Annoncé en 2019, le jeu Outriders de Square Enix nous parvient enfin avec un peu de retard, et en pleine période de travail difficile. Si vous n’avez jamais entendu parler du jeu, il s’agit du dernier titre de People Can Fly (Bulletstorm / Gears of War Judgment) et est dès à présent disponibles chez PlayStation, Xbox, Stadia et sur PC.
Quatre classes d’Outriders pour quatre façons de jouer
Le speech de base place le joueur dans la peau d’un Outrider, un soldat d’élite parti en quête d’une nouvelle planète habitable suite à la destruction de la Terre. À peine arrivé sur ce qu’il croit être son nouveau chez-soi, notre Outrider sera piégé au beau milieu d’une Anomalie qui lui conférera d’étranges pouvoirs, ceux d’un « Altéré ». C’est à ce moment de l’histoire que le joueur devra choisir l’une des quatre classes que propose le titre. Nous avons affaire à des classes d’Outriders dramatiquement différentes et correspondant à un style de jeu particulier.
Il y a donc le Technomage pour les combats de longue portée, du soutien et l’utilisation de gadgets. Nous retrouvons ensuite le Pyromage, destiné au combat de moyenne portée. Il s’agit d’un soldat lanceur de sorts de feu. Il y a ensuite l’Illusioniste conçu pour la courte portée. Il attaque et fuit tout en contrôlant l’espace-temps. Pour terminer, il y a le tank, le colosse. Il s’agit du Telluriste, une classe lourde pour le corps-à-corps. Avec ces 4 personnages différents, le studio met en place 4 façons de jouer et tout autant de sets d’équipements et d’arbres de compétences.
À ce sujet, chaque Outrider dispose d’un point de compétence par niveau acquis. Il est possible d’aller jusqu’au niveau 30 et de répartir ces points comme bon nous semble dans l’arbre très clairement disposé. Précisons qu’un placement de point n’est pas définitif. Outriders donne la possibilité de reparamétrer l’ensemble de son arbre de compétences en cas de besoin, ce qui est tout de même pratique.
Un jeu qui emprunte des éléments chez tout le monde
Au premier abord, Outriders affiche des éléments de cover-shooter. D’ailleurs, on ne peut pas en vouloir au studio d’emprunter des éléments nous rappelant forcément Gears of War, puisque les développeurs ont travaillé sur un spin-off auparavant. On y retrouve donc immédiatement un mélange des genres avec des éléments empruntés à des jeux comme The Division ou encore Destiny. Non, Outriders ne fait pas vraiment dans l’originalité. Le studio cible avant tout l’efficacité et la nervosité de gameplay.
Outriders n’est pas un cover-shooter. S’il est facile de tomber dans cette optique lors des premières heures de jeu, les développeurs ont justement créé une devise à destination des néophytes. Les mécaniques de jeu ont été fait pour une attitude agressive. Sur le champ de bataille, les cachettes sont avant tout destinées aux ennemis. Le joueur devra idéalement foncer sur ces ennemis, assumer le fait de prendre des balles, mais utiliser ses compétences pour rattraper cette vie perdue. Cette balance entre la perte de points de vie et la régénération par l’usage des compétences est très excitante. Au fil des heures de jeu, l’expérience Outriders devient très concrète et surtout addictive.
Un système de loot addictif, qui propulse la durée de vie d’Outriders
En parallèle, les joueurs auront de quoi faire avec les très nombreux équipements à looter dans Outriders. Il s’agit d’un pilier fondamental du gameplay. Lors des missions, chaque joueur pourra ouvrir des coffres et obtenir des récompenses sur les ennemis. L’obtention de pièces d’équipement ou d’armes est totalement aléatoire, ce qui attise la curiosité des fans du genre. C’est aussi une mécanique qui pousse le joueur à répéter certaines activités en boucle pour tenter de décrocher de juteux équipements à équiper.
People Can Fly a démontré sur cet aspect une énorme créativité. Principalement sur les équipements Légendaires, l’équivalent des « exotiques » dans Destiny. Il y a un grand nombre d’armes à l’allure unique et originale. Celles-ci varient non seulement par leur forme, mais aussi par leurs atouts. Chaque arme lootée dispose d’atouts différents. Il en va de même pour les pièces d’armure. Chaque classe possède d’ailleurs plusieurs sets d’armure uniques et au look improbable. Nous devons avouer qu’il est facile de se perdre des heures dans les missions du jeu à la recherche de la perle rare.
Heureusement, chaque équipement peut être retravaillé avec un système de crafting drôlement bien agencé. Dans son campement, un Outrider peut permuter les atouts de ses équipements moyennant de précieuses ressources. Il est aussi possible de modifier la rareté d’un équipement, ses attributs ou son niveau. En revanche, il n’y a pas de système destiné à ajouter des parties à l’arme comme des viseurs, des chargeurs ou des poignées. On laissera ça à Call of Duty et compagnie.
La science-fiction aux services du jeu vidéo
Hélas, le scénario du jeu n’est pas des plus mémorables de l’industrie. Le studio a toutefois le mérite d’avoir planté un contexte plutôt solide. Les cinématiques sont en général bien réalisées, quoiqu’un peu entachées par une caméra tremblante et un doublage français et anglais tout simplement horrible. Sur ce point le shooter-looter de Square Enix peinera à convaincre. La trame principale reste totalement crédible, avec de bons éléments de science-fiction, mais reste correcte dans la forme plutôt que dans le fond.
Si l’on passe outre ce petit problème que l’on reprochait également aux jeux auxquels il emprunte ses mécaniques, Outriders comprend aussi des environnements créatifs. Au fil de notre avancée sur la planète Enoch, le joueur découvrira des environnements variés, riches, mais peu explorables. Il y aura des villes détruites, des forêts hostiles, un désert rempli d’ennemis en tous genres et bien plus encore. Mais les missions du jeu nous feront voyager de donjon en donjon, avec une progression malgré tout très linéaire.
Outriders opte pour une difficulté adaptative, c’est bien pensé
Celle-ci est aussi régie par un système de Niveau de Monde. Allant de 1 à 15, ce niveau augmente lorsque le joueur réussit plusieurs missions sans mourir. Lorsqu’un nouveau palier est franchi, les ennemis deviennent plus forts et résistants. Il faut par conséquent suivre avec un équipement approprié. Si la difficulté est trop importante, le joueur peut revenir en arrière en choisissant un Niveau de Monde inférieur, sans perdre le dernier palier débloqué. C’est pratique, mais c’est aussi le parfait moyen de rendre les joueurs fainéants vis-à-vis des combats de boss. Mais une mission effectuée à un plus bas niveau donnera des récompenses de plus bas niveau également. Le défi et al persévérance sont donc grandement récompensés. Soulignons aussi qu’en cas de mort dans le dernier Niveau de Monde débloqué diminuera la progression jusqu’à son minimum, mais sans retour au palier précédent.
Quel contenu end-game et annexe ?
Comme tout bon Shooter-RPG, Outriders comprend de nombreuses activités secondaires. Elles se présentent sous forme de contrats de chasse, des assassinats d’ennemis élites ou encore de petits scénarios dans grande ampleur. Les objectifs restent assez proches des missions principales, il n’y a donc pas vraiment d’exclusivité, que ce soit au niveau du bestiaire que des mécaniques de jeu. C’est un peu dommage, mais elles servent avant tout de prétexte pour looter de nouveaux équipements.
Enfin, une fois l’aventure terminée, le joueur aura affaire à des expéditions pour retrouver des capsules écrasées sur Enoch. Elles se présentent sous forme de missions d’exploration dans des niveaux inédits. Leur difficulté est plus importante que les missions principales. Il est donc conseillé (et c’est de toute façon plus amusant) d’y jouer en ligne entre amis ou via le matchmaking. De ce côté, le jeu Outriders à encore quelques progrès à faire concernant la stabilité des connexions et la durée des matchmaking. Mais dans l’ensemble, l’expérience est assez convaincante et nécessite simplement quelques correctifs déjà en cours d’élaboration.
Un mélange des genres réussit
Outriders, c’est un doux mélange de bonnes idées pêchées auprès de plusieurs titres concurrents. S’il manque un peu d’identité propre, le soft de People Can Fly a toutefois su nous délivrer de nombreuses heures de fun. Ce n’est pas par son scénario que le titre brille, mais par son gameplay aux petits oignons et des mécaniques RPG poussant le joueur à se surpasser.
L’aspect shooter-looter est extrêmement présent avec cette faculté à attiser notre curiosité sur les équipements end game inventifs à obtenir. On ne peut hélas pas gratifier le studio anglais de nous avoir délivré une référence visuelle pour la next-gen. Mais de ce côté, Outriders a également pu nous surprendre plus d’une fois avec un level design bien pensé menant à des situations de combat intenses. Le titre mérite que l’on s’y attarde au moins quelques heures pour se rendre compte de l’étendue de ce qu’il a réellement à offrir, au-delà des premières apparences.
Points positifs:
- L’utilisation des différents pouvoirs, c’est jouissif
- Des combats à haute tension
- Un système de loot addictif
- L’aventure est entièrement jouable entre amis
- Le contenu end-game assez bon
- Un esprit communautaire déjà bien en place, c’est beau à voir
Points négatifs:
- L’aspect visuel qui date un peu
- Un scénario au final peu intéressant
- Un doublage tout simplement horrible
- D’innombrables cinématiques parfois inutiles, dont certaines sont trop tremblantes
- Un matchmaking long et fastidieux (devrait être corrigé prochainement)
Fiche technique de Outriders :
Éditeur : Square Enix
Développeur : People Can Fly
Date de sortie : 1er avril sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X|S, PC et Stadia
Type : Action-RPG
Multi : oui
Langue : français