Le 27 mars, Ubisoft nous annonçait la création d’une nouvelle filiale regroupant ses trois franchises phare: Assassin’s Creed, Rainbow Six et Far Cry. Cette entité restera intégrée au groupe Ubisoft, avec Tencent comme actionnaire minoritaire. Cependant, cette décision stratégique, présentée comme une étape importante après plusieurs années difficiles, soulève de nombreuses interrogations en interne comme du côté des investisseurs.
Les contours flous d’un partenariat entre Ubisoft et Tencent
Depuis l’annonce, l’action Ubisoft a chuté de presque 20%, un repli attribué à l’incertitude entourant le fonctionnement de cette nouvelle structure. Un investisseur interrogé anonymement auprès du site réputé Insider Gaming a expliqué que la baisse reflète surtout le manque de clarté sur l’organisation à venir et les retombées concrètes de l’apport financier de Tencent. Un autre a ajouté que sans changements structurels plus profonds, cette opération aura peu d’impact sur le moyen et long terme.
Du côté des équipes, le flou persiste également. Plusieurs employés évoquent une communication interne limitée, se résumant à quelques courriels collectifs. Certains estiment que la manœuvre a été précipitée, probablement en lien avec les premiers retours positifs d’Assassin’s Creed Shadows, mais aucune date précise sur la finalisation de l’accord n’a été fournie.
Dans un mémo interne signé par Christophe Derennes, Directeur général de la Zone 1, il est précisé que les studios de Québec, Saguenay et Sherbrooke basculeront totalement dans la nouvelle filiale. Les équipes de Montréal seront quant à elles réparties entre les deux entités, tandis que Toronto, Winnipeg, Red Storm et Blue Mammoth resteront dans la structure actuelle.
Le message partagé expose un calendrier de transition en trois étapes. Après l’annonce officielle, une phase de planification jusqu’à l’été permettra de définir l’accompagnement de la nouvelle entité et les modalités de fonctionnement avec les équipes existantes. Le troisième temps consistera à implémenter le nouveau modèle organisationnel, sans échéance précise à ce jour. Le mémo souligne l’incertitude persistante : « Il y a encore beaucoup de choses que nous n’avons pas déterminées », précise-t-il. Le message appelle néanmoins les équipes à poursuivre leurs missions, tout en reconnaissant que cette réorganisation représente un bouleversement majeur pour l’entreprise.