Kazan, trahi par l’Empire, sort les armes dans un Souls-like inspiré
L’histoire de Kazan réside au coeur d’un contexte de trahison impériale : après avoir vaincu le dragon Hismar avec son allié Osma, le général est accusé à tort de trahison et envoyé à l’échafaud. C’est l’intervention d’un SpectreLame, une entité spectrale liée au dieu Keron, qui le sauve de justesse. Ce dernier prend possession de son corps et l’utilise pour accomplir une mission parallèle : identifier la cause du drainage d’énergie affectant les âmes du monde des morts.
Le récit alterne entre motivations personnelles et enjeux mystiques, tout en gardant une structure simple : les missions s’enchaînent dans un monde entièrement linéaire, accédées via un hub central appelé la Crevasse. Ce choix structurel permet une progression très lisible et concentrée sur le gameplay pur, à mi-chemin entre Nioh et les premiers Souls.
Pour les complétistes, vous serez forcément ravis d’apprendre qu’il existe ici trois fins différentes offrant une certaine rejouablilité, la « vraie » fin nécessitant de compléter des objectifs secondaires bien spécifiques : journaux à récupérer, quêtes annexes, choix de dialogue final. Ces variations offrent un intérêt supplémentaire sans pour autant bouleverser le fil narratif. L’univers reste globalement sobre mais cohérent, et met surtout en avant la montée en puissance du protagoniste.
Une progression taillée pour les fans de RPG hardcore
La montée en puissance dans The First Berserker: Khazan s’articule autour de plusieurs mécaniques complémentaires. Le joueur collecte une ressource appelée Lacrima en éliminant des ennemis, utilisée pour améliorer les statistiques de base. Comme souvent dans les jeux du genre, chaque montée de niveau offre un gain progressif, avec un effet de rendement décroissant sur les compétences secondaires.
Ici, comme tout bon RPG, le système de compétences s’adapte au style de jeu choisi en fonction des préférences de chacun. Trois types d’armes principales sont disponibles : épées doubles, lances et grandes épées, chacune disposant de ses propres compétences actives et passives. En fonction des actions effectuées en combat, des points d’aptitude se débloquent et permettent d’investir dans un arbre de talents partagé entre techniques générales et spécialisations d’arme. Ce système favorise une évolution organique du personnage en fonction de sa pratique réelle du combat.
De plus, l’aspect personnalisation du titre est renforcé par un loot abondant inspiré des jeux de type looter. Les équipements s’obtiennent en quantité et se déclinent en plusieurs raretés, avec des bonus aléatoires et parfois des effets de set. Les joueurs peuvent faire évoluer leur équipement via un forgeron, qui propose aussi la fabrication de sets spécifiques. Ce système encourage l’optimisation, sans imposer de grinding excessif, notamment grâce à la possibilité de reforger les propriétés des pièces déjà obtenues.
The First Berserker Khazan : un gameplay taillé au scalpel
Le cœur du gameplay repose ici sur un système de combat à la fois rigoureux et gratifiant. Tout ce qu’on aime dans un Souls-like. Chaque combat dépend d’une utilisation dosée de l’endurance de Khazan, de sa position et du timing. Le joueur dispose d’un panel d’actions familières pour le genre : blocages, parades parfaites, esquives millimétrées et attaques brutales. Effectuer une parade au bon moment ou une esquive parfaite permet d’infliger des contre-attaques puissantes tout en économisant son endurance. En plus de placer la parade, un son spécifique retentit et on ressent alors l’opportunité de contre-attaque féroce que cela représente. C’est tout simplement jouissif.
En plus du système de combat, le titre dispose d’autres mécaniques qui viennent compléter l’expérience du joueur les ennemis disposent chacun de jauges spécifiques – d’endurance pour les humanoïdes, d’énergie spectrale pour les créatures surnaturelles – qu’il faut apprendre à gérer pour déclencher des attaques décisives. Certaines améliorations débloquées en cours de jeu permettent également d’exploiter des attaques contextuelles particulièrement efficaces contre les ennemis étourdis ou affaiblis.
La progression passe aussi par une transformation temporaire qui confère une seconde barre de vie à notre personnage, augmentant au passage les dégâts et permettant de survivre aux phases les plus agressives des boss. Débloquée après plusieurs heures de jeu, cette mécanique représente une véritable montée en tension bien dosée, donnant l’impression de reprendre progressivement le contrôle face à une adversité constante. La variété des situations de combat et la lisibilité des animations offrent une courbe d’apprentissage satisfaisante, sans tomber dans l’arbitraire ou la frustration gratuite.
Des boss corsés, mais des outils pour tenir bon
La structure de l’aventure de The First Berserker: Khazan repose sur une douzaine de boss principaux, soigneusement intégrés aux missions de l’histoire. Chaque rencontre propose un apprentissage spécifique : esquives, résistances élémentaires, gestion de l’endurance ou du positionnement. L’exemple du boss Viper, situé en début de parcours, illustre bien cette approche : ses mécaniques posent les bases des défis suivants sans jamais tomber dans l’injustice mécanique.
Pour équilibrer cette exigence, le jeu introduit plusieurs dispositifs de soutien. Un mode facile est proposé après les premières minutes de jeu, à condition d’avoir survécu ou échoué plusieurs fois au tutoriel. Une fois activé, ce mode reste permanent pour la partie en cours, renforçant les défenses, la régénération de l’endurance et les dégâts infligés. En parallèle, les esprits d’assistance peuvent être invoqués pour détourner l’attention des ennemis, à condition d’avoir battu leurs versions corrompues appelées « restes de l’adversité ».
Ces ajustements facilitent l’accès sans déséquilibrer l’expérience. Mieux encore : chaque tentative de boss, réussie ou non, accorde de l’expérience en fonction des dégâts infligés. Une subtilité bienvenue qui valorise l’effort et réduit la frustration liée à l’échec. Autre bonne nouvelle : un système de New Game+ est bien présent et vient compléter cet ensemble avec une continuité des équipements et un gain de puissance progressif, idéal pour pousser le défi plus loin sans redondance.
The First Berserker: Khazan, un vrai défi pour ceux qui aiment s’y frotter jusqu’au bout
The First Berserker: Khazan n’est pas spécialement là pour bouleverser les codes du genre Action-RPG. Non, il préfère plutôt affiner à sa façon des mécaniques connues avec une rigueur méthodique, une maîtrise des timings et une générosité dans ses systèmes de progression.
C’est un jeu qui exige de l’engagement, mais qui récompense chaque effort avec une vraie montée en puissance et des sensations de combat solides. L’univers reste en retrait, mais il sert efficacement une structure linéaire claire et bien rythmée. En assumant sa filiation avec Nioh et en proposant une expérience calibrée pour les joueurs expérimentés — tout en laissant une porte entrouverte aux moins aguerris grâce à ses options d’accessibilité —, le titre trouve un équilibre rarement atteint dans le genre.
Ce n’est pas une révolution en soi, mais une exécution sérieuse et respectueuse, pensée pour celles et ceux qui aiment s’accrocher, recommencer, et finir par triompher. Un choix exigeant, mais cohérent.
Points positifs :
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Un système de combat précis et gratifiant
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Une vraie montée en puissance bien intégrée au gameplay
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Des boss bien conçus, sans sentiment d’injustice
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Une progression dense avec de nombreuses options
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Des mécaniques d’accessibilité bien pensées (mode facile, esprits d’assistance)
- Un jeu assez beau et aux performances irréprochables sur console
Points négatifs :
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Une caméra capricieuse dans les environnements exigus
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Une redite excessive des boss secondaires
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Une linéarité qui peut déplaire aux amateurs d’exploration libre
Fiche technique de The First Berserker Khazan :
Éditeur : Nexon
Développeur : Neople
Date de sortie : Le 27 mars 2025 sur Xbox Series X/S et PC
Type : Action-RPG
Langue : Français