Jurassic World : Le Monde d’après (Dominion) sortira le 19 octobre prochain au format physique, l’occasion pour nous de revenir sur cet ultime chapitre d’une saga qui a commencé il y a 7 ans déjà qui va clairement diviser la communauté de fans.
Synopsis:
Quatre ans après la destruction de Isla Nublar. Les dinosaures font désormais partie du quotidien de l’humanité entière. Un équilibre fragile qui va remettre en question la domination de l’espèce humaine maintenant qu’elle doit partager son espace avec les créatures les plus féroces que l’histoire ait jamais connues.
La grande catastrophe que tout le monde craignait est donc arrivée. Les dinosaures sont en liberté et se réapprivoisent la Terre malgré la présence d’un autre grand prédateur très rusé, l’homme. Une situation que ces derniers semblent d’ailleurs avoir assez bien acceptée puisque l’aventure commence directement dans l’optique ou l’humanité tente de se faire à la présence de ces créatures de tailles diverses et aux régimes alimentaires variés.
Très rapidement, on retrouvera le casting initial de la célèbre saga, le couple Owen Grady (Chris Pratt) et Claire Dearing (Bryce Dallas Howard) ainsi que leur fille adoptive Maisie Lockwood (Isabella Sermon) qui serait la clé d’un grand projet de la mégacorporation Biosyn. Leur route les amènera sans tarder à croiser le chemin des stars de la première trilogie, Alan Grant (Sam neill), Dr. Ian Malcolm (Jeff Goldblum) et Ellie Sattler (Laura Dern). Une fusion des deux univers qui part d’une bonne volonté du réalisateur Colin Trevorrow de délivrer aux fans tous les meilleurs easter eggs possibles. Mais dans les faits, il en fait peut-être un peu de trop.
J’ai dépensé en comptant
Clairement, la volonté de Colin Trevorrow est de se reposer sur les fondements du premier Jurassic Park pour donner plus de crédibilité à la galère dans laquelle se retrouvent nos héros dans Jurassic World : Le Monde d’après. Le fait de lier intimement ce qu’ont vécu les trois protagonistes principaux du film de 1993 et la renommée qu’ils portent depuis tant d’années à Dominion n’est vraiment pas une mauvaise idée en soi. Le problème est que le scénario dans son ensemble emprunte un peu trop d’idées du film de Spielberg, copie-colle certaines situations à rendre les fans mal à l’aise plutôt qu’agréablement surpris et semble avoir un peu de mal à trouver sa propre identité.
Dans Jurassic World : Le Monde d’après, tout va très vite. Et c’est d’ailleurs là tout le problème de cet ultime épisode. On s’en prend plein la vue. Les dinosaures se comptent par dizaines et sont généralement très bien réalisés, mais on ne sait jamais prendre le temps d’apprécier une situation sans passer à une autre avec une transition assez brutale. D’ailleurs, si l’on se penche sur les effets spéciaux, on peut également souligner un manque d’application dans la réalisation des dinosaures lorsqu’ils sont très proches des humains. À distance, c’est facile. On applique un bel effet 3D et tout roule pour le mieux, surtout avec les technologies actuelles. Mais lorsqu’un personnage se retrouve à devoir entrer en contact avec l’un d’eux, on a l’impression de faire un saut dans le passé et retrouver nos bonnes vieilles animatroniques.
Jurassic World : Le Monde d’après ne laisse pas place à la malchance
Dans la réalisation, c’est aussi fort brouillon. Le film confronte très régulièrement les spectateurs à de gros problèmes de montage amenant beaucoup d’incohérences, en particulier dans la dynamique des courses poursuites entre les protagonistes et les dinosaures. Un moment on voit quelqu’un se faire rattraper par un Raptor et, l’instant d’après, saute de justesse dans une zone sécurisée avec le dinosaure qui a visiblement pris quelques mètres de retard en une fraction de seconde. Cet exemple, on peut le postposer sur de nombreuses scènes ce qui brise un peu l’effet de tension et de danger omniprésent pendant au-dessus de la tête de tous les personnages comme une épée de Damoclès.
Le fait que tous les personnages échappent de justesse à une morsure de n’importe quelle espèce de dino à tout bout de champ cadenasse l’aventure et nous donne la sensations que tout va bien rien ne peut leur arriver. C’est dommage, car le fait que la Terre soit de nouveau dominée par ces créatures dangereuses semble avoir moins d’impact que lorsqu’ils étaient en liberté dans le premier opus de la trilogie. Étrange, donc.
De Jurassic Park il n’a que la provenance
Ça fait mal de le dire, mais Jurassic World : Le Monde d’après est tout de même un semi-échec. Colin Trevorrow partait avec un bon concept, dépassant les frontières du parc, mais cet ultime épisode démontre un manque flagrant d’ambition dans l’écriture du scénario. Au lieu de ça, le film se gave aux références à Jurassic Park pour couvrir l’absence de profondeur dans les enjeux d’un tel désastre écologique et on peine vraiment à ressentir le drame auquel fait face l’humanité. Le ressenti final sur la clôture de Jurassic Wolrd est que, finalement, l’humain peut s’adapter à n’importe quelle situation, quitte à y laisser quelques centaines de morts. Après, c’est sûr, la plupart du casting offre une performance exemplaire et on sourira toujours devant les bonnes vieilles vannes de Ian Malcolm, mais cela ne fait pas tout.
Une version 4K qui envoie du lourd
La version 4K de Jurassic World: Le Monde d’après dispose d’un encodage HEVC H.265 de superbe qualité en ratio 2.00:1. Le film a initialement été filmé à l’aide d’un mélange de 35mm, 65mm et 8K digital pour un transfert en 4K natif que les possesseurs de TV récentes pourront apprécier à sa juste valeur. On retrouve à l’écran de très nombreux détails depuis les imperfections sur la peau et les écailles des dinosaures à la finesse des poils du T-Rex et des cheveux des différents personnages en passant par la flore dense du sanctuaire de Biosyn. Même si beaucoup de scènes d’action se déroulent dans le noir brisé par le contraste percutant des flammes, tout reste parfaitement visible. Les scènes sont d’une clarté exemplaire avec une très belle nuance des tons plus sombre, notamment grâce au HDR Dolby Vision.
Côté audio, c’est aussi plutôt réjouissant. La version Blu-ray 4K UHD comporte une piste VO en DTS:X et une piste française en DTS-HD 7.1 pour une spatialisation franchement bonne. Nul doute que les possesseurs d’installations home cinema profiteront du meilleur de l’action. Dominion offre une très vaste palette sonore avec des espaces ouverts et fermés de nature très différente. Les effets d’ambiance constituent ainsi un très beau Blu-ray de démonstration avec le bruit des vagues des étendues maritimes ou règne le Mosasaure, l’écho des cris des dinosaures terrestres, le son des hordes d’oiseaux qui s’échappent des forêts et même les voix pures et claires des dialogues. La balance est excellente puisqu’aucun effet ne semble prendre le pas sur l’autre. Bref, on est content que la piste française ne soit cette fois pas lésée au profit des anglophones.