Après plusieurs années d’absence pour la franchise Batman dans le jeu vidéo, Warner Bros. Entertainment revient en force avec deux projets, Suicide Squad: Kill the Jusice League par Rocksteady (trilogie Batman Arkham) et Gotham Knights par WB Games Montréale (Batman Arkham Origins). Ce dernier est un peu particulier puisque le chevalier noir ne fait pas partie de l’aventure. Un pari risqué du studio qui compte sur les acolytes du héros, Batgirl, Robin, Red Hood et Nightwing pour approcher un public pourtant très habitué à voir Bruce Wayne sur le devant de la scène.

Gotham Knights rend hommage à l’univers DC

Le concept de Gotham Knights repose sur l’exploration d’un grand monde ouvert, une reproduction de Gotham liée à des décennies de comics, ainsi qu’à un gameplay en coopération donnant le choix aux joueurs du héros à contrôler parmi les 4 disponibles. Dans les faits, c’est assez réussi. La carte du jeu présente tous les lieux iconiques de la ville que protégeait Batman durant tant d’années avant sa mort mystérieuse dans les événements du jeu. On se plaît à incarner un adepte des arts martiaux pour y nettoyer la racaille des rues.

Le scénario n’est pas spécialement rectiligne. Le joueur peut alterner comme bon lui semble entre les interventions en rue et les différentes missions principales reliées aux antagonistes phares de la franchise comme Harley Quinn, le Pingouin, Mister Freeze et d’autres encore. C’est assez libre sur ce plan, ce qui donne une meilleure sensation de liberté aux joueurs et le sentiment de réellement patrouiller dans la ville.

Un jeu de piste dans les rues de Gotham

Chaque objectif principal sert de pièce à conviction dans le tableau du QG destiné à relier les indices sur la raison de la mort de Batman. Il y a donc une intrigue qui se découd petit à petit et le jeu, entre ses phases d’action, intègre d’ailleurs quelques séquences d’analyse de scènes de crime pour apporter un sentiment d’enquête concret tout au long du jeu. Ces analyses sont relativement simples. Il y a plusieurs indices à trouver, mais il faut en général relier les deux éléments clés d’une scène de crime pour en décoder la signification.

Pour le reste du déroulement du jeu, on assiste à quelque chose de fort similaire à ce qui a été fait avec les jeux Arkham. C’est de l’action pure avec un martèlement des touches de frappe de proximité ou à distance et des esquives. Le personnage gère tout seul ses enchaînements et se propulse assez artificiellement vers l’ennemi le plus proche ou celui qui se situe dans la direction où le joueur penche son joystick. Il existe en revanche un moyen d’accélérer les coups assénés à l’ennemi en synchronisant un appui sur la touche action au moment où le personnage frappe l’ennemi. On peut dès lors assister à de puissants enchaînements si l’on est parfaitement synchronisés.

Choisissez le héros que vous voulez contrôler à tout instant

Un système RPG complexe pour s’écarter des sentiers battus

Mais globalement, les combats du jeu restent très classiques et ne révolutionnent en rien le genre. Même si le jeu a annulé ses versions PS4 et Xbox One, il présente en revanche une rigidité gênante non pas dans les mouvements des personnages, mais dans le déclenchement des actions. Gotham Knights délivre de ce fait un rendu de jeu daté, et c’est bien là tout le problème du jeu de Warner Bros. Games Montréal.

Nous avons ceci dit droit à un aspect RPG assez approfondi par lequel chaque héros peut progresser en apprenant des techniques de combat et des possibilités de remplir leur jauge « d’élan » pour effectuer des combos spéciaux.

Ce système de progression passe par un menu qui n’est pas très clair et il faudra quelques heures de jeu pour dompter ce système de craft d’armes et armures et la mécanique de mods élémentaires à leur appliquer.

Vu qu’il est possible de passer d’un héros à l’autre, le jeu applique heureusement une progression commune à chacun. Une fois que l’on débloque par exemple 10 points d’expérience pour un personnage, les autres gagnent instantanément ces 10 point pour les appliquer à leur arbre de compétences quand on les sélectionne au QG pour partir dans les rues de Gotham.

Que s’est-il passé avec la technique ?

Si la mise en œuvre de ce monde ouvert et son scénario respectent très bien la franchise, on ne peut vraiment pas en dire autant de la technique. Il est en effet surprenant de se dire que les développeurs ont annulé les versions PS4 et Xbox One du jeu pour laisser libre cours à leur créativité sur des machines plus puissantes que sont les nouvelles consoles de Microsoft et Sony. Car la direction artistique se retrouve au cœur de comparatifs avec Batman Arkham Knight, une référence dans le domaine des jeux d’action, qui présente un rendu plus réaliste alors que 7 longues années et une génération de machine les séparent.

Le jeu de Warner Bros Games Montréal délivre un scénario solide

La physique est peut-être ce qui pose le plus de problèmes dans l’immersion du joueur. D’une part, la circulation dans Gotham Knights peut s’avérer particulièrement fastidieuse lorsque l’on n’a pas encore débloqué les modes de déplacement uniques à chaque personnage.

En attendant, le chevalier de Gotham doit user de son grappin et de ses jambes pour se déplacer au sol ou sur les toits, mais les points d’accroche ne sont pas optimisés. Cela implique que le personnage peut parfois complètement dévier de sa trajectoire pour s’accrocher à un point qui ne se trouve même pas dans le camp de caméra ou atterrir juste devant un ennemi alors que l’on souhaitait un effet tactique.

Autant être clair, la physique de Gotham Knights peut vraiment ruiner l’esprit stratégique du jeu, laissant un arrière-goût amer des problèmes que l’on pouvait observer, par exemple, sur les jeux Assassin’s Creed il y a des années.

La technique de Gotham Knights est trop limitée pour un jeu next-gen

Enfin, une rigidité globale enveloppe l’expérience de jeu. Les mouvements des personnages sont assez difficiles à gérer, imprécis. Il en va de même pour la conduite de la Batcycle, un élément pourtant important du jeu, qui ne donne tout simplement aucune sensations de vitesse. Encore une fois, un comparatif avec la conduite de la Batmobile d’Arkham Knight permet de se rendre compte d’un manque d’implication dans la réalisation de ces déplacements à moto. On aurait par exemple aimé une caméra contrebalançant les mouvements du deux-roues et un défilement du décor plus rapide.

La raison mise sur la table par les développeurs de Gotham Knights pour justifier de si gros points noirs est un mode coop instantané auquel les joueurs peuvent accéder depuis le menu du jeu. On peut ainsi se balader dans les rues de Gotham jusqu’à 4 joueurs, mais on se dit alors qu’il aurait peut-être mieux valu mettre une coopération plus indirecte en place pour gagner en performances sur l’expérience de base.

En tout cas, il est certain que le jeu se place largement en deçà des productions triple A actuelles et déçoit par sa technique. Il est aussi important de souligner l’absence totale d’un mode performances au profit d’une résolution en 4K natif à 30fps détaillant au mieux une ville de Gotham pourtant vide de PNJ.

« Mais que s’est-il passé ? » Pour certains, le fait qu’un jeu se réserve à la nouvelle génération de consoles et se contente d’une framerate si pauvre et d’une physique qui l’est tout autant n’est pas concevable. Et il est vrai, dans les faits, qu’un jeu catégorisé de next-gen dans un tel état et vendu à prix plein peut susciter de sérieuses questions sur les conditions de développement.

Gotham Knights, pas si catastrophique que ça ?

Malgré tout, même si Gotham Knights n’est clairement pas ce qu’on peut appeler une claque next-gen, on espère que les développeurs de Warner Bros. Montréal mettront tout en œuvre pour appliquer divers correctifs et des patchs d’amélioration dans les mois à venir. Car l’un dans l’autre, le jeu respecte totalement l’univers de Batman et la direction artistique ruisselle de bonnes intentions.

On imagine qu’avec une année d’optimisation, le jeu aurait pu être une très bonne surprise. A voir au fil du temps donc, mais il est certain que des joueurs y trouveront leur compte pour peu qu’ils soient fans de cet univers. Nous ne pouvons toutefois que recommander la version PC qui maintient sans surprise le meilleur niveau de technique.

Sur le plan de la framerate, nous avons pu ceci dit augmenter artificiellement celle-ci à 40/45 FPS en activant forçant la VRR PS5 sur les jeux non compatibles et en jouant sur un écran compatible avec cette technologie (LG OLED C1).

Points positifs:

  • Une lore qui respecte l’univers DC
  • Des skins d’enfer pour les 4 héros
  • La possibilité de passer de l’un à l’autre personnage à n’importe quel moment
  • Une durée de vie vraiment bonne

Points négatifs:

  • Techniquement trop daté pour un jeu « next-gen »
  • Des missions annexes répétitives et sommaires
  • Des menus peu digestes
  • Un combat design trop simple
  • Une physique éclatée au sol, ce qui rend les mouvements imprécis
  • La conduite n’offre aucune sensation de vitesse
  • 30FPS alors que c’est une exclusivité next-gen, vraiment ?

Fiche technique de Gotham Knights :Gotham Knights est désormais disponible sur consoles et PC

Éditeur : Warner Bros. Entertainment
Développeur : Warner Bros. Games Montréal
Date de sortie : 21 octobre 2022 sur PS4, PS5, Xbox et PC
Type : Aventure-RPG
Langue : français

NOS NOTES ...
NOTE GLOBALE
6
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Terry 4WAG
Juste un homme qui donne vie à ses idées du haut de son clavier. Curieux de technologies et toujours enthousiaste pour les sorties vidéoludiques, je tâche de rester neutre sur un terrain ou une guerre de consoles inutile fait rage.
gotham-knights-test-avis-reviewMalgré tout, même si Gotham Knights n'est clairement pas ce qu'on peut appeler une claque next-gen, on espère que les développeurs de Warner Bros. Montréal mettront tout en œuvre pour appliquer divers correctifs et des patchs d'amélioration dans les mois à venir. Car l'un dans l'autre, le jeu respecte totalement l'univers de Batman et la direction artistique ruisselle de bonnes intentions. On imagine qu'avec une année d'optimisation, le jeu aurait pu être une très bonne surprise. A voir au fil du temps donc, mais il est certain que des joueurs y trouveront leur compte pour peu qu'ils soient fans de cet univers. Nous ne pouvons toutefois que recommander la version PC qui maintient sans surprise le meilleur niveau de technique. Sur le plan de la framerate, nous avons pu ceci dit augmenter artificiellement celle-ci à 40-45 FPS en activant forçant la VRR PS5 sur les jeux non compatibles et en jouant sur un écran compatible avec cette technologie (LG OLED C1).

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