tirer dessus. Il y a aussi des ennemis ou alliés qui se coincent dans le décor, d’autres qui ne veulent pas entamer la discussion avec vous pour poursuivre la quête… bref, c’est encore un point noir pour les productions d’Ubisoft. Ce nouveau chapitre ne fera pas exception à la règle et cela viendra régulièrement casser le rythme de l’action, bloquant parfois net la progression de la quête.
Far Cry 6, un épisode qui marquera les esprits, assurément
Malgré de nombreuses bonnes intentions, Far Cry 6 n’est peut-être pas l’évolution tant espérée de la franchise. Le titre se contente bien souvent de se reposer sur les acquis de la série avec des conquêtes d’avant-postes, des grappes d’ennemis peu intelligents à éliminer et des tas de ressources à récolter. Cela dit, il représente clairement l’épisode le plus complet en proposant une tonne d’activités secondaires pour étendre sa durée de vie de manière assez intelligente, quoiqu’un peu répétitive après une grosse dizaine d’heures de jeu.
On adore aussi le fait que l’antagoniste soit un peu plus présent dans le scénario qui, pour sa part, bénéficie de très bonnes animations avec des personnages à l’identité forte. Son caractère entre par contre un peu en contraste avec ce qui a été fait précédemment. La série présente ici un personnage plus terre-à-terre au lieu d’un psychopathe comme ont pu l’être Vaas, Pagan-Min ou Joseph Seed.
Il s’agit vraiment d’un jeu adressé aux fans de la série qui se contentent de nettoyer des camps remplis d’ennemis avec un arsenal démesuré. Du fun, vous en aurez assurément. De l’étonnement, peut-être pas tant que ça. L’appréciation de chacun par rapport à ce Far Cry 6 se fera donc selon le degré d’attachement à la série, et il constitue un excellent point d’entrée pour les néophytes en quête d’explosions façon Just Cause.
Points positifs:
- Des personnages attachants
- Une durée de vie costaude
- L’île fictive de Yara est magnifique, et les couleurs chatoyantes du jeu donnent une bonne vibrance à l’esthétique globale
- Une ambiance vraiment immersive avec de vives tensions
- L’atelier des armes est vraiment sympa, l’arsenal est conséquent
- De l’action pur jus
- Un mode photo au top
Points négatifs:
- Une certaine inégalité dans l’écriture des quêtes principales
- Des quêtes secondaires très répétitives
- Les amigos au final assez inutiles
- L’IA qui ne semble pas évoluer
- Des bugs récurrents à corriger
- Antón Castillo moins psychopathe que les précédents méchants
Fiche technique de Far Cry 6 :Éditeur : Ubisoft
Développeur : Ubisoft
Date de sortie : 7 octobre sur PS4, PS5, Xbox et PC
Type : Aventure / action
Multi : oui
Langue : anglais sous-titré français