Ce week-end, Clayton Daley, était l’invité du podcast « The Codec » sur la chaîne YongYea. Cela aura été l’occasion pour lui de transmettre les dires de la compositrice des OST des trois premiers titres de la saga Metal Gear Solid, Rika Muranaka, qui essayé d’éclaircir l’affaire entre Hideo Kojima et Konami au clair. Le phénomène que le monde a maintenant baptisé la « Kojima Gate » mérite en effet quelques explications, après plusieurs mois de confusion pour les fans de Snake.
C’est apparemment les peaufinages incessants de Hideo Kojima pour sa nouvelle création, Metal Gear Solid V : The Phantom Pain, qui poserait problème. Le créateur ayant fait le choix d’un salaire fixe et indépendent des ventes de ses jeux vidéo poserait problème sur sa façon de concevoir le développement du jeu et business qui l’entoure. Voulant sans arrêt repousser la date de sortie de ce cinquième titre pour que celui-ci soit parfait à ses yeux, Konami n’a pas apprécié le non respect de l’échéance qu’ils auraient souhaité pour que Hideo finisse enfin son travail sur le chapitre final des aventures de Snake.
Les propos suivants sont ceux de Clayton Daley, récoltés et traduits par nos confrères de jeuxvideo.com :
« La raison principale de cette chute, du moins selon son avis (ndlr: de Rika Muranaka), c’est que Kojima avait un salaire fixe et ne touchait rien sur les ventes du jeu. Il gagne une certaine somme dans tous les cas et il faisait dépenser tellement d’argent et repoussait le projet afin d’ajouter toutes ces fonctionnalités et faire en sorte que le jeu soit aussi grand et bon que possible. Konami n’a pas apprécié le fait qu’Hideo repousse autant sans vraiment s’en soucier. Il dépensait le budget sur ceci ou sur cela, améliorait le Fox Engine, puis repoussait la date de sortie parce que le moteur n’était pas encore prêt. Konami n’aimait pas cela parce qu’il touchait son salaire et avait une approche « japonaise traditionnelle » en ne touchant rien sur les ventes. Avec cette option, il gagne un peu plus qu’un créateur de jeux classique mais ne touche aucun bonus de la vente de jeux. »
Le perfectionnisme de Hideo étant néanmoins admirable, il restait toutefois un frein à la publication du jeu :
« A ses yeux (ndlr: en parlant de Rika Muranaka), Kojima est un créateur fantastique et probablement le meilleur de sa génération, mais il n’a pas ce ce sens du business fort que Konami voudrait qu’il ait. Au lieu de, par exemple, prendre un raccourci en réduisant un peu la résolution de la flore, il fait en sorte que tout ait l’air aussi beau et peaufiné que possible. Elle m’a dit qu’il lui avait fait écrire entre 30 et 40 morceaux qui n’ont finalement même pas été utilisés… »
Evidemment, on est en droit de se demander si cette pensée est la bonne, car Rika Muranaka n’a traduit que son sentiment personnel sur le sujet. Etant proche de Hideo Kojima, il est fort probable que sa version soit une des plus plausibles car, après une rupture similaire entre un artiste et son producteur, des clauses de confidentialité laissent très souvent planer le doute à jamais sur ces affaires. Ceci dit, Metal Gear Solid V : The Phantom Pain sortira malgré tout sans encombre le 1er septembre prochain sur PS4, Xbox One, PS3 et Xbox 360, et le 15 septembre sur PC.
