Horizon et ses vastes étendues. Ses créatures mécaniques de toutes tailles, symbole d’un danger omniprésent et d’une nature qui a repris ses droits sur l’homme. Plonger un joueur au coeur de cet univers est le pari fou de Guerrilla Games et Firesprite avec Horizon : Call of the Mountain. Il s’agit du titre de lancement phare du casque PS VR2 de Sony. Ici, les développeurs nous proposent de suivre une histoire inédite en marge de celle d’Aloy que nous connaissons. Mais le jeu a-t-il su conserver l’essence de la série pour la faire vivre à 100% aux possesseurs du nouveau casque onéreux ?
Un Carja de l’ombre comme héros
Non, Horizon : Call of the Mountain ne suivra pas les aventures d’Aloy et n’est pas une version VR des deux jeux de la nouvelle saga de Guerrilla Games. Le joueur incarne Ryas, un soldat qui souhaite se faire racheter après avoir participé à l’enlèvement du jeune prince Itamen de son foyer à Méridian. Un personnage au passé sombre, mais qui n’est pas dénué de courage.
Expert en chasse et en grimpette, Ryas sera amené à enquêter sur un nouveau danger afin de mériter sa liberté. Mais ce danger, il ne le trouvera qu’en hauteur. Comme con nom l’indique, Horizon : Call of the Mountain demandera aux joueurs de grimper, se hisser et encore grimper toujours plus haut.
Le studio a véritablement souhaité diversifier cette expérience en amenant divers outils sur le tapis pour que le joueur puisse se mouvoir de différentes manières sur les hauteurs des superbes paysages sauvages. Ryas dispose ainsi de différents outils et de ses mains pour atteindre des endroits haut perchés, mais le souci avec Horizon : Call of the Mountain, c’est que l’escalade occupe une proportion énorme du gameplay. Le joueur devra passer le plus clair de son temps à escalader des surfaces rocheuses, se suspendre à des cordes ou encore s’agripper sur des échelles en bois pour progresser.
Ces longues (très longues) sessions de grimpette sont entrecoupées par quelques rencontres de personnages connus et inconnus des fans. Mais il y a bien sûr des combats qui se présenteront de temps en temps. Ceux-ci sont très intéressants. Le joueur ne dispose que de son arc pour se défendre. Il pourra, au fil de l’aventure, retrouver les différentes munitions que l’on retrouve dans les jeux principaux comme les flèches de flambées ou électriques. Celles-ci pourront être obtenues en fouillant les tonneaux et caisses en bois qui sont généralement placés en quantité avant une zone de combat.
Comment se passe un combat dans Horizon : Call of the Mountain ?
Le système de combat de Horizon : Call of the Mountain est assez simple. Pour les habitués de la série, tout se fera de manière intuitive. Il suffit en effet de tirer des flèches sur les pièces détachables des créatures et ainsi mettre à nu leurs points faibles. Utiliser des flèches à effet sur les bonnes créatures aura pour conséquence une augmentation des dégâts.
Pendant les combats, le joueur ne peut pas vraiment se déplacer librement. Ils se déroulent en effet dans des sortes d’arènes circulaires dans laquelle Ryas peut esquiver les coups en se déplaçant de gauche à droite ou en effectuant une esquive rapide dans les mêmes directions. Au moins, il ne risque pas d’y avoir de problème de caméra ou ce genre de choses gênantes pour l’expérience. Cela retire un certain degré de liberté, mais c’est surtout un moyen astucieux de garder le contrôle du point de vue du joueur.
En dehors des sentiers battus
L’intérêt principal de la série Horizon est son vaste monde ouvert qui fourmille de détails avec des biotopes distincts. Horizon : Call of the Mountain respecte les fondements de cette Terre où la nature à repris ses droits en permettant aux joueurs de se mettre face à de vastes panoramas exotiques. Des paysages désolés, des ruines de l’âge d’or de l’humanité aux forêts verdoyantes, tout est fait pour que les joueurs prennent une petite claque graphique.
Visuellement, le jeu est un régal et le PS VR2 aide à ce rendu exemplaire. On peut notamment souligner l’intérêt du système eye tracking qui suit la pupille du joueur pour concentrer la puissance de calcul sur le point de l’image que le joueur fixe et ainsi le rendre plus net que ses contours. Ça marche bien, très bien même, mais nous avons malgré tout constaté que la distance d’affichage avait ses limites.
Outre ce petit couac, le jeu ne laisse hélas pas le joueur explorer les environnements comme il l’entend. Si la plupart du temps Ryas est coincé entre deux falaises dans le but d’atteindre de nouveaux sommets, les phases de jeu qui se trouvent dans des environnements qui pourraient nous laisser voyager un peu plus cadenassent tout de même le joueur. Dans Horizon : Call of the Mountain, on doit s’en tenir au chemin qui est tracé pour Ryas. Rien d’autre. C’est dommage puisqu’on aimerait que la VR puisse prendre son envol en proposant des expériences de jeu plus libres et plus longues qu’auparavant.
Horizon jusqu’au bout des doigts
Avec le casque PS VR2 et ses manettes VR2 Sense, le joueur peut interagir avec son décor de multiples façons. Horizon : Call of the Mountain modélise les mains de Ryas et leur donne vie en usant une détection tactile sur les gâchettes R1/L1 situées sur la tranche intérieure des VR2 Sense, sur les gâchettes R2/L2 et sur les joysticks. Ainsi, le joueur conserve non seulement un contrôle sur la latitude et la longitude de son bras, mais aussi sur les pli des ses trois doigts (pouce, index, majeur). C’est un détail puisqu’il n’est par exemple pas besoin d’utiliser cette fonctionnalité pour tenir la corde de l’arc, mais cela repousse encore d’un cran l’interactivité du soft.
Les décors comportent aussi de nombreux objets que l’on peut ramasser, casser, stocker ou jeter. Mais encore une fois, c’est après quelques heures de jeu qu’on remarque que les mêmes assets sont réutilisés. La surprise va décrescendo et soulever le couvercle d’un bidon ou manger une pomme pour restaurer sa santé devient une routine.
Entre émerveillement et déception
Avec Horizon : Call of the Mountain, Sony a trouvé de quoi impressionner les joueurs en exploitant toutes les fonctionnalités de son casque PS VR2. Le titre plonge en effet le joueur dans un environnement ultra immersif grâce à tout un tas de technologies depuis les vibrations haptiques et gâchettes adaptatives en passant par le eye tracking et bien sur un rendu beaucoup plus détaillé que sur les jeux VR de la précédente génération. Mais il ne peut selon nous pas prétendre au titre de hardware seller, car le gameplay montre un peu trop rapidement ses limites. Après quelques heures de jeu seulement, le joueur se retrouvera à faire les mêmes gestes pour escalader des mètres de pente jusqu’à enfin tomber sur l’une des rares machines qu’il devra combattre à l’arc.
Mais pour tout le reste, c’est un pur régal. Les affrontements donnent d’excellentes sensations de danger imminent et de tir à l’arc, la bande-son est prenante et les environnements qui s’étendent à perte de vue sont à la fois vertigineux et époustouflants. Un régal pour les yeux et un bon point d’entrée pour cette nouvelle expérience VR sur PS5.
Points positifs:
- Des combats super fun
- L’usage de l’arc et des différentes flèches, c’est intuitif
- De nombreux clins d’oeil pour les fans de la franchise
- Des créatures tailles réelles pour nous faire frissonner
- Le jeu est une belle vitrine technologique pour le PS VR2…
Points négatifs:
- Mais n’est pas encore le hardware seller attendu
- Beaucoup trop d’escalade par rapport au reste
- Le gameplay tourne rapidement en boucle
- Une distance d’affichage encore à parfaire
- Une aventure très cadenassée
- L’imprécision lors de l’utilisation des pics d’escalade est un peu gênante
Fiche technique de Horizon Call of the Mountain :
Éditeur : Sony
Développeur : Guerrilla Games / Firesprite
Date de sortie : 22 février sur PS5 (PS VR2)
Type : Aventure
Langue : français