Space Jam est de retour ! Le phénomène cartoonesque du monde du cinéma revient avec un deuxième film signé Warner Bros, Space Jam – Nouvelle ère (New Legacy) et qui n’est pas une suite directe, mais plutôt une aventure inédite avec une nouvelle star du basketball à l’affiche. Exit Michael Jordan et place ici à LeBron James, champion de sa catégorie, pour un film traitant de l’éducation et des perspectives d’avenir pour les enfants. Bien sûr, la thématique de l’esprit d’équipe est encore une fois au goût du jour puisque le basketball sera encore une fois à l’honneur.
Synopsis:
Bienvenue au Jam ! Champion de la NBA et icône planétaire, LeBron James s’engage dans une aventure rocambolesque aux côtés de Bugs Bunny dans SPACE JAM – NOUVELLE ÈRE. LeBron et son jeune fils Dom sont retenus prisonniers dans un espace numérique par une intelligence artificielle malveillante. Le joueur de basket doit ramener son petit garçon sain et sauf chez lui, en faisant triompher Bugs, Lola Bunny et leurs camarades Looney Tunes face aux champions numérisés de l’intelligence artificielle : une équipe de stars de la NBA et de la WNBA gonflés à bloc comme on ne les a jamais vus !
Qui veut mes beaux produits ?
Nous commencerons cet avis très mitigé en pointant du doigt les trop nombreux placements de produits que comprend Space Jam – Nouvelle ère. Warner Bros. nous sert ici à fortes doses divers produits issus de marques bien connues comme Nike, HyperX et Xbox pour ne citer qu’eux. Le fait d’effectuer des placements de produits n’est pas dérangeant en soi, mais on ressent dans ce cas précis que l’intention est de mettre ces marques bien en évidence sous le nez des spectateurs tout au long du film pour faire vendre avant tout autre objectif. On prend par exemple le casque HyperX du petit Dom James (Cedric Joe), dépassant de moitié de son sac de voyage, avec la marque bien centrée sur l’écran. C’est trop, car il y a une tonne d’exemples similaires et on sent que la chose a trop été forcée.
Space Jam Nouvelle ère, ou l’apologie des franchises Warner Bros
De même, le film fait constamment l’apologie des productions Warner, si bien qu’on se demande si ce ne serait pas un cross-over avec toutes les franchises de l’éditeur plutôt qu’une suite spirituelle du Space Jam de 1996. Le script se perd constamment dans ces dizaines de références à Game of Thrones, Matrix, The Mask, Harry Potter, DC Comics et on en passe. Parmi toutes ces références viennent s’intercaler les Looney Tunes qui ne ressortent donc jamais vraiment du lot et semblent avoir été piochés parmi tant d’autres pour jouer un match de basket. Clairement, Space Jam – Nouvelle ère se révèle être une grosse promotion pour Warner Bros. et ses partenaires commerciaux, et ce n’est vraiment pas bon pour l’immersion.
Un concept qui démarrait pourtant bien …
En parlant du scénario en lui-même, nous assistons à une sorte de guéguerre entre LeBron et son fils. Le premier veut absolument que son rejeton suive son enseignement et marche sur ses traces pour devenir une star du basket, tandis que l’autre ne rêve que de devenir développeur de jeux vidéo. Deux directions opposées donc, et LeBron ne l’entend pas de cette oreille. Lors d’un meeting avec la Warner pour présenter sa nouvelle technologie permettant de digitaliser et intégrer n’importe quel personnage dans une production Warner (non, on ne le fait pas exprès, mais Warner est vraiment au centre de tout!), notre champion critique celle-ci pour son manque d’originalité et son IA humanoïde va alors se venger en capturant nos deux protagonistes dans son monde fait de polygones.
L’action s’emballe alors et tout part dans tous les sens, sans véritable fil conducteur. Le jeune Dom se fait alors manipuler par l’IA pour affronter son père au basket sans le dire à ce dernier qui pense devoir affronter le méchant. Pour l’y aider, l’IA lui octroiera des aptitudes surhumaines tirées de son jeu vidéo. De son côté, LeBron James, dans un scénario secondaire brouillon et expéditif, rassemblera des Looney Tunes répartis aux quatre coins des univers Warner Bros pour fonder sa propre équipe et vaincre Al G Rythm.
Le scénario part en vrille, place à l’animation 3D !
La narration est finalement très désordonnée et on ressent clairement que le réalisateur a voulu pousser plusieurs idées en les condensant en les condensant sur un peu moins de deux heures de spectacle. Le cahier des charges est beaucoup trop lourd pour un film qui aurait dû se focaliser sur la relation entre LeBron et son fils, tout en apportant un aspect sentimental avec nos bons vieux Looney Tunes. Si on laisse de côté les pauvres performances du sportif, qui n’est décidément pas fait pour être acteur, et une VF horrible, on assiste surtout à un défilé d’effets spéciaux, si bien qu’on se demande si ce n’est pas un mauvais travail de fin d’année pour une école d’animation 3D.
La goutte d’eau qui a clairement fait déborder le vase et nous a décrochés du film est l’étrange choix d’avoir rapidement tourné la 2D des Looney Tunes en une 3D inappropriée retirant tout le charme old-school des personnages.
Clairement, Space Jam – Nouvelle ère est l’un des pires films de l’année, et de loin. Warner Bros. avait de quoi créer une histoire touchante, mais a préféré matraquer le spectateur de placements de produits et de publicités pour ses autres franchises à la sauce 3D indigeste au lieu de se concentrer sur l’élaboration des différents personnages. On se demande si le scénario n’a pas été construit autour de l’idée d’y incruster des milliers de références et marques pour vendre du produit dérivé à profusion. Si le premier film paru en 1996 était très bon, ce successeur n’aurait peut-être jamais dû voir le jour tant il est ennuyeux.