Après avoir secoué le monde du cinéma avec sa poignante trilogie La Planète des Singes, Matt Reeves a décidé de se tourner vers Warner Bros. Pictures pour se plonger dans l’univers DC avec ce qui promet d’être une nouvelle saga épique sur le justicier aux côtés de l’acteur Robert Pattinson. Le film The Batman, sorti au cinéma en début d’année, s’inscrit comme l’un des plus gros succès de cette année et débarque enfin en DVD, Blu-ray et 4K UHD. Mais que vaut cette dernière version ?
Un Batman plus jeune, inspiré par les comics les plus marquants de DC
Clairement inspiré du comics Batman Year One de Frank MILLER pour son aspect cru, The Batman va également piocher quelques idées à droite et à gauche dans ce monde de la BD mettant en avant le côté détective du héros. Car contrairement à ce que les précédents réalisateurs avaient pu nous proposer, The Batman repose davantage sur ce concept d’enquête avec un justicier qui met sa bataille contre la pègre de Gotham avant ses propres intérêts, tout en restant très terre-à-terre avec des armes et gadgets plus ou moins réalistes.
Synopsis:
Deux années à arpenter les rues en tant que Batman et à insuffler la peur chez les criminels ont mené Bruce Wayne au coeur des ténèbres de Gotham City. Avec seulement quelques alliés de confiance – Alfred Pennyworth, le lieutenant James Gordon – parmi le réseau corrompu de fonctionnaires et de personnalités de la ville, le justicier solitaire s’est imposé comme la seule incarnation de la vengeance parmi ses concitoyens.
Lorsqu’un tueur s’en prend à l’élite de Gotham par une série de machinations sadiques, une piste d’indices cryptiques envoie le plus grand détective du monde sur une enquête dans la pègre, où il rencontre des personnages tels que Selina Kyle, alias Catwoman, Oswald Cobblepot, alias le Pingouin, Carmine Falcone et Edward Nashton, alias l’Homme-Mystère. Alors que les preuves s’accumulent et que l’ampleur des plans du coupable devient clair, Batman doit forger de nouvelles relations, démasquer le coupable et rétablir un semblant de justice au milieu de l’abus de pouvoir et de corruption sévissant à Gotham City depuis longtemps.
Un héros qui a le droit à l’erreur
Le scénario est fatalement une grande réussite. Lorsque l’on s’inspire des plus grands scénaristes et dessinateurs DC Comics, on ne peut pas manquer le coche. Cela étant, The Batman fâchera sans doute les spectateurs qui adoraient ce côté fantaisiste qu’ont pu apporter Christopher Nolan ou encore Tim Burton. Cette fois, la narration se fait de manière plus calme avec des séquences très psychologie à l’instar de ce qu’on peut observer dans le film Joker.
Ce qui est aussi très intéressant, c’est l’aspect brisé de Bruce Wayne. Très « émo » dans son apparence, le Batman de Pattinson montre régulièrement qu’il se perd dans ses pensées, déchiré entre le fait d’être un symbole de vengeance pour la mort de ses parents ou bien plus que cela. C’est un héros jeune, qui se cherche encore et qui commet des erreurs. Et c’est précisément sur ce dernier point que l’on remarque que le film peut s’avérer plus intéressant que les précédents où chaque guerre semble gagnée d’avance parce que… hey, c’est le puissant Batman avec ses millions de dollars et ses joujoux qui font mal !
Outre Robert Pattinson, le reste du casting est aussi très bon. On notera en particulier l’étonnante interprétation de The Riddler par Paul Dano et la stupéfiante transformation de Colin Farrell pour interpréter le Pingouin qui aura d’ailleurs droit à une série spin-off sur HBO Max. Le Lieutenant James Gordon est brillamment interprété par Jeffrey Wright (Westworld) et Alfred Pennyworth par Andy Serkis, un acteur plus jeune puisque, pour rappel, nous nous situons au début de la carrière du justicier.
En revanche, il est possible de trouver la Catwoman de Zoë Kravitz un peu ennuyeuse. Visuellement proche du personnage du personnage réinventé par MILLER, son implication dans le film est selon nous un peu décevante. Le personnage se montre un peu trop sensible et peu audacieux. Il faudra attendre la fin du film pour voir Selina Kyle plonger dans l’action et nous laisser entrevoir l’héroïne agile et rusée que l’on connait.
The Batman, les prémices d’une nouvelle trilogie fascinante
The Batman est globalement une franche réussite de Matt Reeves. Les acteurs sont pour la plupart excellents et le scénario est écrit avec une finesse exemplaire, n’hésitant pas à s’inspirer des récits qui ont façonné le personnage depuis les années 80. Il comporte quelques séquences très émotionnelles et l’ensemble est propulsé par une excellente bande-son ainsi que des plans de caméra tout simplement magnifiques, comme la fameuse scène de la poursuite en Batmobile qui a marqué les fans.
On assiste ici à la naissance d’un héros de légende qui n’est pas à l’abri des erreurs et qui se cherche. Le personnage est brisé, en quête de vérité et s’entoure petit à petit de protagonistes et antagonistes cultes qui façonnent un univers steampunk noir très intrigant. On a qu’une hâte, c’est de voir comment Robert Pattinson et Matt Reeves parviendront à faire évoluer le justicier puisqu’il faudra que le personnage gagne en charisme et en assurance. Tout ne sera pas du gâteau donc, car l’acteur devra totalement transformer sa performance pour faire grandir le héros.
Que vaut la version Blu-ray 4K ?
Le disque Blu-ray UHD de The Batman délivre un rendu en 4K natif offrant un aspect visuel lisse et des couleurs riches et intenses grâce au HDR Dolby Vision. L’image se présente sous son format cinématographique 2.39:1, mais cela aurait été chouette de pouvoir profiter du format IMAX.
La cinématographie de l’Australien Greig Fraser marche en symbiose avec la vision de Matt Reeves. Depuis les premiers plans du film montrant les rues de Gotham sombres et les gangs ayant peur de voir surgir Batman de l’obscurité aux scènes de tension des énigmes dangereuses de Riddler, c’est une franche réussite.
Au fil du film, les images gagnent en intensité et les couchers / levers de soleil sur la ville de Gotham en sont peut-être le meilleur exemple au même titre que la course poursuite entre le Pingouin et Batman dans sa Batmobile. Les différentes prises de vue bénéficient d’une colorimétrie vibrante avec certains tons contrastés très intéressants comme l’orange des flammes, les ombres denses des ruelles gothamites, les phares rouges et le réacteur bleu de la Batmobile. S’est un festival de couleurs qui s’invite dans le film et il suffit d’une TV OLED pour profiter pleinement de ce spectacle artistique.
Du côté des pistes sonores, le Blu-ray 4K UHD de The Batman s’offre non seulement une piste Dolby Digital 5.1 VF/VO mais aussi du Dolby Atmos True-HD dans ces deux mêmes langues pour que ceux qui possèdent une installation appropriée puissent profiter pleinement de leur équipement.
Depuis les premières minutes jusqu’à la toute fin, c’est une bande-son à la fois maussade et grondante qui recouvre le scénario. Le mixage est très agréable avec des dialogues clairs qui ne nécessitent pas de jouer avec le volume de la TV pour obtenir une expérience auditive égalisée. Nous sommes bien loins du film Godzilla vs Kong de Adam Wingard qui mettait en avant le bruit assourdissant d’explosions au détriment des voix bien trop en retrait.