Par l’équipe derrière le jeu contrasté Terminator : Resistence, RoboCop Rogue City avait de quoi inquiéter. Mais d’un autre côté, le sujet est quelque chose de palpitant puisque l’on touche une fois encore à la culture populaire. Il faut bien avouer également que la franchise signée Paul Verhoeven n’était plus revenue depuis de nombreuses années au premier plan dans un jeu vidéo. Et puisque le concept de ce jeu signé Nacon et Teyon est un FPS, il serait difficile de rater la partie gameplay si ce n’est que celle-ci pourrait manquer de variété et de subtilité, faute de budget. Alors, RoboCop : Rogue City est-il un jeu à conseiller aux fans du personnage de 87 ?
Un retour en force pour notre flic intrépide
Le récit de RoboCop: Rogue City s’inscrit entre les événements de RoboCop 2 et 3, tout en évitant le design de personnage moins apprécié du deuxième opus. Le jeu nous place dans les bottes lourdes d’Alex Murphy, s’efforçant de nettoyer les rues d’Old Detroit tout en résolvant les intrigues criminelles qui rongent la ville. L’une des surprises réjouissantes a été le retour de l’acteur Peter Weller, qui reprend son rôle iconique avec une aisance qui renforce la narration et rappelle l’aura du personnage original.
Les environnements sont assez vastes et bien que chaque recoin ne regorge pas toujours d’interactions uniques, le niveau de contenu caché est surprenant. Par exemple, des intrigues entières peuvent être omises si le joueur choisit de se précipiter à travers le soft. Cela inclut des rencontres incidentelles où notre héros cyborg peut exercer sa justice, ajoutant une couche d’immersion supplémentaire.
RoboCop : Rogue City capture l’essence de la franchise à merveille
RoboCop: Rogue City s’étend sur environ 20 chapitres, avec une variété d’approches dans la conception des niveaux. Le système d’améliorations est également assez intrigant; chaque fois que le joueur atteint 1 000 XP, des points de compétence sont acquis et peuvent être investis dans des traits influençant le gameplay, tels que des améliorations de dégâts/armure, de nouvelles capacités de combat, et des améliorations de scanner pour assister dans les investigations de scènes de crime.
L’arme fidèle d’Alex Murphy, l’Auto-9, bénéficie d’un système de personnalisation ingénieux avec des cartes de circuits interchangeables, ajoutant une profondeur bienvenue à l’arsenal du joueur. Cette mécanique, agissant presque comme un mini-jeu, demande une certaine stratégie pour optimiser les capacités de l’arme tout en évitant les nœuds de debuff.
Le titre fait un excellent travail en capturant l’essence de RoboCop, de la puissance satisfaisante de son arme à la cadence métronomique des pas du personnage. Bien que cette version de RoboCop soit légèrement plus agile (un choix nécessaire pour maintenir un rythme de jeu agréable) le jeu propose un mini-sprint à débloquer qui permet de parcourir de plus grandes distances rapidement, tout en conservant l’essence robotique du personnage.
Ce qui ressort, c’est le soin avec lequel le jeu de Nacon respecte l’univers de base. Les clins d’œil et les hommages sont répartis tout au long du jeu, enrichissant l’expérience sans jamais la surcharger. La direction artistique et la conception sonore, bien que subtiles, contribuent grandement à l’atmosphère, rendant justice à la fois au personnage et à l’univers de RoboCop.
RoboCop: Rogue City n’est pas sans défauts, certains bugs et imperfections peuvent survenir, mais ils sont largement surpassés par le respect manifeste du matériau source et l’engagement envers une expérience de jeu solide. C’est un voyage nostalgique pour les amateurs de la franchise, et une aventure cybernétique captivante pour les nouveaux venus dans l’univers de RoboCop.
RoboCop : Rogue City, un voyage ballistique
Dans l’arène des shooters, RoboCop: Rogue City offre un divertissement solide, même s’il pourrait sembler un peu simpliste comparé à d’autres FPS modernes. Le titre rappelle, dans une certaine mesure, les jeux classiques de la série Max Payne, où les séquences de combat, bien que fréquentes et prolongées, sont simples, satisfaisantes et s’entrelacent habilement avec la narration. Le jeu présente également des glitches qui créent une atmosphère onirique et bizarre, ajoutant un charme particulier à l’expérience globale.
Le gameplay en lui-même est assez balancé. Les criminels mordent la poussière rapidement, à condition que les joueurs s’occupent de leurs améliorations. Les combats peuvent accueillir des douzaines de cibles à abattre, la plupart d’entre elles utilisant des grenades et des couvertures destructibles tout en réagissant aux actions du joueur. L’intelligence artificielle n’est pas révolutionnaire, mais elle fait le travail. Les armes lâchées par les ennemis peuvent être équipées temporairement, bien que l’attrait de l’Auto-9 et son potentiel d’amélioration nous aient souvent fait délaisser les armes secondaires.
Au-delà des combats
Entre les chapitres principaux, les moments passés au commissariat offrent une pause bienvenue de l’action trépidante. Que ce soit en pratiquant au stand de tir ou en interagissant avec les collègues d’Alex Murphy, ces séquences déclenchent des mini-quêtes qui se révèlent être parmi les meilleures scènes du jeu. L’attention aux détails dans la modélisation du commissariat, reproduisant fidèlement l’ambiance du film, est un clin d’œil appréciable pour les fans.
Le titre propose également une variété de situations, comme les prises d’otages où le joueur doit faire preuve de réactivité pour sauver des vies. L’échec n’est pas fatal, mais il a des conséquences sur la narration, pouvant mener à des fins alternatives, des évolutions différentes dans l’histoire, ou des bonus d’expérience réduits. Ce mécanisme ajoute une couche de réflexion et d’urgence qui enrichit l’expérience de jeu.
Les choix moraux ou pragmatiques semblent avoir un poids significatif dans l’univers de ce shooter. Que ce soit en décidant du sort d’un directeur de banque, en distribuant des amendes pour des infractions mineures ou en soutenant un candidat à la mairie, ces décisions influent sur le déroulement du jeu. La durée totale de l’expérience, estimée à environ 15 heures, pourrait inciter certains joueurs à revisiter leurs choix via des chargements de sauvegarde précédente. L’ajout d’une option de New Game+ ou d’un choix formel de chapitre par Teyon pourrait s’avérer être un ajout bienvenu pour explorer les différentes facettes du soft.
Visuellement, RoboCop: Rogue City affiche une allure correcte avec des textures décemment travaillées, un design cohérent et certains environnements destructibles. Cependant, il peut parfois donner l’impression d’être un jeu Source Engine amélioré, un peu rigide. La modélisation des visages laisse à désirer, les ennemis disparaissent souvent brusquement lorsqu’ils sont éliminés, et certains bugs rencontrés en fin de jeu ont conduit à l’absence totale d’audio pendant les séquences cinématiques. Certains environnements, comme le OCP Civic Centrum, sont indéniablement splendides, mais d’autres zones, notamment dans la partie Downtown, affichent des textures plus rudimentaires et une répétition des modèles d’ennemis et de PNJ. Comme vous l’aurez compris, il ne sera pas confondu avec un projet AAA, bien que le studio ait manifestement bien exploité ses ressources disponibles et maîtrisé l’Unreal Enigne 5.
Des aspects négatifs qui n’entachent pas le plaisir
Malgré les compromis visuels, rien n’entrave les points forts de RoboCop: Rogue City. Prenez par exemple le chapitre de l’émeute carcérale, inspiré de la scène de Natural Born Killers, où Robo reprend le contrôle de la prison, pouce par pouce, dans une ambiance sanglante. Des séquences telles qu’un intense échange de tirs dans un vidéo-club ou une mission de sauvetage dans un hôtel en flammes témoignent de la variété des situations proposées. Le combat gagne en dynamisme à mesure que de nouvelles compétences efficaces sont déverrouillées, et les choix de dialogues introduisent des dilemmes intéressants avec des issues incertaines.
Le jeu peine un peu plus lorsqu’il s’agit de proposer des combats de boss convaincants, notamment dans les rares instances où RoboCop se retrouve piégé dans un espace restreint face à un robot massif. Toutefois, le titre préfère généralement confronter le joueur à des hordes d’ennemis, une routine qui fonctionne bien mieux et qui s’inspire judicieusement de la célèbre fusillade de l’usine de drogue du premier film.
Points positifs:
- Visuellement très acceptable pour un projet de ce calibre
- De nombreuses références à la franchise
- Une belle immersion dans le monde de RoboCop
- Une trame narrative solide avec le respect du côté un peu « kitsch » de l’époque
- Des zones un peu plus ouvertes avec des objectifs de mission variés
Points négatifs :
- Un manque de diversité dans les modèles d’ennemis et de PNJ
- Un FPS qui ne réinvente rien
- Des combats de boss qui manquent de dynamisme
Fiche technique de RoboCop Rogue City :
Éditeur : Nacon
Développeur : Teyon
Date de sortie : Le 2 novembre sur PS5, Xbox Series et PC.
Type : FPS
Langue : Anglais sous-titré français