Nous y sommes. Après une attente qui semblait interminable et deux previews, Elden Ring est enfin à nos portes, prêt à traumatiser ses joueurs. La nouvelle œuvre du réalisateur Hidetaka Miyazaki, dont l’expertise dans le domaine des Action-RPG n’est plus à prouver, vient avec un univers inédit, mêlant lumière et ténèbres avec ce qui se présente un vaste monde, gracieux et inquiétant, à explorer à pieds ou à cheval. Elden Ring, que l’on attendait de pied ferme, est-il l’ultime jeu de From Software ?
L’univers Dark Fantasy qui colle à la peau du studio, mais Elden Ring à quelque-chose de différent
En effet, l’univers mis en place pour Elden Ring propose une approche plutôt différente de ce à quoi les Souls, Bloodborne et Sekiro nous avaient habitués. Nous restons toujours sur le principe Dark Fantasy, et il y a d’ailleurs toujours ce thème féodal très présent. Mais le ton donné à l’aventure mêle lumière et ténèbres de la plus belle des façons.
Le royaume d’Elden Ring, appelé l’entre-terre, scindé en plusieurs territoires, était autrefois rayonnant sous la gouvernance de la reine Marika l’Éternelle. Mais le Cercle d’Elden, source vitale de l’Arbre-Monde, fut brisé et les descendants de la reine, tous des demi-dieux, se disputèrent les fragments de cet anneau. S’en suivi une guerre atroce, l’Éclatement, qui projeta sur l’Entre-terre folie et malédiction. En tant que Sans-éclat, une être autrefois banni de ce monde, le joueur devra rassembler ces éclats et détrôner les différents demi-dieux qui sèment la terreur avec leur pouvoir fraîchement acquis.
Le suite de l’histoire est, comme d’habitude dans les jeux du studio, éparpillée entre les différentes reliques et dialogues brumeux que peuvent offrir les PNJ répartis aux quatre coins du monde. En réalité, le scénario n’a jamais été l’un des points forts de From Software. Tout se joue véritablement sur l’ambiance apportée au tout et sur ce que l’univers peut dégager de cette mise en bouche. Elden Ring ne faillit pas à sa tâche, comme ses prédécesseur, et instaure un vent de terreur sur les joueurs qui débarquent tout juste dans ce royaume.
Une direction artistique à s’en briser la mâchoire
Car s’il y a une chose qu’Elden Ring réussit à merveille, peut être même encore mieux que les précédentes créations du studio, c’est sa direction artistique. Hidetaka Miyazaki semble ici s’épanouir vraiment et donner vie à quelque chose de très varié. Dès les premiers instants, et à chaque découverte d’une nouvelle région, c’est un vrai plaisir pour les yeux.
Au début, la carte d’Elden Ring semble restreinte, même en élargissant ses horizons à 3)4 régions alentours. Mais au fil des heures, on se rend compte de l’étendue du terrain de jeu, de sa complexité mais surtout de l’ambition du studio. Ceux qui auraient peur d’une durée de vie trop courte e réjouiront de ces paroles: Elden Ring vous donnera des dizaines d’heures de contenu et vous poussera à parcourir ses terres désolées.
Depuis les plaines du début du jeu aux immenses châteaux et ruines qui dominent les collines jusqu’au plus profondes grottes et cryptes en passant par des terres ravagées par le feu des dragons ou des marécages à perte de vue, l’Entre-terre est très clairement l’open-world le plus élaboré de From Software, et peut-être même l’un des meilleurs que nous ayons pu découvrir.
Un bestiaire répugnant et à la fois attirant
Tout cela ne serait rien sans un bestiaire très étoffé. Et là aussi, le créateur prouve une fois de plus qu’il y a encore des réserves d’imagination dans son équipe. Le nombre de créatures différentes est ahurissant. Chacune d’elles présente son propre set de mouvements, son style d’attaque et son loot spécifique. Le character design colle en plus parfaitement aux environnements auxquels ces créatures sont attachées. Évidemment, ceux qui profitent de l’aspect le plus détaillé et travaillé sont les boss. Mais pour ne pas vous gâcher le plaisir, nous nous en tiendront aux deux premiers dévoilés lors des vidéos de présentation de l’éditeur.
Les amateurs de chair en putréfaction, de morts-vivants, de chevaliers et de chimères seront aux anges. Elden Ring regorge d’ennemis qui présentent tous un nouveau défi. Qu’ils soient grands ou petits, il faudra se méfier de tous et les aborder avec la plus grande prudence sans quoi le risque de perdre toute ses runes, l’équivalent des âmes des jeux Dark Souls, pèsera en permanence comme une épée de Damoclès au-dessus des joueurs.
Afin de rendre l’aventure un peu plus digeste, et pour ne pas devoir à chaque fois parcourir une longue distance avant un boss et perdre de précieux consommables avant la bataille, le soft ose un mouvement qui, sur papier, pourrait faire peur aux puristes, l’ajout de multiples points de repos. Oui, contrairement aux précédents jeux, Elden Ring comporte beaucoup plus de points permettant aux joueurs de restaurer leurs potions de magie ou de santé et faire le tour de leur inventaire et équipement. Contrairement à ce que cette nouvelle provoquait chez nous à son annonce, c’est finalement une très bonne chose rendant les très nombreuses tentatives d’abattre un boss moins fastidieuses qu’autrefois. Cela n’enlève en tout cas rien à la difficulté du titre mais retire justement un élément de frustration qui pourrait décourager les plus fans d’Action-RPG.
Les joueurs d’Elden Ring peuvent s’attendre à un nouveau gros défi
Comme nous le disions, le fait de disposer de plus de points de repos, et dans la majorité des cas, un avant chaque salle de boss, n’entache en rien l’expérience de jeu de ce Souls-like. Bien au contraire, la difficulté est encore une fois très présente. Enfin, plutôt que de parler de difficulté, il serait plus correct de parler d’exigence. Dans le cas des combats contre les boss du jeu, c’est en effet la persévérance et l’étude des mouvements des ennemis qui récompensera les joueurs. Il n’y a pas de hasard dans Elden Ring. Chaque ennemi dispose de sa propre stratégie. Mais fort heureusement, le titre s’adapte tout à fait aux choix de classe du joueur.
Que l’on prenne un magicien, un samouraï, un chevalier ou tout autre mélange donnant naissance à une forme de guerrier, le jeu n’en sera pas plus punitif ou plus facile. Chacun devra trouver son équilibre entre mêlée et magie et faire évoluer son personnage en fonction de ses préférences.
Quoi qu’il en soit, attendez-vous à mourir. A mourir et à mourir encore. Car peu peuvent prétendre au titre de Seigneur d’Elden. Les ennemis qui attendent dans l’ombre de leur fragment d’anneau ne seront pas tendre. Disposant de beaucoup de PV, il faudra distinguer les maigres ouvertures pour les vaincre et surtout posséder une bonne dose de courage et d’audace. Mais la victoire n’en est que plus jouissive à chaque fois.
Un mode multijoueur plus flexible
Une fois encore, From Software a implémenté dans son jeu une façon d’apprécier la présence des autres, qu’elle soit hostile ou amicale. Elden Ring dispose de consommables destinés à engager le combat contre un autre joueur ou, au contraire, bénéficier de son aide pour une session en coopération. Il s’agit évidemment d’une composant totalement optionnelle du jeu mais activer le multijoueur fera apparaitre des fonctionnalités exclusives comme la possibilité d’écrire des messages sur le sol pour les autres.
De multiples signes d’invocation son répartis dans le monde et il est possible de révéler leur localisation en utilisant certains objets. Si le signe est rouge, c’est qu’un joueur est en attente d’un duel. S’il est doré, quelqu’un cherche à être aidé. Mais un joueur peut tout aussi bien être invoqué ou invoquer lui-même quelqu’un d’autre. De petites « effigies de martyrs » sont placées à des endroits stratégiques comme près de certains boss ou donjons optionnels. Les activer envoie un signal aux coopérateurs ou compétiteurs ayant eux aussi envoyé leur signe d’invocation à cet endroit en particulier.
Elden Ring, une nouvelle pépite de From Software
On peut clairement affirmer qu’Elden Ring est l’ultime chef-d’œuvre d’Hidetaka Miyazaki et From Software. Même s’il aurait été préférable de le voir s’élever avec une technique et un moteur graphique plus modernes, le jeu n’en reste pas moins une nouvelle pépite du genre Action-RPG. Les nombreuses heures passées sur le soft sont rentabilisées au centuple.
On peut à la fois profiter d’un système de combat ajusté avec soin, une maniabilité du tonnerre, une difficulté qui pousse les joueurs dans ses derniers retranchements et le magnifique open-world qui se déroule devant nos yeux. A chaque recoin, c’est un nouveau spectacle Dark-fantasy qui nous décroche la mâchoire tant l’ambiance y est intense.
Les habitués de la franchise y prendront très vite leurs marques, tout en découvrant quelques nouveautés vraiment sympas, alors que les néophytes pourront s’y risquer sans autant se faire punir que dans l’un de ses prédécesseurs. C’est un plaisir constant et qui se déguste durant des dizaines d’heures.
Points positifs:
- Une direction artistique à s’en décrocher la mâchoire
- Un level design tout simplement excellent
- Un très vaste open world avec une myriade de donjons et secrets
- Des combats enragés et addictifs
- Un système RPG approfondi qui encourage l’exploration, le craft et le farm
- Quelques petits ajustements rendant ce « souls-like » plus accessible mais pas forcément plus facile
Points négatifs:
- Une technique indigne de la nouvelle génération
- Du clipping sur les longues distances
- Quelques petits soucis de caméra en espaces confinés
Fiche technique d’Elden Ring:
Éditeur : Bandai Namco Entertainment
Développeur : From Software
Date de sortie : 25 février sur PS4, PS5, Xbox et PC
Type : Action-RPG
Langue : Anglais sous-titré français