En 2018, David Gordon Green signait le grand retour du terrifiant Michael Myers, animant nos soirées d’Halloween depuis des années. C’est sans faire table rase du passé que le réalisateur a pu proposer un scénario neuf sur l’évasion de ce terrible tueur en série en faisant revenir un personnage iconique à ses côtés, Laurie Strode, interprétée par Jamie Lee Curtis. Ce mois-ci sort Halloween Kills en DVD et Blu-ray, une suite qui imagine la tentative de meurtre ratée de Jamie sur Michael qui semble visiblement invincible et greffé à une chance inouïe.
Synopsis:
Laurie Strode, sa fille Karen et sa petite fille Allyson viennent d’abandonner le monstre au célèbre masque, enfermé dans le sous-sol de la maison dévorée par les flammes. Grièvement blessée, Laurie est transportée en urgence à l’Hôpital, avec la certitude qu’elle vient enfin de se débarrasser de celui qui la harcèle depuis toujours. Mais Michael Myers parvient à s’extirper du piège où Laurie l’avait enfermé et son bain de sang rituel recommence.
Surmontant sa douleur pour se préparer à l’affronter encore une fois, elle va inspirer la ville entière qui décide de l’imiter et de se soulever pour exterminer ce fléau indestructible. Les trois générations de femmes vont s’associer à une poignée de survivants du premier massacre, et prennent les choses en main en formant une milice organisée autour de la chasse et la destruction du monstre une fois pour toutes.
Le mal meurt cette nuit.
Un épisode de transition très moyen
Nous n’irons pas par quatre chemins en affirmant que le film Halloween Kills fait peut-être prendre à la saga une direction très hasardeuse. En plus de sauver une fois de plus le meurtrier de la justice divine, la trame narrative de ce second film est un peu expéditive. On assiste finalement à une évasion assez bien imaginée, mais qui se solde en une nouvelle série de meurtres toujours plus gores. Et c’est à peu près tout ce qu’il y a à tirer d’Halloween Kills qui ne compte, en gros, que sur cette violence gratuite pour assurer son rythme.
A côté de ça, le réalisateur a fait l’étrange choix d’écarter totalement Laurie Strode de l’action, passant le plus clair de son temps dans un lit d’hôpital pour mettre en avant des hordes d’habitants en colère et au jeu d’acteur très moyen. Sur ce point d’ailleurs, malgré la férocité de certains individus, on ne peut que rester bouche bée face à la bêtise totale dont fait preuve la majorité du groupe.
Ce manque de jugeote placera bien trop souvent Michael Myers sur un piédestal en lui attribuant presque l’image d’un immortel que rien ne peut arrêter. En soi, il s’agit ni plus ni moins d’un tueur fou. Mais David Gordon Green aime régulièrement nous faire croire à la capture ou le meurtre de Michael avant de l’en sortir avec certains tours de passe-passe trop souvent tirés par les cheveux.
C’est la dégringolade… ou l’escalade insensée pour Michael !
C’est un peu dommage de voir que le nouveau départ que prenait la série en 2018, bourré de bonnes intentions, se voit pour ainsi dire gâché par un deuxième opus de transition qui ne respecte aucun personnage si ce n’est le meurtrier qui ne parvient plus à redescendre sur Terre. On assiste alors à la naissance d’une boucle de violence que l’on pourrait voir s’éterniser sur plusieurs films très moyens pour presser jusqu’à la dernière goutte de ce que peut offrir la franchise sans aucune réflexion ou péripétie hors du commun.
Un peu à l’image du récent reboot de Scream, Halloween Kills n’est qu’une suite plutôt banale empruntant de multiples idées exploitées durant des années dans le genre horreur en exploitant des personnages secondaires prédestinés à mourir dès leur première minute d’apparition.
Heureusement, nous avons la bande-son et les effets spéciaux pour nous réconforter. Espérons que le final de cette trilogie soit à la hauteur !