Alors que les suites de grosses licences comme Jujutsu Kaisen, Solo Leveling ou Demon Slayer monopolisent souvent l’attention, le printemps 2025 fait une place de choix aux nouveautés.
Et c’est justement ce qui rend cette saison particulièrement excitante : une vague d’anime inédits, portés par des concepts originaux, des adaptations inattendues et quelques come-back audacieux.
Entre science-fiction, dark fantasy, humour absurde et remakes dépoussiérés, le cru printanier promet de quoi satisfaire aussi bien les curieux que les amateurs de sensations fortes. Voici notre classement des dix titres originaux à suivre de très près.
10. From Old Country Bumpkin to Master Swordsman – Un héros qui pensait en avoir fini
Ce titre à rallonge ne fait pas dans le clinquant, mais il cache une promesse rare : celle de voir un protagoniste adulte, usé par les années et les combats, revenir à l’action à contrecoeur. Ancien héros devenu instructeur de campagne, Barl aspire à une retraite paisible. Mais sa réputation le précède, et le revoilà convoqué pour former la prochaine génération de chevaliers de l’Ordre de Libéria.
Là où beaucoup d’anime misent sur des héros jeunes et exaltés, From Old Country Bumpkin to Master Swordsman mise sur l’expérience et le réalisme. Le manga d’origine est connu pour ses scènes de combat très lisibles et son sens du rythme, deux éléments que le studio Passion devra retranscrire sans faillir. C’est aussi l’un des rares titres du printemps à explorer le décalage entre les attentes d’une nouvelle génération et les valeurs d’un monde ancien. Une approche plus mûre qui pourrait bien séduire un public en quête de nouveauté narrative. A regarder sur Amazon Prime.
9. Witch Watch – Une sorcière, un ogre et beaucoup de bazar
Derrière ses airs de comédie scolaire farfelue, Witch Watch cache une dynamique originale qui mêle humour, malentendus et détournement des codes de la fantasy. L’héroïne, Niko Wagatsuki, fraîchement diplômée de son école de magie, doit choisir un familier pour conclure son initiation. Contre toute attente, elle opte pour Monito, un ogre d’enfance devenu adolescent maussade, contraint d’accepter le pacte à cause d’une malédiction.
La force de la série réside dans son ton délibérément absurde et nonchalant, à l’image des œuvres précédentes de Kenta Shinohara, le créateur de Sket Dance. Ici, pas de destin planétaire ou de guerre millénaire, mais des scènes de vie burlesques, des dialogues bien sentis et un duo au bord de la crise de nerfs. Le studio en charge de l’adaptation est le même que celui derrière 100 Girlfriends et la fin de Quintessential Quintuplets, ce qui laisse entrevoir une maîtrise du rythme comique et des expressions animées.
Avec ses enjeux modestes et son humour volontairement décalé, Witch Watch est une bulle d’air frais dans une saison souvent dominée par des intrigues sombres. Un anime parfait pour les amateurs de comédies légères et de duos explosifs.
8. Super Cube – Quand le destin d’un lycéen bascule dans le surnaturel
Avec Super Cube (Chao Neng Lifang), le printemps 2025 accueille un représentant explosif de la scène donghua. Ce dessin animé chinois raconte l’histoire d’un adolescent lambda, embarqué bien malgré lui dans un affrontement surnaturel après avoir découvert un mystérieux cube aux pouvoirs extraordinaires. Ce déclencheur narratif propulse la série dans une succession de combats spectaculaires, où se mêlent pouvoir, drame et humour inattendu.
Ce qui distingue Super Cube, c’est son énergie visuelle et la nervosité de sa mise en scène. L’animation, très fluide, tire parti des codes du manhua pour livrer un spectacle rythmé, entre Solo Leveling et Mob Psycho 100. Si le scénario semble classique dans son point de départ, il se démarque par une esthétique affirmée et un ton qui alterne efficacement entre tension et autodérision.
À la croisée du shōnen et de la fable urbaine, Super Cube pourrait bien ouvrir la porte à d’autres productions non japonaises dans le paysage anime. Un OVNI à surveiller, surtout pour les amateurs d’animation qui sort des sentiers battus.
7. Lazarus – Quand Watanabe rejoue sa partition en version cyberpunk dans un anime incontournable
Peu de séries peuvent se targuer d’avoir à la barre un duo comme Shinichirō Watanabe (Cowboy Bebop) et Chad Stahelski (John Wick). Et pourtant, Lazarus existe. Produite par le studio MAPPA, cette création inédite mêle action futuriste, jazz nerveux et satire sociétale. On y suit une cellule secrète chargée de retrouver un scientifique fou, le Dr Skinner, auteur d’un médicament miracle devenu poison à retardement. Le compte à rebours est lancé : chaque personne ayant pris l’Hapna mourra sous trente jours si l’antidote n’est pas retrouvé.
L’univers, entre métal et mélancolie, évoque à chaque instant Cowboy Bebop sans jamais s’y perdre. La série compose sa propre identité en injectant un regard moderne sur des problématiques contemporaines : industrie pharmaceutique, dérives technologiques, responsabilité collective. Le style Watanabe est là, dans la construction des personnages, la mise en scène syncopée et une esthétique visuelle fluide renforcée par MAPPA. Le tout appuyé par des séquences d’action au réalisme acéré, héritées du cinéma d’action occidental.
Avec son ambiance désenchantée, ses combats chorégraphiés et son intrigue en tension constante, Lazarus pourrait bien être l’outsider du printemps. Une série qui joue avec les codes sans jamais les subir, portée par une vraie vision d’auteur.
6. Shin Samurai Den Ya – Le sabre d’une époque réinventée
Annoncé comme un remake ambitieux, Shin Samurai Den Ya s’attaque à un classique méconnu des années 90, signé par le créateur de Détective Conan. L’histoire suit Ya, un jeune homme formé à la dure dans la jungle, qui retourne au Japon pour affronter son ancien camarade devenu fou, Onimaru, possédé par une épée démoniaque. Derrière ce duel d’exception, une quête initiatique ancrée dans les codes du shōnen de l’époque, remise ici au goût du jour.
L’intérêt de ce projet réside dans la volonté assumée du studio de réinterpréter certains arcs narratifs pour les rendre plus actuels, tout en préservant l’âme du récit original. Le contraste entre tradition et modernité devrait offrir un terrain riche pour capter autant les fans de la première heure que les spectateurs curieux de découvrir un pan oublié de l’animation japonaise.
Avec son univers samouraï, ses affrontements mystiques et sa narration revisitée, Shin Samurai Den Ya s’annonce comme un pont entre deux générations d’anime. Un remake réfléchi, qui ne se contente pas de recycler, mais propose une vraie lecture contemporaine d’un mythe oublié.
5. Your Forma – Enquête, mémoire et intelligence artificielle
Dans un futur proche où les souvenirs peuvent être enregistrés grâce à une technologie nommée « Your Forma », une enquêtrice d’élite nommée Etica est chargée d’explorer ces mémoires pour résoudre des crimes. À ses côtés, un androïde nommé Harold Luc. Ensemble, ils tentent de déjouer une catastrophe imminente liée à la prolifération de cette innovation technologique.
Your Forma s’inscrit dans la tradition des thrillers psychologiques à la Psycho-Pass, en abordant des thématiques d’identité, de vérité subjective et d’éthique de la technologie. L’univers est froid, presque clinique, avec une mise en scène sobre mais précise, qui laisse toute la place à l’ambiguïté des personnages et à la tension des enquêtes.
Avec son duo humain-machine forcé à coopérer, ses réflexions sur la mémoire falsifiée et son atmosphère pesante, la série apporte une touche sérieuse et cérébrale à une saison dominée par l’action. Un polar de science-fiction qui pourrait séduire les amateurs de récits complexes et de dilemmes moraux.
4. Kowloon Generic Romance – Romance enfouie dans les ruelles de Kowloon
Dans un univers parallèle où la mythique Kowloon Walled City existe toujours, Kowloon Generic Romance raconte l’histoire de deux âmes que tout oppose : Reiko Kujiraoka, tournée vers le progrès, et Hajime Kudou, nostalgique du vieux Hong Kong. La série déploie une romance feutrée sur fond d’urbanisme étouffant, entre ruelles labyrinthiques et buildings à la dérive.
Ce seinen mise sur une atmosphère singulière, presque mélancolique, qui tranche radicalement avec les rythmes effrénés des productions plus grand public. Les personnages se dévoilent à travers des gestes simples, dans un quotidien suspendu, où le moindre détail a un poids symbolique. L’animation soignée devrait rendre justice à l’ambiance brumeuse et décadente qui émane du manga.
Avec son décor atypique et sa narration contemplative, Cowoon Generic Romance est un véritable contre-pied intéressant pour celles et ceux qui cherchent une expérience plus intime, portée par le mystère, les non-dits et une tension amoureuse omniprésente.
3. The Beginning After the End – L’isekai inversé venu de l’Ouest
Phénomène du webtoon anglophone de Crunchyroll, The Beginning After the End propose une variation inattendue du genre isekai. On y suit Arthur, ancien roi tout-puissant réincarné dans un monde de magie, où il doit tout réapprendre depuis l’enfance. Fort de ses souvenirs de monarque, il avance dans cette seconde vie avec lucidité, mais aussi avec un besoin profond de trouver un sens à son existence.
Contrairement aux isekai japonais classiques, cette adaptation se distingue par son origine occidentale et son ambition narrative : pas question ici de suivre un simple adolescent chanceux, mais bien un homme expérimenté confronté à un monde régi par d’autres règles. Studio AAT est en charge de l’adaptation, avec l’espoir de faire de cette production leur tremplin vers une plus grande reconnaissance.
Avec ses thèmes de renaissance, de pouvoir maîtrisé et de quête identitaire, The Beginning After the End ajoute une voix nouvelle et prometteuse au registre très balisé de la fantasy animée.
2. Devil May Cry – Dante reprend du service, pizza à la main
Attendu depuis des années par les fans de la franchise vidéoludique de Capcom, Devil May Cry s’offre enfin une adaptation animée à la hauteur de ses ambitions. Produite par Adi Shankar (Castlevania), cette version promet de retranscrire l’essence de la série : bastons endiablées, humour décalé, ambiance gothique et héros à la cool.
Dante, mi-chasseur de démons, mi-icône désinvolte, fait son grand retour dans une version animée qui mise sur un style visuel dynamique et une narration rythmée. Les premiers visuels laissent entrevoir une fidélité assumée au matériau d’origine, jusque dans les punchlines et les poses stylisées. Capcom veille à la cohérence, ce qui devrait rassurer les puristes.
Entre série d’action spectaculaire et hommage appuyé à la saga culte, Devil May Cry coche toutes les cases d’un anime calibré pour marquer la saison. Les nouveaux venus y trouveront une porte d’entrée nerveuse et fun, tandis que les fans retrouveront ce qui a fait le sel des jeux depuis plus de vingt ans. C’est à voir dès à présent sur Netflix.
1. Sword of the Demon Hunter – Le poids du mythe, la promesse de l’exécution
Premier du classement ? Oui, mais pas un inconnu : déjà cité au septième rang pour sa version télévisée classique, l’anime Sword of the Demon Hunter revient ici en force avec un film d’animation dérivé prévu en fin de saison. Cette version condensée, réalisée par une autre équipe du même studio, se concentre sur un arc majeur du récit, avec une animation retravaillée et un ton plus intense.
Ce double projet permet à la franchise de se déployer sur plusieurs formats, une stratégie encore rare mais de plus en plus prisée. Le long-métrage promet une lecture plus dense, plus dramatique, avec des scènes de combat repensées et une mise en scène ambitieuse. Une initiative audacieuse qui pourrait bien redéfinir la manière d’adapter les light novels à l’écran.