Shawn Layden, ex-président de Sony Interactive Entertainment America, dans une conversation avec les journalistes du site VentureBeat, souligne une problématique centrale : lorsque le budget de développement d’un jeu dépasse les 200 millions de dollars, miser sur l’exclusivité devient un pari risqué. Cette stratégie rétrécit le marché potentiel, à un moment où l’industrie cherche à maximiser chaque opportunité de revenu. Et pour justifier ses propos, l’homme fait allusion au succès du jeu Helldivers 2, lancé simultanément sur PlayStation 5 et PC, comme un exemple frappant de l’efficacité d’une telle approche, en particulier dans le domaine des jeux service et des free-to-play.

PlayStation devrait-il revoir les coûts de ses jeux ou étendre son catalogue à d’autres plateformes ?

Le développement des jeux first-party chez PlayStation devient de plus en plus onéreux avec chaque nouvelle génération de consoles. Hiroki Totoki, à la tête de Sony, a émis des commentaires sur la nécessité de rationaliser les coûts de développement. La révélation de dépassements budgétaires chez Insomniac, une société sous l’égide de Sony, notamment concernant le jeu Spider-Man 2 qui a nécessité 30 millions de dollars supplémentaires par rapport à son budget initial de 270 millions, illustre bien cette problématique.

Layden a par ailleurs évoqué l’audience ciblée par les jeux solo et multijoueur, en indiquant qu’un jeu coûtant 250 millions de dollars doit atteindre le plus grand nombre possible de consommateurs pour être rentable:

« La base installée globale pour les consoles — si vous remontez jusqu’à la PS1 et tout ce qui a suivi, peu importe le moment où vous regardez, le total des consoles en circulation n’a jamais dépassé 250 millions, jamais. Les dollars ont augmenté avec le temps. Mais quand je regarde cela, je vois que nous prenons simplement plus d’argent aux mêmes personnes. Cela s’est produit pendant la pandémie, ce qui a conduit beaucoup d’entreprises à surinvestir. Regardez nos chiffres augmenter ! Nous devons poursuivre cette fusée !« 

Dans l’état actuel des choses, notre bonne vieille industrie vidéoludique n’est pas très réjouissante. Avec des milliers de licenciements et des fermetures de studios, travailler dans le jeu vidéo semble plus risqué que jamais. Phil Spencer de Xbox a attribué ces licenciements dévastateurs à l’incapacité de l’industrie à élargir sa base de joueurs au-delà des utilisateurs traditionnels de consoles.

« Nous n’en faisons pas assez pour attirer les personnes jusqu’ici non initiées aux jeux sur console. Nous n’allons pas les attirer en faisant plus de la même chose. Si 95 % du monde ne veut pas jouer à Call of Duty, Fortnite et Grand Theft Auto, l’industrie va-t-elle simplement produire davantage de Call of Duty, Fortnite et Grand Theft Auto ? Cela ne vous apportera personne d’autre.« 

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