Si vous devez surveiller un titre cette année, c’est bien Starfield. Le nouveau RPG de Bethesda, sur lequel l’éditeur travaille depuis des années, sortira à la rentrée, amenant avec lui un concept qui n’est pas étranger aux fans de No Man’s Sky mais dont la mise en pauvre à de quoi scotcher le plus grand nombre. Il s’agit aussi d’un sortie primordiale pour Microsoft qui doit encore sauver son année 2023 avec une longue période décevante pour ses joueurs Xbox. Alors, les deux géants de l’industrie auront-ils pu délivrer l’incroyable expérience spatiale promise ?

Serez-vous un bon touriste dans Starfield ?

Le terrain de jeu que propose Starfield est vraiment colossal. L’univers qu’à créé Bethesda est constitué d’un millier de planètes à explorer. Bien sûr, de telles ambitions ont nécessité quelques petites astuces de développement. A fin d’obtenir un fil conducteur à la campagne du jeu, plusieurs destinations comportent des points d’intérêt communs à tous les joueurs ainsi que de grandes villes et avant-postes.

Mais à côté de ça, le joueur peut explorer librement les différentes planètes qui composent les galaxies de Starfield pour y dégoter des ressources rares, des armes ou tout simplement s’offrir un peu de tourisme. Depuis la carte stellaire, le joueur peut déterminer un point d’atterrissage sur la carte et ainsi commencer son exploration. La géographie d’une planète est aussi commune à tous les joueurs, mais c’est l’environnement qui sera généré aléatoirement par le jeu pour que chacun ait une expérience visuelle unique. Par exemple, atterrir à côté d’un océan vous montrera effectivement un océan à proximité. Mais tout ce qui entoure le joueur comme la végétation, le dénivelé, les éventuelles grottes et autres seront disposés différemment pour chacun.

Depuis des mois, des échos se font entendre sur l’intérêt de ces nombreuses destinations. On pourrait en effet reprocher à une belle majorité de planètes l’absence de villes, cités, bâtiments ou temples marquant puisque ces lieux ont spécialement été modélisés et détaillés pour les missions principales et annexes du jeu. Mais ce qui rend l’exploration de l’immensité de Starfield intéressante, c’est le loot et l’aspect visuel très différent de chaque planète.

D’un endroit à l’autre, on peut tomber sur une végétation dense, une faune sauvage et hostile ou pacifique, un désert de sable parsemé de roches rares avec un temps ensoleillé, chaud. Ou à l’inverse, tomber sur une planète froide, pluvieuse mais offrant un ciel composé de lunes ou dont la lumière traversant la densité des nuages délivre une richesse visuelle incroyable. Oui, la direction artistique du soft surpasse les attentes et permet un gameplay reposant quand le joueur en a besoin. L’exploration peut donc être un moyen d’engager le combat et obtenir des matériaux spécifiques ou, au contraire, de récolter paisiblement des minéraux et scanner la faune et la flore pour augmenter ses chances de loot.

Rejoignez Constellation et faites avancer l’humanité !

L’année 2050 marque la conclusion du destin de notre chère Terre. Les êtres humains se tournent alors vers les étoiles, dévoilant la galaxie Alpha du Centaure quelques années plus tard. À partir de là, l’humanité fonde New Atlantis et établit sur cette planète sa première Union coloniale. Quelques années tumultueuses plus tard, naît la Constellation, rassemblant des explorateurs animés par la quête des mystérieux artéfacts qui pourraient détenir les réponses aux interrogations humaines concernant leurs origines. Ce n’est qu’en 2330 que le joueur entame son périple, alors que tout semble le lier à ces étranges reliques. Les hallucinations auditives et visuelles engendrées par leur contact l’entraîneront dans une quête à travers des dizaines de mondes, à la recherche de réponses.

L’un des points forts majeurs de Starfield, et c’est peut-être là où on ne l’attendait pas forcément, réside dans son scénario. Celui-ci est savamment rédigé et d’une grande profondeur. Pour en venir à bout, il vous faudra environ 20 heures en ligne droite, sachant que le jeu comprend de multiples bonnes raisons de dévier de cet objectif ultime et que « la fin n’est qu’un nouveau commencement ». De nombreuses rencontres avec des personnages charismatiques (certains rejoindront d’ailleurs votre équipage privé) et une multitude de dialogues à choix multiples dessineront la trame narrative du jeu, laquelle variera en fonction des décisions de chaque joueur. Cependant, il ne faut pas s’attendre à des bouleversements scénaristiques majeurs. L’histoire suit une ligne directrice, proposant simplement quelques dénouements différents.

Naturellement, il est possible de s’écarter de l’aventure principale à tout moment pour s’adonner à diverses activités secondaires. Les missions annexes habituelles, heureusement mieux rédigées que dans les précédents titres de Bethesda, sont bien présentes. S’ajoutent à cela des quêtes de factions, des quêtes religieuses, des défis, des contrats de chasseurs de primes et bien plus encore, pour garantir que le joueur se sente véritablement immergé dans cet univers vaste et palpitant. C’est précisément dans ces activités secondaires que l’aventure révèle tout son sens, suscitant des débats passionnés au sein de la communauté des joueurs. Si l’on devait souligner une autre qualité cruciale de Starfield, ce serait sans nul doute sa capacité à plonger le joueur au cœur d’une aventure immersif et riche en rencontres mémorables.

Sauver l’humanité, oui, mais sans oublier d’arroser ses plantes

Comme tout RPG digne de la griffe de Bethesda, Starfield exige que les joueurs s’immergent réellement dans son univers. L’expérience va au-delà de la simple réalisation d’objectifs. La gestion est une composante primordiale. L’amélioration de votre équipement au fil des heures de jeu est incontournable pour faire face à la montée en puissance de la difficulté. Une combinaison adéquate est nécessaire, offrant une solide défense et une résistance aux conditions climatiques spécifiques. Bien sûr, il existe de nombreuses variantes pour chaque équipement. Il n’y a pas de choix absolu, seulement une adaptation en fonction des besoins individuels.

L’arsenal est tout aussi varié, avec des options vraiment intéressantes et la possibilité d’apporter des modifications à l’établi approprié. Vous pouvez ainsi ajouter un silencieux, un viseur, un laser, et bien plus encore, pour transformer complètement la prise en main de votre arme. Idem pour le vaisseau que vous pilotez et la flotte que vous pourrez constituer ! Starfield pousse l’expérience de jeu jusqu’à permettre aux joueurs de changer chaque partie de son vaisseau et même les réassembler pour lui donner la forme qu’ils veulent.

Étant donné qu’un joueur pourrait bien trouver son bonheur sur une planète en particulier, il peut décider d’y établir sa propre base, en choisissant parmi différentes catégories d’annexes et de systèmes de défense pour créer un espace personnel accueillant. En outre, comme évoqué précédemment, le jeu permet même de collectionner des éléments de décoration à placer dans votre base, vous permettant ainsi de créer un véritable espace de vie, votre propre repaire, et même y installer des postes pour la confection de soins, de mets délicieux, de consommables et de modification de pièces d’équipement et d’armes.

Vos actions ont des conséquences

Ce qui distingue le plus Starfield, c’est probablement la manière dont les PNJ interagissent avec le joueur. Les situations comiques abondent, comme par exemple lorsque vous vous retrouvez emprisonné pendant deux jours sur un vaisseau après avoir tenté de dérober un nécessaire de soins dans une valise.

Les résidents du vaisseau se tournent alors vers vous, scandalisés par votre tentative maladroite de vous enrichir aux dépens de pauvres colons. Vous pouvez également essayer de faire passer en contrebande des marchandises sur une planète, en évitant le balayage orbital, et ainsi amasser une petite fortune, ou encore séduire un personnage pour entamer une romance.

Ce ne sont là que deux exemples parmi d’autres qui illustrent à quel point Starfield est conçu pour immerger les joueurs dans son univers.

Bethesda frappe fort, mais reste fidèle à lui-même

Indiscutablement, Starfield est le meilleur RPG produit par le studio grâce à la diversité de son gameplay et à sa direction artistique exceptionnelle. Cependant, les fans des précédentes créations de l’éditeur ne seront pas dépaysés par cette nouvelle pépite, qui reprend les fondamentaux qui ont fait la renommée de Bethesda. Ce qui n’est pas toujours une bonne chose.

Tout d’abord, il faut souligner le retour de la mécanique « point’n click », qui permet aux joueurs d’interagir avec de nombreux objets et éléments de décor qui les entourent. La gestion de l’inventaire de Starfield peut rapidement devenir un casse-tête pour ceux qui ne sont pas familiers avec les jeux de Bethesda. De même, l’introduction des diverses mécaniques RPG du jeu peut laisser un peu à désirer. Le jeu nécessite une surveillance et une gestion constantes, voire même la fabrication d’objets. Tout ceci n’est pas forcément accessible à tous les joueurs, et un accompagnement plus détaillé, peut-être en option avant de débuter l’aventure, aurait permis au jeu de toucher un public plus large.

Certains éléments que les équipes de développement semblent ne pas avoir su révolutionner restent l’IA ainsi que la physique corporelle des PNJ. Les combats dans Starfield souffrent parfois d’une intelligence artificielle inconstante. C’est dommage, car les affrontements armés dans le nouveau RPG de Bethesda sont dynamiques et rappellent ceux de Fallout ou même de Prey, surtout lorsqu’on passe de la vue à la troisième personne à la première. Lorsque l’ennemi se montre incapable de riposter, cela nuit grandement à l’expérience.

Quant aux comportements des PNJ, c’est également là que le jeu montre des lacunes. Bien que les personnages soient modélisés avec soin – d’ailleurs, il s’agit du jeu Bethesda le mieux réalisé à ce jour – leurs expressions faciales sont souvent rigides, de même que leur démarche. Et ne parlons pas de la synchronisation labiale complètement ratée dans la version française.

Starfield, bien plus qu’un Fallout de l’espace

Mais ne fuyez pas encore ! Car malgré les quelques problèmes inhérents aux productions de Bethesda que nous avons évoqués, Starfield demeure un RPG de grande qualité. Nous devons d’ailleurs tirer notre chapeau au studio pour avoir peaufiné son dernier-né de manière remarquable, en faisant de lui le titre de Bethesda le moins bogué lors de son lancement.

L’univers du jeu est cohérent et reflète l’énorme investissement des développeurs pour donner vie à une aventure d’exception. Starfield est une œuvre incroyablement originale qui insuffle une bouffée d’air frais dans le monde du jeu vidéo. On peut s’y perdre pendant des heures et des heures. Les esprits éclairés chez Bethesda estiment d’ailleurs – à juste titre – que l’aventure ne commence réellement qu’après la conclusion de la trame principale, car l’exploration et l’amélioration des aspects divers liés à votre personnage constituent l’essence même du jeu.

Le meilleur RPG de Bethesda

Starfield est très clairement un incontournable dans le domaine des RPG, portant la marque distinctive de Bethesda. Son univers expansif, constitué d’un bon millier de planètes à découvrir, promet une expérience diversifiée et immersive. Le scénario principal, d’une durée d’environ 40 heures, offre une intrigue bourrée de rencontres mémorables et en choix multiples. Le gameplay varié, allant des combats dynamiques à l’infiltration en passant même par du tourisme spatial, engage les joueurs dans une exploration copieuse.

Cependant, le titre ne se démarque pas seulement par ses atouts. Les problèmes récurrents liés à l’IA et à la physique des PNJ rappellent des lacunes typiques de l’approche de Bethesda. Néanmoins, malgré ces défauts, le jeu reste une expérience de premier plan pour le studio qui peut se vanter du travail abattu. Son gigantesque terrain de jeu offre des heures de dépaysement, même si certains éléments peuvent nécessiter une accompagnement plus approfondit pour les joueurs les moins aguerris à ce genre de jeux.

Dans l’ensemble, il réussit à captiver et à offrir une aventure spatiale qui excelle à la fois dans l’exploration, la narration et la diversité de son gameplay. Le jeu témoigne des progrès réalisés par Bethesda tout en présentant certaines caractéristiques familières qui viennent un peu parasiter le tout.

Points positifs:

  • Une campagne vraiment intéressante et immersive
  • Des personnages charismatiques
  • Le jeu est relativement bien peaufiné pour son lancement
  • Des planètes très différentes et intéressantes à parcourir
  • Les nombreuses possibilités de personnalisation à tous les niveaux
  • De bonnes quêtes annexes
  • Une durée de vie énorme

Points négatifs:

  • La synchronisation labiale catastrophique en français
  • Une rigidité parfois dérangeante chez les PNJ
  • Une IA ennemie qui reste à parfaire
  • 30 fps sur Xbox Series X, oui, c’est vraiment dommage à l’heure actuelle !

Fiche technique de Starfield :

Éditeur : Bethesda
Développeur : Bethesda
Date de sortie : le 6 septembre 2023 sur Xbox Series X/S et PC
Type : Aventure / RPG
Langue : français

NOS NOTES ...
NOTE GLOBALE
9
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Terry Ballieu
Juste un homme qui donne vie à ses idées du haut de son clavier. Curieux de technologies et toujours enthousiaste pour les sorties vidéoludiques, je tâche de rester neutre sur un terrain ou une guerre de consoles inutile fait rage.
starfield-test-avis-reviewStarfield se profile comme le fer de lance de Bethesda, porteur d'un univers extraordinaire et d'une expérience de jeu diversifiée. La fusion d'une intrigue captivante avec la gestion d'équipements et d'armes confère une immersion profonde. Néanmoins, les problèmes persistants de l'IA et des PNJ rappellent les caractéristiques typiques des jeux Bethesda. Malgré cela, le titre offre un terrain d'aventure gigantesque où chaque joueur pourra s'égarer pendant des heures. Starfield marque une avancée significative pour le studio, en dépit de quelques ombres au tableau. L'invitation à plonger dans cet univers spatial riche et captivant reste indubitablement intrigante.

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