Après 13 ans d’absence pour la série, Warhammer 40,000: Space Marine 2 débarque enfin chez Focus Entertainment. Ce retour inattendu pourrait bien surprendre ceux qui se souvenaient encore de Titus, le célèbre Capitaine des Ultramarines, bien connu des fans de l’univers Warhammer 40K.
Si le premier opus n’avait pas marqué l’histoire du jeu vidéo, il avait su toucher une communauté qui attendait ce moment depuis longtemps. Aujourd’hui, Titus revient, prêt à affronter de nouveaux ennemis, et l’on se demande si cette suite saura apporter quelque chose de neuf ou simplement capitaliser sur une nostalgie bien placée.
Un retour fracassant dans l’univers de Space Marine
La trame de Space Marine 2 reprend là où le premier jeu s’était arrêté. Titus, accusé à tort et enfermé dans les chambres de torture de l’Inquisition pendant un siècle, est finalement innocenté. On le retrouve au moment où il est réintégré dans les rangs des Ultramarines, avec pour mission de mener son escouade contre les Tyranides, des créatures rappelant fortement des xénomorphes hérissés de pointes. Ce contexte introduit immédiatement une atmosphère de guerre perpétuelle, fidèle à l’univers impitoyable de Warhammer 40K.
Les amateurs du premier jeu ne seront pas perdus. Le scénario de cette suite intègre plusieurs références directes à l’œuvre originale. Par exemple, le personnage de Gadriel rappelle celui de Leandros, le traître potentiel du premier épisode. On retrouve cette même dynamique de méfiance et de camaraderie forcée qui imprègne l’intrigue, créant une tension palpable au sein de l’équipe. Cette continuité narrative peut être vue comme un hommage aux joueurs de la première heure, mais elle pourrait aussi décevoir ceux qui attendaient un développement plus profond des personnages.
Si vous cherchez une épopée profondément émouvante, vous risquez d’être déçu. Le récit de Space Marine 2 reste globalement prévisible. Les personnages, tous marqués par le même tempérament bourru, ne laissent pas beaucoup de place à une véritable évolution ou à une introspection complexe. Cependant, le jeu parvient à capturer l’essence brutale et désespérée de Warhammer 40K, où la camaraderie naît dans un climat de défiance constante. Même sans connaître tous les détails de l’univers, l’histoire fonctionne dans ses grandes lignes, offrant un contexte suffisant pour apprécier l’action.
Des éliminations gores ultra satisfaisantes
Dans Space Marine 2, le gameplay offre un savant mélange de combat à distance et d’affrontements rapprochés. Vous alternez entre des rafales de tirs au fusil bolter automatique et des coups d’épée-tronçonneuse bien placés pour éliminer les Tyranides les plus téméraires. Le jeu emprunte à « Bloodborne » son système de santé dynamique : après avoir subi des dégâts, vous pouvez regagner de la vie en contre-attaquant rapidement. Cette mécanique encourage une approche agressive du combat, tout en restant simple et efficace.
L’arsenal très varié du jeu permet de profiter de chaque bain de sang
L’arsenal à votre disposition est varié. On passe des armes lourdes comme le fusil à fusion, idéal pour infliger de gros dégâts à courte portée, aux tirs chargés et puissants du fusil laser, en passant par les pyro-blasters, de redoutables lance-flammes. Il y a aussi les incontournables bolters et autres fusils à lunette. Même si certaines armes manquent de personnalité, l’ensemble reste suffisamment solide pour que chaque joueur trouve son arme de prédilection. Chacune d’elles possède ce poids et cette puissance caractéristiques de l’univers Warhammer, ce qui renforce la sensation d’immersion.
Cependant, le système de combat présente quelques défauts qu’il faut souligner. Le mécanisme de parade, par exemple, fonctionne bien pour les attaques télégraphiées par de grands cercles bleus, mais devient plus imprécis face aux assauts plus simples ou aux attaques de boss avec des animations interminables. Les combats peuvent vite devenir chaotiques, notamment lorsqu’il est difficile de discerner d’où proviennent les coups. Cela peut s’avérer frustrant, en particulier contre les ennemis volants, où la surabondance d’effets visuels complique la lisibilité de l’action.
Certaines missions, clairement pensées pour le mode coopératif, deviennent parfois laborieuses en solo. Vous vous retrouvez à gérer plusieurs types d’ennemis et de situations sans véritable aide. L’introduction des réacteurs dorsaux, par exemple, offre un court répit avec un gameplay plus fluide et dynamique, mais ce sentiment d’excitation s’estompe rapidement lorsque cette fonctionnalité vous est retirée.
Visuellement bluffant, Space Marine 2 laisse parfois ses performances de côté
L’une des principales forces de ce Space Marine 2 est clairement sa direction artistique. L’univers de Warhammer 40K y est reproduit avec un souci du détail impressionnant. Chaque environnement, qu’il s’agisse des gigantesques cathédrales de l’Imperium ou des champs de bataille grouillant de créatures monstrueuses, est conçu pour immerger les joueurs dans cet univers dystopique et impitoyable. Même si vous n’êtes pas familier avec tout le lore, difficile de ne pas être envoûté par cette richesse visuelle.
Les décors mélangent astucieusement des éléments de science-fiction et de fantasy gothique. Vous traverserez des architectures imposantes aux influences romaines et médiévales, des vaisseaux spatiaux rouillés ornés de symboles religieux, et des champs de bataille où les Tyranides se déploient en nuées menaçantes. Le jeu vous incitera souvent à utiliser le mode photo pour capturer ces panoramas spectaculaires, même si l’esthétique générale peut sembler un peu kitsch avec ses épaulières géantes et ses innombrables crânes.
Cependant, derrière cette prouesse artistique se cachent des problèmes techniques qui viennent ternir l’expérience de jeu. Sur PC, certaines zones souffrent de chutes de framerate importantes, particulièrement lorsque de nombreux ennemis apparaissent à l’écran. Des ralentissements, des bugs graphiques, et des coupures de son intempestives peuvent également survenir. Et même quitter le jeu peut parfois s’avérer laborieux, avec un retour au bureau étrangement lent. Ce genre de désagrément pourrait être corrigé par des mises à jour futures, mais pour l’instant, ces problèmes nuisent un peu à l’immersion.