Même si nous étions en pleine période de crise sanitaire, Warner Bros. a tout de même pris les paris de passer son film Godzilla vs Kong au mois d’avril. Les premiers retours étaient assez positifs et voilà que le film débarque aujourd’hui dans les rayons de nos revendeurs spécialisés plusieurs mois après. Grâce à l’éditeur, nous avons pu mettre la main sur une copie UHD afin de vérifier la qualité de ce nouvel affrontement de titans.
Synopsis:
À une époque où les monstres parcourent la Terre, et alors que l’humanité lutte pour son avenir, Godzilla et King Kong, les deux forces les plus puissantes de la nature, entrent en collision dans une bataille spectaculaire inédite. Alors que Monarch se lance dans une mission périlleuse en terrain inconnu, et qu’il découvre des indices sur les origines des Titans, un complot humain menace d’éradiquer ces créatures – qu’elles soient bonnes ou mauvaises – de la surface de la planète.
Un match à ne pas manquer
Godzilla vs Kong fait écho à la première rencontre entre les deux monstres dans le film japonais de Ishirô Honda des années 60. Il n’est évidemment pas lié à ce film mais les amateurs de créatures géantes n’ont donc, pour la plupart, pas pu vivre ce clash dans les meilleures conditions. L’attente était énorme, d’autant plus que l’envie des cinéphiles de retourner au cinéma en pleine pandémie se faisait ressentir. Non, le film de Adam Wingard s’inscrit dans la continuité du monsterverse introduit par le remake de Godzilla, sa suite Godzilla Roi des Monstres et l’excellent Kong Skull Island.
Lorsque les explorateurs ont fait la découverte du jeune gorille géant sur son île inconnue du Pacifique, plusieurs décennies se sont écoulées. Exit les années 70, nous entrons cette fois dans une période contemporaine fictive où Apex, une société à la technologie très avancée, planifie un voyage dans la Terre Creuse qui serait le berceau de tous les titans venus à la surface de notre bonne vieille Terre. On retrouve donc une petite partie du casting de Godzilla II dont Kyle Chandler et Millie Bobby Brown (Stranger Things). Il y a également de nouveaux visages, dont la petite Kaylee Hottle, qui constitue un lien peu évident entre Kong Skull Island et Godzilla vs Kong.
Une suite intelligente qui aurait mérité un lien plus intime avec les autres films
Son personnage Jia est en effet la survivante orpheline de la tribu Iwi, d’où provient Kong. Son peuple aurait été victime d’une énorme tempête probablement provoquée entre le match opposant le lézard géant et Ghidorah dans le précédent film. Les circonstances ne sont pas très claires et auraient mérité une tranche de film. Au lieu de ça, l’aventure commence un peu de manière abrupte et dévoile immédiatement Kong dans un vaste espace de survie, privé de sa liberté et grisonnant. Jia est aussi le lien entre les humains et le gorille puisque les deux se comprennent mutuellement.
Comme dans les autres films du monsterverse, les choses s’enchaînent assez vite et les intentions d’Apex deviennent rapidement faciles à deviner. L’entreprise cache quelque chose dans un immense entrepôt qui attise la curiosité de Godzilla. Kong semble la seule chance de mettre un terme aux agressions inexpliquées du lézard géant. Mais Madison Russel (Millie Bobby Brown) ne l’entend pas de cette oreille et compte bien enquêter sur les agissements d’Apex qui inquiètent Godzilla. Pour ce faire, elle s’alliera à Bernie Hayes (Brian Tyree Henry), un complotiste attachant ayant pu infiltrer Apex quelques mois auparavant et Josh Valentine (Julian Dennison), un jeune geek dont le rôle n’est finalement pas si accrocheur.
Godzilla vs. Kong manque le coche sur certains aspects
Tous les rôles ne sont donc pas équitables dans Godzilla vs Kong. Même si le scénario est définitivement plus travaillé que dans le film précédent, on regrette certaines interventions ratées, dont Eliza Gonzales dans le rôle de la fille du directeur d’Apex. Quelques personnages ont aussi un intérêt limité comme Josh stipulé plus haut et Julia qui manque hélas de profondeur.
Mais en prenant le film pour ce qu’il est, un clash entre deux grosses créatures, le résultat est globalement très convaincant. On assiste à un spectacle aux effets spéciaux ahurissants. Les couleurs vives utilisées pour divers effets énergétiques et les lumières de la ville de Tokyo ou l’accentuation du coucher de soleil lors du transport maritime de Kong dégagent une énergie intense. La physique des deux créatures est aussi très réaliste et les coups fusent tout en transmettant un sentiment d’impacts à la puissance dé-me-su-rée! Le film est une totale réussite esthétique et donne des raisons très valables pour voir les deux monstres s’opposer. Le final est aussi bien dosé avec plusieurs rebondissements sans jamais tirer en longueur.
Il ne manquait au final que 30 bonnes minutes pour approfondir l’aspect humain que les différents éditeurs se tuent à incruster dans ces différents films, car il y aurait matière à faire, surtout du côté de Jia et Madison. Bernie lui aussi aurait pu étendre l’histoire de son infiltration dans Apex et la création de sa communauté de complotistes. Il en tout cas offrir à lui seul les meilleurs moments avec des humains. On espère que la prochaine production saura aussi exploiter le concept de la Terre Creuse trop brièvement aperçue dans cette production.
Le monsterverse prend la bonne voie avec Godzilla vs. Kong
La réalisation de ce Godzilla vs Kong est tout simplement bien supérieure à celle des films Godzilla. Que ce soit dans son aspect visuel complètement déjanté ou son scénario bien plus travaillé, il assure un spectacle au rythme soutenu du début à la fin. Si l’on devait lui faire des reproches, c’est peut-être le caractère un peu cliché de certains personnages leur enlevant une grosse part de crédibilité. De plus, on regrette l’utilisation du format cinémascope alors que le film aurait grandement bénéficié du format « IMAX » tant vendu lors de sa sortie au cinéma. On a donc l’impression de manquer une parcelle de l’action et que l’effet de hauteur en prend un coup.
On se plaît aussi à prendre parti pour l’un ou l’autre monstre comme un bon match de catch, mais on se ressort finalement très convaincu de l’issue de cette rencontre de titans. C’est donc une franche réussite pour le monsterverse de Warner que l’on espère voir se développer en maintenant le cap dans les années à venir.