Après une nouvelle trilogie qui aura suscité l’engouement et, pour certains, la déception, Ubisoft revient avec un nouvel opus destiné à raviver le cœur des joueurs. Le studio espère qu’avec Assassin’s Creed Mirage et son style proche du premier jeu, cela suffirait à ramener ceux qui ont cessé de croire en cette incroyable franchise. Découvrons si cela a été le cas pour nous.
Il était grand temps
Introduit pour la première fois dans Assassin’s Creed Valhalla, nous retrouvons Basim aux prémices de sa vie d’assassin. Loin des secrets et d’Eivor, Basim évolue et apprend à suivre la voie de l’aigle dans sa ville natale, Bagdad. L’histoire se déroule donc une grosse dizaine d’années avant qu’il ne se mette en route pour les pays nordiques.
Basim est amené à rejoindre la confrérie des assassins afin de lutter contre l’Ordre, une secte qui a la mainmise sur tout Bagdad et qui va même jusqu’à contrôler la personne la plus puissante de la ville, le Calife. Basim va devoir apprendre les règles du code secret de la confrérie, tout en luttant contre son passé et en cherchant la vérité sur les objectifs de l’Ordre.
Et que dire sur cette histoire ? En soi, Assassin’s Creed Mirage vous demandera de réaliser dans l’ensemble les mêmes missions que dans certains jeux de la licence : faire des enquêtes, écouter des personnages comploter, suivre des gens de pouvoir et récupérer diverses informations jusqu’à obtenir l’identité du maître du quartier de Bagdad afin de pouvoir effectuer le contrat. Dans l’ensemble, encore une fois, rien de bien différent des précédents opus et pourtant, Ubisoft a, avec ce Assassin’s Creed Mirage, enfin compris ce qu’était réellement un jeu Assassin’s Creed.
Un retour aux sources
C’était la promesse d’Ubisoft : un Assassin’s Creed qui se rapproche le plus possible des premiers jeux de la saga. Autant dire que, dans l’ensemble, la promesse est tenue. Terminés les longs voyages à travers les océans ou les montagnes avec des centaines de quêtes qui n’ont rien à voir et un personnage qui n’a aucun lien, ni même ne donne l’impression d’être un assassin. Assassin’s Creed Mirage vous met dans la peau de Basim, qui évolue au sein d’une confrérie d’assassins, avec le credo, les règles, la lame secrète, les assassinats silencieux, les enquêtes approfondies…
Si vous êtes un joueur de la première heure, Bagdad vous donnera un peu de nostalgie, avec Assassin’s Creed et son célèbre Altaïr qui parcourait les villes de Damas et de Masyaf. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu un jeu qui nous proposait de réaliser de vrais contrats d’assassin, qui nous demandait de réfléchir et de prendre le temps pour évaluer quelle entrée et quelle façon de faire seraient les plus adéquates, ou tout simplement, pouvoir se cacher sur un banc ou parmi le peuple lorsque nous sommes recherchés.
Dans ses mécaniques, Assassin’s Creed Mirage dispose d’un système de réputation, basé sur 3 niveaux de recherche. Lorsque vous commettrez un crime, vous serez d’abord fortement surveillé, ensuite les gardes vous prendront en chasse dès qu’ils vous repèreront, et enfin, on vous enverra un soldat d’élite entraîné au combat pour vous éliminer. Pour faire diminuer ce niveau de recherche, rien de bien compliqué : soit vous arrachez des affiches de vous placardées sur les murs, soit vous payez un orateur de rue grâce à des jetons spécifiques.
D’autres bonnes idées encore
Car oui, Ubisoft a vraiment décidé pour ce jeu de l’alléger et d’enlever beaucoup de mécaniques de gameplay lancées avec la précédente trilogie. Vous pouvez donc dire au revoir au système RPG : terminé de chercher, remplacer et jeter armes, vêtements et boucliers, fini aussi de devoir monter de niveau afin de pouvoir affronter des adversaires de plus en plus forts. Assassin’s Creed Mirage revient aux bases les plus simples. Vous pourrez acheter des épées et des dagues et les améliorer seulement trois fois. Chaque amélioration apportera simplement des dégâts supplémentaires et une caractéristique spécifique, comme l’augmentation des PV, la diminution des dégâts reçus…
De ce fait, le combat a également changé. Bien que vous deviez toujours frapper à maintes reprises votre adversaire et saisir le bon moment pour parer un coup, le système de combat semble moins bourrin que dans les précédents jeux. Cependant, il faut admettre que, contrairement à un Assassin’s Creed 2, 3 ou Black Flag, cet Assassin’s Creed Mirage reste toujours peu technique et précis dans les combats. On frappera l’ennemi, attendant simplement qu’il nous attaque pour faire une parade et le terminer aisément.
De bonnes volontés, mais trop léger
Ainsi, avec cette envie de revenir aux sources, on pourrait croire que cet Assassin’s Creed Mirage est le jeu tant attendu et pourtant, ce n’est pas totalement le cas. Il est vrai qu’il respecte bien le code source de la licence, mais sa technique et les moyens investis semblent trop peu conséquents pour le jeu.
Graphiquement parlant, Assassin’s Creed Mirage est en dessous de Valhalla, Odyssey et même Origins. La ville de Bagdad est certes jolie, mais elle paraît bien terne en comparaison des villes égyptiennes d’Assassin’s Creed Origins, de l’océan turquoise de Odyssey ou des montagnes enneigées de Valhalla. De même pour les personnages, ces derniers paraissent lisses, leurs expressions peu naturelles, ce qui donne la sensation que durant leur conception, les développeurs n’y croyaient pas.
Nous remarquerons, par exemple, l’imprécision des sauts et de l’escalade de Basim, une IA réactive qui peut être facilement bernée, des combats qui peuvent vite devenir brouillons, et un détail qui, selon nous, pourrait apporter plus de sens au jeu : une meilleure gestion de la vie in-game.
Pour donner un exemple, vous aurez la possibilité de vous asseoir et de faire passer le temps. En tant qu’assassin, si vous voulez être cohérent, vous aurez tendance à réaliser les assassinats la nuit. Malheureusement, que ce soit à la pleine lune ou durant la journée, les gardes auront le même sens de détection, les soldats en poste seront les mêmes qu’en journée, et enfin, le peuple. Il serait plus logique que durant la nuit, les rues soient désertes ou, à tout le moins, moins fréquentées. Malheureusement, elles demeurent tout autant animées, ce qui nuit à l’immersion et à la cohérence de cet univers.
Pour résumer
En fin de compte, Assassin’s Creed Mirage est une petite bouffée d’air frais dans cette gigantesque licence qui, au fil du temps, s’est perdue en proposant des nouveautés parfois peu intéressantes, une double histoire entre le passé et un futur guère captivant, la présence envahissante des fameux dieux anciens qui fait décrocher les joueurs par son manque de cohérence et des idées parfois saugrenues. Et surtout, selon nous, le système RPG qui nous obligeait à constamment chercher du meilleur matériel pour, au final, jeter celui que l’on venait de trouver juste avant. Ce Assassin’s Creed Mirage aurait pu réconcilier les joueurs si, encore une fois et selon notre opinion, Ubisoft avait investi davantage de moyens et d’engagement dans ce jeu plutôt que de le traiter comme un simple DLC de Valhalla. Espérons que pour les prochains jeux, Ubisoft poursuive dans cette voie et saisisse véritablement les attentes des joueurs.
Points positifs:
- Basim, un assassin intéressant
- Un retour aux sources réussit de la part d’Ubisoft
- Une histoire qui ramène un vrai conflit sur le devant de la scène
- Un gameplay qui s’allège
- Des quêtes et missions en lien avec la confrérie des assassins
- Des OST en accord avec l’univers
- On ne s’éparpille pas à travers le monde
- Un prix convenable pour une durée de vie qui l’est tout autant
- Une ville de Bagdad agréable à parcourir…
Points négatifs:
- … mais trop lisse et trop terne par rapport à d’autres
- Une caméra qui a la bougeotte
- Plusieurs bugs
- Un manque d’implication des studios au niveau graphismes et technique
- Des personnages qui manquent de travaille
Fiche technique de Assassin’s Creed Mirage :
Éditeur : Ubisoft
Développeur : Ubisoft
Date de sortie : le 6 octobre2023 sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X|S, et PC
Type : Action-aventure
