Lancé en grande pompe par le studio Firewalk, Concord le dernier-né des jeux de tir en ligne sous l’étiquette prestigieuse de PlayStation. Avec son univers futuriste et son gameplay focalisé sur l’action en équipe, le titre semble cocher toutes les cases pour attirer les amateurs du genre. Mais derrière cette façade séduisante, le soft cache une certaine crise d’identité qui pourrait bien freiner son envol. Ce qui est certain, c’est que ce nouveau venu a de quoi faire parler de lui, mais pas toujours pour les bonnes raisons.
Dès le départ, le jeu tente de se démarquer en refusant de succomber aux pratiques courantes des microtransactions. Pas de Battle Pass, pas de contenu caché derrière un mur payant. Tout est sur la table dès le premier jour. Une approche rafraîchissante dans un marché saturé de modèles économiques souvent critiqués. Pourtant, malgré cette transparence louable, le jeu lutte pour se forger une identité à lui, et cela se ressent dès les premières heures de jeu.
Concord, un bon shooter multijoueur qui manque d’identité
Les mécaniques de jeu de Concord misent essentiellement sur l’originalité de ses personnages. Chacun des 16 héros disponibles au lancement possède une personnalité propre et un set de capacités unique, ce qui devrait en théorie offrir une profondeur stratégique intéressante. Par exemple, Lark, une sorte d’humanoïde fongique, peut planter des spores sur le terrain, permettant des déplacements tactiques ou améliorant la mobilité de ses coéquipiers. Ou encore Emari, une colossale guerrière, capable de déployer des boucliers pour protéger ses alliés et elle-même.
Cependant, derrière cette diversité apparente, on ressent un manque flagrant d’originalité. Il est difficile de ne pas penser aux Gardiens de la Galaxie en jouant. Star Child, un personnage au physique imposant, équipé d’un fusil à pompe et arborant une peau bicolore, semble tout droit sorti d’un casting de films Marvel. Il en va de même pour Teo, qui rappelle les protagonistes stéréotypés de certains vieux jeux d’action. Cette influence flagrante, loin de donner une touche unique au jeu, laisse un goût de déjà-vu qui pourrait très vite lasser les joueurs déjà très présents sur les ténors du genre.
Une production de qualité sur laquelle on émet des réserves
Là où le FPS multijoueur de Firewalk parvient à nous impressionner sans mal, c’est dans la qualité de production. Dès les premiers instants, on est frappé par la qualité visuelle du jeu. Les environnements sont d’une densité impressionnante, avec des ciels étoilés qui s’étendent à perte de vue et des détails minutieux qui donnent vie à cet univers futuriste. L’animation des personnages, qui ont tous été capturés en motion capture, est fluide et dynamique. On sent que Firewalk a mis les moyens pour offrir un titre exempt de défauts majeurs.
Même si l’animation soit globalement réussie, elle nous laisse perplexe. Elle nous laisse en effet une sensations étrange qui survient lorsque des personnages presque réalistes manquent encore de détails subtils, les rendant parfois un peu trop « mécaniques » dans leurs mouvements.
Il faut aussi saluer l’interface utilisateur qui est une véritable œuvre d’art. Avec un thème rétro-futuriste parfaitement maîtrisé, chaque élément est clair et bien pensé. On navigue facilement entre les menus, sans jamais se sentir perdu. Un détail qui montre que Firewalk a pris le temps de peaufiner son jeu jusqu’au moindre bouton.
Cependant, toutes ces qualités techniques ne compensent pas le manque d’originalité. Les joueurs attendent plus qu’un simple bel enrobage dans un jeu FPS multijoueur. Ils veulent du contenu qui les surprend et les séduit. Ici, malgré une présentation soignée, on reste sur notre faim. On espère que les prochaines mises à jour apporteront ce petit plus qui fait la différence.
Un modèle économique transparent, mais est-ce suffisant pour l’avenir de Concord ?
Dans le monde impitoyable des jeux en ligne, le modèle économique d’un jeu peut souvent faire ou défaire son succès. Avec Concord, Firewalk Studios a choisi une approche rafraîchissante et, il faut le dire, assez audacieuse. Pas de microtransactions, pas de Battle Pass, et surtout, pas de surprises désagréables une fois le jeu acheté. Tout est mis à disposition dès le départ pour un prix fixe. Une stratégie qui tranche avec les standards actuels où la monétisation invasive est souvent la norme.
Mais malgré cette transparence et cette simplicité, des questions se posent. Peut-on vraiment compter sur ce modèle à long terme ? Même si le studio a promis de maintenir cette approche honnête, il a également indiqué que des cosmétiques payants seraient introduits ultérieurement. Un compromis qui pourrait passer pour beaucoup, mais qui pourrait aussi éveiller la méfiance des joueurs si le contenu ajouté devient trop substantiel.
Ce choix de ne pas inclure de microtransactions dès le départ pourrait être un pari risqué dans un marché où les joueurs sont habitués à des cycles de récompenses réguliers, souvent liés à des achats en jeu. L’absence de ces incitatifs financiers pourrait freiner l’engagement des joueurs sur le long terme, surtout s’il n’y a pas de nouveautés suffisantes pour maintenir l’intérêt.
De plus, la question de la durabilité financière du jeu se pose. Si les revenus sont principalement générés par la vente initiale du jeu et quelques cosmétiques, cela suffira-t-il pour financer des mises à jour régulières et du contenu supplémentaire ? Rien n’est moins sûr. Les joueurs investissent du temps (et parfois de l’argent) dans des jeux FPS multijoueurs qui les récompensent continuellement. Avec Concord, l’expérience se veut plus simple, mais peut-être au détriment de cette boucle de satisfaction continue.
Il est indéniable que l’absence de monétisation agressive fait du bien dans un marché souvent critiqué pour ses pratiques, mais ce choix audacieux pourrait également se retourner contre le titre si les joueurs ne trouvent pas de raisons suffisantes pour rester engagés au fil du temps. Le studio de développement devra donc prouver que ce modèle est non seulement viable mais aussi capable de fidéliser une communauté exigeante.
Une expérience polie mais un avenir hélas incertain pour Concord
Malgré ses qualités évidentes, concord se heurte à un défi de taille : retenir l’intérêt des joueurs sur le long terme. Avec seulement six modes de jeu disponibles dès le lancement, l’offre paraît quelque peu maigre comparée à la concurrence. Ces modes, bien que solides et amusants, ne sont pas révolutionnaires et rappellent des formats déjà vus ailleurs. Cette manque de variété pourrait vite devenir un frein pour ceux qui recherchent constamment de nouvelles expériences dans les FPS en ligne.
En plus, la répétitivité des missions et des objectifs risque de lasser. Dans un marché où des titres comme Fortnite ou Apex Legends offrent une pléthore de quêtes et d’événements réguliers pour maintenir les joueurs engagés, Concord adopte une approche plus traditionnelle, en misant sur la qualité plutôt que sur la quantité. Mais est-ce suffisant pour garder une base de joueurs fidèle ? Le doute est permis.
Le manque d’innovation dans les modes de jeu est également préoccupant. Rien de fondamentalement nouveau ne vient bouleverser les conventions du genre. Les joueurs expérimentés auront rapidement fait le tour des possibilités offertes, ce qui pourrait engendrer une certaine lassitude. Il est difficile de dire si Firewalk a prévu d’ajouter des contenus significatifs post-lancement, mais c’est un point crucial pour l’avenir du jeu.
Enfin, le choix de ne pas inclure de mécaniques addictives comme les Battle Pass ou les objectifs journaliers pourrait également jouer en défaveur du jeu en termes de rétention des joueurs, même si elles sont appréciées par certains. La stratégie ici semble être de miser sur un gameplay pur et dur, mais dans un marché ultra-compétitif, cela pourrait ne pas suffire pour maintenir une communauté active et engagée.
En résumé, Concord offre une expérience soignée et agréable, mais la question reste entière : comment va-t-il évoluer ? Le contenu actuel est solide, mais limité, et sans une feuille de route claire pour les ajouts futurs, il est difficile de voir comment le jeu pourra rester pertinent face à des concurrents qui ne cessent de se renouveler. Firewalk a encore beaucoup à prouver s’il souhaite que le jeu devienne autre chose qu’un simple feu de paille dans l’univers des FPS multijoueur.
Une connexion avec les joueurs est encore à établir
Un aspect souvent sous-estimé dans le succès d’un jeu multijoueur est la connexion émotionnelle qu’il parvient à établir avec sa communauté. Dans le cas de Concord, cette connexion reste encore largement à construire. Firewalk a mis en place des éléments narratifs pour tenter de créer un lien entre les joueurs et les personnages, notamment à travers des séquences cinématiques hebdomadaires qui explorent les histoires de ces héros de science-fiction.
Cependant, bien que ces efforts soient louables, il est légitime de se demander si ces éléments suffiront à ancrer le soft dans le cœur des joueurs. Les personnages, malgré leurs traits distinctifs, peinent à se démarquer réellement. Leurs histoires personnelles et leurs motivations sont souvent survolées, laissant peu de place à une réelle identification ou attachement. Comparé à des titres comme Overwatch, où chaque héros possède une profondeur narrative et un charisme certain, le shooter donne l’impression de ne pas aller assez loin pour captiver les joueurs de FPS en ligne.
Ces cinématiques semblent déconnectées du reste de l’expérience de jeu malgré leur rendu vraiment bluffant. Elles ajoutent certes une couche de contexte, mais leur impact sur le gameplay et l’engagement des joueurs reste minime. Dans un marché où les joueurs sont en quête de récits immersifs et de personnages mémorables, ce nouveau titre PlayStation Studios doit trouver le juste équilibre entre narration et interactivité.
Par ailleurs, l’introduction d’une bibliothèque de lore, qui se débloque au fur et à mesure que l’on progresse dans le jeu, pourrait être un atout pour les joueurs les plus investis. Cependant, la véritable question est de savoir si cette démarche parviendra à intéresser un large public. Dans un jeu où l’action est au centre de l’expérience, l’exploration de la mythologie du monde de Concord pourrait sembler secondaire pour beaucoup. Il faudra que Firewalk trouve des moyens innovants de rendre ce contenu plus accessible et engageant.
Finalement, Concord doit encore faire ses preuves pour créer une vraie communauté autour de ses personnages et de son univers. Si le studio souhaite que le jeu devienne plus qu’un simple shooter parmi tant d’autres, il devra redoubler d’efforts pour renforcer cette connexion avec ses joueurs. Cela passe par une narration plus intégrée au gameplay, des personnages plus charismatiques, et un lore qui ne soit pas simplement une annexe, mais une partie intégrante de l’expérience globale.
Points positifs
- Un gameplay solide avec une bonne diversité de personnages et d’aptitudes
- Pas de microtransactions ni de Battle Pass dès le lancement
- Valeurs de production élevées avec des graphismes détaillés et une animation fluide
- L’interface soignée et intuitive
- Une expérience de jeu peaufinée sans soucis techniques importants
Points négatifs
- Un manque d’identité général
- Un contenu limité avec seulement six modes de jeu disponibles au lancement
- La répétitivité des missions
- Un lore trop en arrière-plan et des personnages fatalement peu attachants
Fiche technique de Concord:
Éditeur : Sony
Développeur : Firewalk Studios
Date de sortie : 20 août 2024 sur PS5 et PC
Type : FPS Multijoueur
Langue : Français