Michael Keaton est de retour dans le rôle du « fantôme avec le plus », 35 ans après le film culte qui a marqué toute une génération. Cette fois-ci, la famille Deetz est de nouveau en proie à une situation désastreuse. Un deuil, des tensions familiales, et bien sûr, Beetlejuice qui ne rate pas l’occasion de s’inviter au chaos. Si vous pensiez qu’il allait juste pousser la chansonnette et repartir, détrompez-vous. Ce nouvel opus a décidé de creuser plus loin dans l’univers de l’au-delà, avec des résultats… variés.

Michael Keaton offre toujours une performance irrésistible dans Beetlejuice Beetlejuice

Soyons clairs, Keaton défonce tout. Dès qu’il apparaît à l’écran, il capte toute l’attention. C’est ce genre de rôle qui lui colle à la peau, et il le sait. On ne sait pas trop quand la performance s’arrête et quand l’improvisation commence, et c’est justement là où ça brille. Avec seulement une quinzaine de minutes à l’écran, il arrive à voler chaque scène dans laquelle il apparaît.

Michael Keaton en Beetlejuice, plus excentrique que jamais, prêt à semer le chaos dans cette nouvelle aventure.

Ce n’est pas qu’une question de nostalgie : il maîtrise encore le personnage, ses tics et sa folie imprévisible. On se demande même si le script a vraiment été respecté tant les dialogues semblent naturels. Chaque apparition de Beetlejuice est une bouffée d’air frais dans un scénario parfois chaotique. À ce niveau, c’est clairement du fan service, mais du fan service qui fonctionne.

D’ailleurs, les effets pratiques, chers à Tim Burton, sont de retour, et c’est un vrai plaisir pour les yeux. Pas de surenchère de CGI ici, on retrouve cette patte visuelle qui a fait le succès du premier film. Ce choix de rester fidèle à l’esprit originel permet d’éviter cette impression de déconnexion entre les deux films. On se croirait presque revenu dans les années 80, pour le meilleur et pour le… moins bon.

Jenna Ortega : La relève assurée dans l’univers burtonien

On aurait pu craindre que Jenna Ortega se contente de refaire le coup de son personnage dans Mercredi, mais pas du tout. L’actrice, qui monte en flèche depuis quelques années, réussit à s’imposer dans ce nouvel opus sans tomber dans la caricature. Dans le rôle de la fille de Lydia, elle apporte une touche de fraîcheur et un équilibre face à la folie ambiante de Beetlejuice.

Jenna Ortega dans Beetlejuice 2, incarnant la fille de Lydia Deetz, apportant une touche de modernité à l’univers gothique de Tim Burton.

Son personnage, moins tourmenté que celui de sa mère, offre un contraste intéressant et apporte une dynamique nouvelle à la famille Deetz. L’actrice navigue avec aisance entre moments de comédie légère et scènes plus émotionnelles, prouvant qu’elle n’est pas juste là pour surfer sur son succès. On ressent une vraie complicité avec Keaton, ce qui rend leurs interactions crédibles et plaisantes à regarder.

Malgré un scénario qui part un peu dans tous les sens, elle parvient à ancrer le film dans quelque chose de plus tangible, un point d’attache pour le spectateur. Pas facile de briller face à une telle figure emblématique, mais elle y parvient sans trop en faire. Bref, c’est un ajout réussi à l’univers loufoque de Tim Burton.

Un scénario qui perd pied avec ses propres fantômes

Si le premier Beetlejuice nous avait marqué par sa simplicité, cette suite tente d’explorer davantage l’univers de l’au-delà, au risque de se perdre en chemin. Le scénario accumule les sous-intrigues, et on a vite fait de se demander où tout ça va nous mener.

La famille Deetz réunie dans Beetlejuice 2, confrontée aux étranges événements de leur maison hantée.

Entre le deuil dans la famille Deetz, les tensions entre Lydia et sa fille, l’apparition de nouveaux personnages comme celui de Monica Bellucci, qui joue une sorte de « sorcière des âmes » version gothique, et l’enquête de Willem Dafoe dans le monde des morts, il y a de quoi s’y perdre. Ces ajouts, bien que prometteurs sur le papier, finissent par alourdir le film plus qu’ils ne l’enrichissent.

Le vrai problème, c’est que certains personnages secondaires semblent être là juste pour ajouter du volume. Leur rôle dans l’intrigue reste flou, voire accessoire, et on a cette impression frustrante que le film pourrait s’en passer sans perdre grand-chose. Un comble quand on sait que ces noms sont censés apporter un plus au casting !

En fin de compte, le film aurait mérité un bon resserrement narratif pour mieux canaliser l’énergie débordante de Beetlejuice. On est loin de l’efficacité du premier film, où chaque scène avait une raison d’être. Ici, certaines séquences semblent n’exister que pour le spectacle, et la magie opère moins bien.

Quand le fan service prend le dessus dans Beetlejuice 2

Ce second volet mise clairement sur la nostalgie pour attirer les fans de la première heure. Les références au film original sont nombreuses, parfois même un peu trop appuyées. On retrouve des éléments iconiques comme la fameuse maquette de la ville ou les créatures grotesques de l’au-delà, sans oublier les répliques cultes de Beetlejuice. Mais à force de vouloir cocher toutes les cases du cahier des charges des fans, le film perd un peu de sa spontanéité.

Certaines scènes semblent créées uniquement pour faire plaisir aux adeptes de l’univers Burton, quitte à sacrifier la cohérence de l’ensemble. Par exemple, les moments de pure comédie absurde se succèdent sans toujours s’intégrer de manière fluide à l’histoire. On apprécie le clin d’œil, mais on se demande si cela ne dessert pas le film.

Le fan service peut fonctionner s’il est bien dosé, mais ici, il finit par devenir envahissant. On passe plus de temps à repérer les références qu’à se laisser happer par le récit. Et même si ça déclenche un sourire ici et là, l’immersion en prend un coup. Beetlejuice reste Beetlejuice, mais à force de vouloir trop en faire, le film perd un peu de sa folie authentique qui faisait tout son charme.

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