Le jeu dématérialisé est un marché en progression partout dans le monde. Le débat est bel et bien d’actualité sur ce genre d’achat car tout le monde n’y voit pas que des avantages. Nous nous étions penchés sur quelques chiffres en 2014 présentant la progression de ce marché sans mettre les pieds dans les avis des consommateurs qui sont évidemment les premiers concernés. Aujourd’hui, nous vous proposons un petit tour de table au sein de la communauté des joueurs, et plus particulièrement dans notre bon pays, la Belgique. Que pensent donc les joueurs belges du jeu dématérialisé ?
Il est évident que le marché du jeu dématérialisé sur les différents stores n’est pas vu d’un bon œil par tout le monde. Bien souvent, les dernières nouveautés en jeux AAA sont au même pric voir bien plus chers que leurs versions boîtes. Ces prix parfois excessifs n’offrant pourtant pas d’avantages significatifs majeurs aux jeux dématérialisés pourraient s’expliquer de manière simple. Les jeux en version physique (en version boîte si vous préférez) fait entrer tout un tas de secteurs dans sa conception. En passant les détails, depuis sa compression jusqu’à sa mise en rayon, le jeu vidéo passe par tout un tas d’employés qui vivent de ce marché. Les éditeurs des jeux ont bien compris que le jeu dématérialisé coutait moins cher à la production mais ne se verrait pas diminuer son prix tout simplement pour sauvegarder tous ces secteurs d’emploi. Si tous les joueurs achetaient du dématérialisé, cela défavoriserait grandement tout les secteurs touchant de près ou de loin aux jeux vidéos physiques. Tout ceci explique également le fait que les jeux dématérialisés mettent aussi du temps à diminuer de prix. Mais alors, que trouvent les joueurs d’avantageux dans l’achat de ces jeux dématérialisés ?
L’INDÉ A LA RESCOUSSE
Le jeu dématérialisé est en plein essor à cette époque. Force est de constater que cette omniprésence des jeux indés dans la vie des joueurs est due en grande partie aux nouvelles consoles de Sony et Microsoft qui favorisent l’accès à ces jeux aux joueurs, où qu’ils soient. La nouvelle console de Sony, la Playstation 4, à accumulé depuis sa sortie les sorties de jeux indépendants comme Soldats Inconnus, Resogun, Life Is Strange, et j’en passe. Depuis l’annonce de son arrivée à l’E3 de 2013, nous savions que les jeux indés seraient une part importante de cette nouvelle génération et que, en plus d’avoir déjà été bien présents sur PC, nombreux seront les nouveaux joueurs à s’y adonner. Le dernier succès en date, Life Is Strange justement, est un bon exemple de ce qui fait le succès du marché du dématérialisé. Le nouveau jeu épisodique des français Dontnod se répand en 5 chapitres d’approximativement 5€ chacun. Cela nous donne au final un jeu indé d’une dizaine d’heure de jeu pour 25€ (toute remarque sur The Order : 1886 s’abstenir !). Deal alléchant pour tout joueur qui se respecte et qui aime les nouveautés. Mais l’évidence de l’influence du succès du marché indé sur les ventes dématérialisées se fait ressentir lorsque nous constatons que rares sont les indies en version boîte ! A quelques exceptions près – Child of Light pour ne citer que lui -, si vous voulez goûter à l’indie, il faudra sortir la carte visa ou courir chez votre revendeur de carte d’achat en ligne.
Résumer le succès du marché du jeu dématérialisé au succès des jeux indépendants serait cependant bien trop facile. Nombreux sont les jeux AAA à se retrouver en tête des ventes dès la semaine de leur sortie et parfois même longtemps après (FIFA 15, Far Cry 4, FFFFFF….). On ne peut donc pas nier que l’intégralité des créations vidéo ludiques trouve un public sur les plates-formes de téléchargement. Mais comment expliquer le succès de ces jeux à gros budget vendu parfois 10 à 15 € plus cher que dans le commerce, si pas plus ?
Des collectors dématérialisées ?
Lorsqu’un gros jeu sort, il est courant que celui-ci soit accompagné de sa version 2.0 appelée « collector » et contenant des « goodies » accompagner de quelques petits DLC bonus ou, pourquoi pas, de son season pass. Pour se mettre au niveau de ces jeux physiques mais sans pour autant marcher sur ses plates-bandes, le dématérialisé a aussi vite proposé les contenus bonus de ces collectors en compagnie du jeu sous forme de collector dématérialisée. Nous retrouvons dès lors toutes les offres du marché physique accessibles depuis votre salon ! Selon vous, qu’est-ce qui ferait que vous ne vous déplaceriez pas jusqu’au magasin du coin pour vous procurer votre jeu préféré dans une belle boite métallique ou simplement pour la beauté de la pochette plastique ? Nous nous sommes penchés sur les différents avis des joueurs de Belgique. Nous leur avons posé la question sur les réseaux sociaux et, après sondage, voici ce qui attirerait (ou pas) les belges dans ce marché de l’immatériel.
Premier critère à prendre en compte lors de l’achat dématérialisé est évidemment le prix. Nombreux sont les joueurs ayant fait de bonnes affaires sur les différents stores en achetant des jeux sortis il y a quelques temps mais néanmoins de grands classiques. Ainsi, il n’est plus rare de trouver de très bons jeux ayant marqué les joueurs pour 6-7 euros au lieu de 20€ en version boîte par exemple.
« Le prix est généralement attractif en demat. Mon jeu et les 2 extensions étaient en promo à 10€ sur instant gaming.
Je suis prudent, car effectivement un jeu cd si tu ne l aimes pas tu le revends, tandis qu un demat baaa si ça ne te plait pas tu l as juste dans les fesses. Donc je me renseignes au préalable via des testeurs sur youtube ou dans des groupes comme celui ci. » – Loïc Presti
Les nouvelles sorties, quant à elles sont souvent plus chères de 5 à 15€ donc mais permettent parfois de goûter à votre nouvel épisode de franchise préférée avant d’avoir eu le temps de vous rendre en magasin. Dernière anecdote en date, Dying Light. Le jeu sur CD aura finalement été reporté d’un mois en Europe tandis que la version digitale était déjà disponible sur les différentes plates-formes de téléchargement le jour de sa sortie initialement prévue fin janvier. De nombreux joueurs se sont alors rués sur la version digitale, propulsant même le jeu au top des ventes digitales.
« La dernière en date c est dying light repoussé et attendu j ai craqué lol » – Cedric Mathieu
Il y a ensuite un fait important pris en compte par les joueurs. Si le jeu physique présente l’avantage de la beauté de l’objet – et plus particulièrement pour les versions collector -, le jeu dématérialisé permet au joueur de passer d’un jeu à l’autre sur sa Playstation sans devoir jongler avec les CD et donc les griffer ! Les jeux téléchargeables sont donc « immortels » et sont inscrit dans la liste des achats sur la plate-forme, les joueurs pouvant les télécharger à volonté. Parallèlement à cet avantage, vous pouvez parfois retrouver les jeux achetés sur vos autres consoles grâce au système cross-buy, système prisé par les joueurs. Les jeux cross-buy pourraient représenter une perte financière pour les éditeurs mais sert en fait de boost de vente digitale. En effet, un éditeur gagne beaucoup plus sur les ventes digitales et donc, outre le prix, ils doivent jouer sur d’autres arguments de vente pour pouvoir éviter les autres secteurs de production des versions CD. Il est parfois plus intéressant pour un joueur de payer un jeu 70€ pour le retrouver sur PS3 et PS4 que de se retrouver avec un CD vulnérable sur une seule plate-forme.
Lors du sondage chez les joueurs belges, beaucoup se sont exprimés sur la liberté que l’on a sur l’objet physique que l’on achète. Le fait de payer une somme parfois conséquente pour un jeu vidéo donne l’envie légitime aux joueurs de pouvoir en faire se qu’ils veulent. Le marché digital ne permet en effet pas de prêté un jeu par exemple. Et ça, ça déplait aux joueurs! Souvenez vous lors de l’E3 de 2013 quand Microsoft avaient annoncé leur volonté d’instaurer un code à usage unique pour l’utilisation des jeux physiques et qui ne permettrait donc plus aux joueurs de prêté un jeu, même acheté sur CD. Le projet fût ensuite vite abandonné (et c’est compréhensible).
« J’achète en démat si j’ai zero option alternative.
Pour moi, le demat, ce sont les menottes que les joueurs se passent doucement mais sûrement aux poignets.
Le physique c’est la liberté de traiter ce que l’on a payé comme on le veut. » – Jack Slater