Test – TT Isle of Man Ride on the Edge 3

Pour la troisième fois chez l’éditeur Nacon, la course Tourist Trophy de l’île de Man fait l’objet d’une adaptation vidéoludique. Mais la grosse nouveauté, c’est que trois ans après le titre précédent, TT Isle of Man Ride on the Edge 3 débarque sur les consoles PS5 et Xbox Series avec l’ambition de faire progresser une franchise qu’il n’est pas si aisé de rafraîchir avec, par exemple, l’implémentation d’un monde semi-ouvert.

Bienvenue sur l’île de Man, l’open roads vous ouvre ses secrets

Située à mi-chemin entre l’Angleterre et l’Irlande, l’île de Man est un rêve éveillé pour tout fan de motos de course qui se respecte. C’est un lieu qui, une fois par an au mois de juin, accueille un énorme rassemblement d’amoureux de deux roues pour des courses de folie avec plus de 60 km de bitume sur lequel des motos survitaminées jouent avec les 300 km/h.

Un tableau idéal pour un créateur de jeu vidéo comme RaceWard qui voit là l’opportunité de garantir à tous les joueurs les frissons que peuvent avoir ces pilotes casse-cou. Avec TT Isle of Man Ride on the Edge 3 vient la promesse d’une expérience de jeu toujours plus réaliste avec un degré de liberté bien supérieur aux deux opus précédents.

Pas de compromis, TT Isle of Man Ride on the Edge 3 régale les fans

Le titre propose ainsi aux joueurs de prendre le contrôle d’un des sportifs officiels de la saison avec un choix entre 38 pilotes et une dizaines de motos réparties entre deux catégories, les Supersport situées entre 600 et 750cc ainsi que les terribles monstres de puissance  Superbike de 1000cc. Avec la version PS5 sur laquelle nous avons pu poser la main durant plusieurs heures, nous avons été agréablement surpris par la qualité de la modélisation des bolides. On peut sans problème passer plusieurs minutes dans les menus à se délecter des détails et reflets sur la carrosserie et les pièces moteur.

Une fois notre pilote choisi, le jeu nous informe qu’il n’est pas nécessaire de faire une concession entre les deux catégories du jeu puisque TT Isle of Man Ride on the Edge 3 permet aux joueurs de s’élancer sur les deux en simultané avec deux progressions de campagne parallèles.

Nous voilà ensuite « lâché » sur l’immensité de l’île de Man qui se révèle à nous sous un nouveau jour. Cette fois, terminé la succession de courses. Les développeurs annoncent leur système Open Roads et laissent ainsi la liberté aux joueurs de visiter l’île et ses 200km de route pour se rendre vers des objectifs principaux ou annexes comme bon leur semble. Mais vu qu’il s’agit d’un terrain de jeu assez conséquent, il est tout à fait possible de se téléporter directement d’un objectif à l’autre.

Une physique réussie, quitte à fâcher les curieux

La conduite, c’est en revanche une autre histoire. Puisque nous avons affaire à une simulation, la prise en main est peut-être plus compliquée que sur un titre Ride ou MotoGP. La physique est malgré tout bien retranscrite et les mouvements du pilote ainsi que de la moto sont souples, ce qui, avec les vitesses extrêmes, demandera aux joueurs un petit temps d’adaptation qui pourrait froisser certains esprits et forcer une catégorie de joueur à ne pas persévérer, hélas.

On remarque alors que TT Isle of Man Ride on the Edge 3 est véritablement pensé pour les amoureux de la discipline. Les effets de vitesse sont encore là, comme depuis le tout premier opus, et garantissent de sacrées sensations et parfois quelques instants de vertige. On pense en particulier aux vues à la première personne qui amplifient cette tendance, et c’est pourquoi on ne peut que recommander la vue à la troisième personne pour commencer à se familiariser avec le titre.

C’est donc un très bon point de ce côté. TT Isle of Man Ride on the Edge 3 ne se laisse apprivoiser que par les fins connaisseurs, mais le jeu se tire ainsi une balle dans le pied en évinçant les néophytes.

Une technique bien en deçà des attentes

Selon nous, le jeu manque le coche sur le plan graphique et se place clairement en dessous de la concurrence. On sait évidemment que le budget de développement de l’éditeur n’est pas forcément au niveau des moyens des ténors du genre comme MotoGP, mais il en ressort une immersion salie par des environnements manquant cruellement de vie. L’aspect des bords de route ainsi que des personnages que l’on croise est vraiment décevant, surtout sur les consoles PS5 et Xbox Series X|S qui ne semblent avoir que pour unique défense une framerate bien costaude face aux versions de la génération inférieure.

Bon, la plupart du temps, le joueur roulera à une vitesse qui générera un flou sur les bords de route pour effacer ces imperfections. Mais le jeu ne donne de ce fait pas l’envie de l’exploration comme pourrait le faire un certain Forza Horizon qui ne cesse de nous émerveiller avec de superbes panoramas. LE studio est à la fois tiré vers le bas par la sortie cross-gen du titre et le manque d’outils pour rendre le terrain de jeu vraiment plus organique.

TT Isle of Man Ride on the Edge 3, l’exigence plutôt que la détente

TT Isle of Man Ride on the Edge 3 nous laisse ainsi avec pour unique saveur la sensation de vitesse et de belles bécanes sur des courses exigeantes. On aimera toutefois enchaîner les défis variés avec des longueurs de course très différentes qui pousseront parfois le joueur dans ses derniers retranchements (ou aux limites de sa patience) pour remporter de superbes pièces mécaniques à ajouter aux motos et ainsi se propulser toujours plus vite sur cette île de Man qui s’ouvre aux joueurs par le système open roads en monde semi-ouvert.

On ne peut que saluer l’ambition du studio à modéliser des recoins de cette destination qui sont en dehors du tracé de la course pour diversifier l’expérience de jeu, mais il est dommage que la technique ne puisse pas offrir un spectacle visuel qui permettrait à chacun de découvrir cette île de manière virtuelle et réaliste.

Côté gameplay, le jeu dispose d’une physique réaliste et d’une conduite exigeante qui demandera au minimum une paire d’heures de jeu aux non-initiés afin de maîtriser les Supersport et Superbike magnifiquement modélisées. A l’image d’Assetto Corsa pour les voitures, le soft se destine ainsi à un public de fan et pourrait clairement frustrer le joueur lambda en recherche de sensations accessibles sur un deux roues. Mieux vaudrait-il alors se tourner vers une autre franchise ?