L’héritage de Remedy Entertainment dans le domaine des jeux d’horreur n’est plus à prouver. L’entreprise finlandaise a, au fil des années, marqué les joueurs par son audace technique et artistique, de la démesure physique de Max Payne 2 à la brutalité de Control et son ray-tracing, sans oublier la forêt volumétrique d’Alan Wake. À présent, le studio revient sur le devant de la scène avec Alan Wake 2, un titre qui, une fois de plus, repousse les limites visuelles sur les consoles de nouvelle génération et les systèmes modernes. L’embargo étant enfin levé pour la presse, il est temps de découvrir ce que vaut réellement le jeu qui sortira demain sur les nouvelles consoles et PC.
La Mise en Lumière des Performances Techniques
Les analystes de Digital Foundry ont mis sous microscope la version PS5 d’Alan Wake 2, révélant une expérience haut de gamme, bien que légèrement en retrait par rapport à la version PC ultra-optimisée du jeu. La version console, même sans toutes les fioritures technologiques de son homologue PC, demeure une façon parfaitement agréable de plonger dans le monde sombre et mystérieux que Remedy a peaufiné.
La force du soft réside principalement dans l’exploitation magistrale de l’éclairage indirect, une caractéristique qui donne vie à chaque environnement du jeu. Qu’il s’agisse des couloirs étroits ou des étendues forestières, la lumière rebondit avec un réalisme troublant, créant une atmosphère cohérente et immersive. Les personnages, eux aussi, se fondent harmonieusement dans cet éclairage, sans jamais paraître déplacés ou artificiels.
Alan Wake 2 opte pour une solution d’illumination globale précalculée, complétée par une occlusion ambiante en espace-écran pour gérer l’éclairage indirect. Malgré quelques artefacts mineurs dans l’éclairage précalculé, le rendu général reste impeccable, même dans des conditions d’éclairage complexes, qu’il s’agisse d’intérieurs naturellement éclairés ou de scènes nocturnes sombres et artificielles. Les matériaux sont eux aussi représentés avec une précision remarquable, offrant une large gamme de réponses à la lumière, qu’il s’agisse des tissus diffus du manteau d’Alan ou des surfaces brillantes et cuirées des décors.
Le titre excelle également dans le domaine de la géométrie, avec des assets qui conservent leur qualité même à proximité extrême. La réduction du pop-in est notable, bien que les environnements tendent à être un peu plus restreints. La densité et la réaction convaincante de la flore aux conditions environnementales, notamment à la lumière de la lampe-torche du joueur, ne font qu’accentuer l’immersion dans ce monde à la fois familier et étrange.
Les modèles des personnages frappent par leur qualité, du détail facial à la teinte de la peau en passant par la complexité des textures de cheveux. Si quelques moments de cinématiques peuvent sembler un peu étranges, la majorité des rendus se présente parfaitement. Les séquences en live-action, bien que présentées en 1080p 30fps, apportent une dimension supplémentaire au récit et mettent ainsi en avant les éléments surréalistes du jeu.
Réflexions et Ray Tracing : Un Fossé entre Console et PC ?
Concernant les réflexions, le jeu se base principalement sur les réflexions en espace écran (SSR), ce qui crée des problèmes d’occlusion, surtout pour les surfaces parallèles à la caméra du joueur. Parfois, ces SSR peuvent sembler légèrement granuleux. En l’absence d’informations nécessaires pour les SSR à l’écran, des réflexions SDF, semblables à celles de l’Unreal Engine 5, sont utilisées comme solution de repli, bien qu’elles ne maintiennent pas le détail des réflexions de manière satisfaisante.
Passons maintenant à la version PC et à la splendeur du path tracing. La grande question était de savoir ce que les joueurs sur console manquaient en jouant à Alan Wake 2 sans les fonctionnalités clés de ray tracing. La réponse est : pas mal, mais moins que prévu. Avec le path tracing activé, les réflexions et les ombres sont nettement améliorées, offrant des reflets miroirs précis sur l’eau calme et les miroirs. Les problèmes de disocclusion rencontrés sur PS5 ne sont pas présents sur PC, où les surfaces transparentes sont également tracées par rayons, créant un rendu phénoménal.
Les ombres montrent maintenant une diminution réaliste et une pénombre variable avec la distance, contrastant avec la netteté des ombres à proximité. La version PC maximisée d’Alan Wake 2 peut être considérée comme la version définitive, mais il est important de noter que les versions console, bien qu’avec des compromis, offrent une alternative intelligente.
Modes de Qualité : Un Choix entre Performance et Résolution
Ce nouvel opus a été conçu pour tourner à 30 fps sur consoles, mais une option de performance ciblant 60 fps a été ajoutée vers la fin du développement. La différence majeure réside dans la résolution. En mode qualité, la technologie FSR 2 permet d’atteindre une sortie de 2160p avec une résolution minimale de 1270p, tandis qu’en mode performance, la sortie est de 1440p avec une résolution minimale de 847p.
En mode qualité, Digital Foundry a mis en lumière un framerate de 30 fps pratiquement contant. Cependant, certaines zones spécifiques, comme la seconde mission Saga Anderson, connaissent des performances sous-optimalisées, avec un framerate persistant en dessous de 30 fps. En mode performance, le jeu cible les 60 fps et parvient assez bien à maintenir cette cadence comme le démontrent les images ci-dessous. Toutefois, en extérieur, le framerate a tendance à chuter en dessous de 60 fps, notamment dans les zones déjà problématiques en mode qualité.
De belles performances générales pour Alan Wake 2
Quelques bugs ont été repérés pendant le jeu, des imperfections souvent rencontrées dans les titres en fin de développement. Remedy Entertainment, conscient de ces problèmes, a probablement abordé certains de ces enjeux dans le patch du jour un, en quête d’une finition impeccable.
Au-delà des performances techniques, le jeu d’horreur se distingue par son orientation vers l’horreur de survie, marquant une rupture avec le style narratif de son prédécesseur de 2010. Les mécaniques de la lampe-torche sont conservées, mais les puzzles et l’exploration occupent désormais une place prépondérante, apportant une toute nouvelle dimension au titre. L’horreur est mise en avant, proposant des séquences intensément viscérales et perturbantes.
D’un point de vue visuel, le jeu de Remedy serait une réalisation extraordinaire, surtout sur les consoles de la génération actuelle. La densité de détail et l’éclairage finement grainé sont sans égal, malgré les quelques soucis de performance qui nécessitent un travail supplémentaire. Ces petites imperfections ne parviennent pas à éclipser l’effort remarquable déployé pour offrir une telle qualité graphique. Pour les amateurs d’horreur de survie désireux de découvrir l’une des meilleures technologies déployées jusqu’à présent dans cette génération de jeux, Alan Wake 2 est visiblement à recommander. Quid de la version Xbox ? L’avenir nous le dira…