Après des années d’attente, un reboot total du projets et naviguant entre de nombreux reports, Skull and Bones est enfin à nos portes. Ce simulateur de piraterie, fruit du travail acharné d’Ubisoft Singapore, malgré une gestation ponctuée par de multiples reports et des incertitudes, s’avère être une expérience ludique des plus captivantes. Sur tous ses supports, le jeu déploie une réalisation graphique de haute volée, délivrant une immersion totale, surtout lors des affrontements nautiques à grande échelle. L’univers du jeu, riche et interconnecté, promet des aventures maritimes sans couture, où l’action de flibusterie atteint des sommets d’intensité, surtout si l’on parvient à rallier à sa cause quelques compagnons de confiance.

Un Voyage Épique sur les Mers Turbulentes

Né des cendres d’un contenu additionnel envisagé pour Assassin’s Creed IV: Black Flag, Skull and Bones a navigué à travers un développement tumultueux. Pourtant, le concept initial centré sur le combat naval n’a pas seulement survécu mais s’est bonifié avec le temps. S’inspirant des leçons tirées d’autres titres d’Ubisoft tels qu’Odyssey et Valhalla, le jeu a fini par proposer un espace de jeu aquatique réactif et riche, conditionné par une volonté de plonger le joueur dans les subtilités de la gestion navale et des batailles maritimes d’envergure.

La navigation dans Skull and Bones se révèle être une expérience d’immersion remarquable, où la gestion des effets météorologiques réalistes, la physique des vagues, et la complexité des éléments en mouvement contribuent à un ressenti de jeu (game feel) exceptionnel. Les débuts modestes à bord de simples canots ne font qu’accroître le sentiment d’accomplissement lorsqu’enfin, on parvient à s’emparer de navires plus puissants, prêts à délivrer des bordées dévastatrices. Le jeu n’offre qu’une trame narrative éparse, centrée autour de personnages peu profonds servant de donneurs de quêtes, mais l’impulsion de voir sa flotte s’étoffer et se renforcer suffit à nous immerger dans l’esprit du soft dès les premières heures de jeu.

Le système de combat est une révélation, avec des racines RPG profondes qui soutiennent l’action. La diversité des navires, chacun ayant un rôle spécifique dans le combat, enrichit l’expérience de jeu. Les joueurs passent la majeure partie de leur temps à améliorer leur flotte, chaque type de navire offrant des fonctions et des avantages uniques. L’arsenal disponible, de la précision des Canons Longs aux dégâts de zone des Bombardiers, demande une gestion stratégique et un placement judicieux, ajoutant une couche de profondeur tactique aux affrontements.

Le vaste monde ouvert du jeu, s’étendant de l’Afrique à l’océan Indien et aux îles des Antilles, est peuplé de factions diverses, de flottes marchandes et de navires de guerre coloniaux, créant un écosystème dynamique où les joueurs peuvent s’engager dans le commerce, le conflit, ou la piraterie. L’interface utilisateur d’Ubisoft mérite une mention spéciale pour sa capacité à simplifier la gestion des ressources nécessaires à l’amélioration des navires, rendant la navigation et la planification des raids intuitives.

Malgré ces atouts, le jeu n’est pas exempt de défauts. Le côté répétitif et la nécessité de « grinder » pour avancer peuvent être perçus comme des points faibles, surtout en l’absence d’une histoire captivante qui guiderait l’expérience. Le système de rangs d’Infamie et le post-game rappelant le système de Prestige de Call of Duty offrent cependant une certaine récompense pour les joueurs endurants, prêts à se plonger dans les combats navals qui restent le point fort du jeu.

Qu’y a-t-il a se mettre sous la dent après l’aventure principale de Skull and Bones ?

Le contenu de fin de jeu dans Skull and Bones introduit une dimension compétitive captivante avec l’arrivée du Marché Noir, qui joue un rôle central dans l’expérience post-campagne. Dès les premiers instants du jeu, les joueurs sont initiés à des activités illicites telles que le vol de contrebande, sa circulation sous la menace de voleurs, et la production de rhum et d’opium à partir d’ingrédients pillés. Cette facette du jeu prend toute son ampleur dans le endgame, en proposant des affrontements PvP et PvPvE, qui, une fois réussis, permettent de construire un réseau de Manufactures produisant des Morceaux de huit, la monnaie de fin de jeu, de façon horaire.

Chaque Manufacture nécessite un financement en argent toutes les heures de jeu, et les gains en Morceaux de huit doivent être récupérés manuellement puis ramenés à un havre pirate. Cette tâche s’avère d’autant plus périlleuse que le jeu avance, avec une présence accrue de pirates prêts à attaquer à vue. Ce système introduit une dimension de temps réel qui, bien que chronophage, remplace la tranquillité du jeu principal par une tension constante, qui plaira à certains joueurs. À la fin de chaque saison, les Manufactories et les classements associés sont réinitialisés, offrant un renouveau et des défis persistants pour ceux désireux de s’engager sur le long terme.

Les affrontements PvP, particulièrement dans les contextes PvPvE où jusqu’à dix navires peuvent se retrouver confinés dans un espace restreint, se révèlent souvent hilarants et incessants. La campagne offre une belle expérience pour les amateurs de navigation, mais c’est dans ces confrontations que le jeu révèle tout son potentiel, demandant plus de réflexion dans l’optimisation de l’armement naval. Cette dynamique, tout en restant ancrée dans une certaine répétitivité, promet une base solide pour de futures mises à jour et ajustements.

L’aspect coopératif enrichit sensiblement l’expérience, bien que s’associer avec des inconnus aux stratégies divergentes puisse s’avérer frustrant en raison de la difficulté accrue. Néanmoins, naviguer aux côtés d’un ami fiable transforme l’expérience, rendant l’aventure coopérative d’autant plus gratifiante.

Skull and Bones, le naufrage présagé ?

En dépit des critiques anticipées, Skull and Bones ne s’avère pas être le désastre que certains redoutaient. À l’instar de titres comme The Division 2 ou Suicide Squad, il trouve son public, se taillant une place parmi les amateurs de navigation. Le jeu, testé sur un PC équipé d’une RTX 4070, s’exécute avec une belle fluidité, ne souffrant de baisses de fréquence d’images que dans les situations les plus chargées. Néanmoins, nous avons constaté beaucoup de clipping, ce qui n’est pas terrible si l’on prend en compte le temps de développement et les spécificités de notre machine.

Le jeu séduit autant qu’il peut frustrer. Il possède les ingrédients d’un excellent jeu de piraterie mais se trouve limité par les contraintes des services en ligne. Il ne surpasse pas le jeu qui l’a inspiré si l’on considère la qualité plutôt que la quantité d’heures de jeu proposées. Attendre davantage d’un jeu de navigation en 2024 pourrait sembler déraisonnable. Skull and Bones débarque globalement avec proposition de valeur intéressante, malgré ses imperfections, illustrant que dans le contexte actuel, il ne pourrait exister sous une autre forme.

Points positifs:

  • Participer à des joutes en mer, c’est toujours addictif
  • L’esprit « Pirate » est bien respecté
  • Les nombreux secrets et activités de la map
  • L’aspect Game as a Service moins agressif que ce qu’on aurait pensé

Points négatifs:

  • Impossible de vivre sa vie de pirate au sol, dommage
  • Un rendu visuel qui aurait mérité un plus grand soin
  • Une trame narrative trop en arrière-plan
  • On sent une certaine redondance à tous les niveaux au bout d’une dizaine d’heures de jeu

Fiche technique de Skull and Bones :

Éditeur : Ubisoft
Développeur : Arrowhead
Date de sortie : Le 9 février sur Xbox Series X|S, PS5 et PC
Type : RPG
Langue : français

NOS NOTES ...
NOTE GLOBALE
6
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Terry Ballieu
Juste un homme qui donne vie à ses idées du haut de son clavier. Curieux de technologies et toujours enthousiaste pour les sorties vidéoludiques, je tâche de rester neutre sur un terrain ou une guerre de consoles inutile fait rage.
skull-and-bones-test-avis-reviewEn dépit des critiques anticipées, Skull and Bones ne s'avère pas être le désastre que certains redoutaient. À l'instar de titres comme The Division 2 ou Suicide Squad, il trouve son public, se taillant une place parmi les amateurs de navigation. Le jeu, testé sur un PC équipé d'une RTX 4070, s'exécute avec une belle fluidité, ne souffrant de baisses de fréquence d'images que dans les situations les plus chargées. Néanmoins, nous avons constaté beaucoup de clipping, ce qui n'est pas terrible si l'on prend en compte le temps de développement et les spécificités de notre machine. Le jeu séduit autant qu'il peut frustrer. Il possède les ingrédients d'un excellent jeu de piraterie mais se trouve limité par les contraintes des services en ligne. Il ne surpasse pas le jeu qui l'a inspiré si l'on considère la qualité plutôt que la quantité d'heures de jeu proposées. Attendre davantage d'un jeu de navigation en 2024 pourrait sembler déraisonnable. Skull and Bones débarque globalement avec proposition de valeur intéressante, malgré ses imperfections, illustrant que dans le contexte actuel, il ne pourrait exister sous une autre forme.

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