Au sein de l’éclectique Sotenbori, Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name lève le voile sur les activités clandestines de Kazuma Kiryu, prenant place dans les sombres recoins de l’histoire vécue dans Yakuza: Like a Dragon. Cet opus de moindre envergure offre aux joueurs un rôle inédit pour le légendaire protagoniste, qui, sous l’emprise de l’organisation Daidoji, se trouve plongé dans une toile d’intrigues politiques et de combats féroces. Ce récit, à la fois ombre et lumière, promet de révéler des aspects méconnus de Kiryu, où chaque combat et chaque décision contribuent à façonner la légende.
Un chapitre inédit dans la saga Yakuza
Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name nous transporte à un moment clé de la franchise, explorant les péripéties de Kazuma Kiryu durant les événements de Yakuza: Like a Dragon. Ce jeu, qui se veut un pont entre les différents titres de la série, nécessite une familiarité avec les aventures précédentes pour pleinement saisir l’étendue de son récit. Il s’agit d’une aventure qui nous plonge dans les activités secrètes de Kiryu, sous la contrainte de la faction Daidoji, une entité manipulant la politique japonaise depuis l’ombre. Armé de compétences combatives hors pair, notre protagoniste endosse le rôle d’agent secret sous le nom de code Joryu, avec pour mission d’infiltrer et de déjouer les plans d’un clan yakuza menaçant.
Le concept d’intégrer à Kiryu un rôle d’espion s’avère aussi séduisant en théorie qu’en pratique. Muni simplement de lunettes de soleil et d’un costume soigné pour dissimuler son identité, Joryu arpente les rues de Sotenbori, seul cadre exploratoire du jeu. Bien que l’action se concentre sur cette unique carte, la densité narrative et le développement, des personnages compensent largement la restriction spatiale.
Plongée au coeur de Sotenbori dans Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name
La durée de vie de l’histoire principale, estimée à environ 15 heures, pourrait paraître modeste. Néanmoins, la trame se déploie avec suffisamment de rebondissements et de personnages captivants pour maintenir l’intérêt intact. Si parcourir inlassablement le même quartier de Sotenbori peut initialement sembler répétitif, l’histoire, portée par une écriture de qualité, pallie largement à cette impression de confinement.
Le jeu se présente comme une étude minutieuse du personnage de Kiryu. RGG Studio, le développeur, enrichit encore le protagoniste, qui gagne en épaisseur au fil des scènes marquantes et des moments émotionnels forts, parfois à la limite de la poésie visuelle. Ce soin apporté à la caractérisation renforce l’attachement du joueur et enrichit l’expérience ludique.
Outre la trame principale, Sotenbori foisonne d’activités annexes, de mini-jeux et de quêtes secondaires teintées d’humour. Que ce soit par le biais du karaoké, des fléchettes ou des courses de voitures miniatures, le titre propose une palette d’activités diversifiées. Ces dernières offrent une bouffée d’air frais et permettent d’étoffer considérablement la durée de jeu, qui peut atteindre une quarantaine d’heures pour les complétistes.
Dans Like a Dragon Gaiden, chaque composante ludique, chaque interaction scénaristique et chaque duel musclé semblent conçus pour accentuer l’immersion. Ce « plus petit » jeu de la série Like a Dragon par sa géographie mais pas par son ambition, confirme une fois de plus l’expertise narrative et ludique de RGG Studio, tout en consolidant la légende de Kazuma Kiryu.
Like a Dragon Gaiden manque le coche sur un point majeur
Cependant, un élément majeur du jeu ne répond pas tout à fait aux attentes suscitées. Le retour d‘un véritable Colisée où Kiryu affronte une panoplie d’adversaires mortels aurait dû être un moment phare, mais son intégration dans Like a Dragon Gaiden est en deçà des espérances. Au lieu d’opter pour des tournois aléatoires, pourtant très présents dans les précédents jeux, le joueur se voit attribuer des défis de combat, certains étant même limités dans le temps.
De plus, constituer et améliorer son équipe de combattants s’avère être une tâche répétitive et laborieuse. Les combats de groupe, une nouveauté dans la série, n’atteignent pas non plus leur plein potentiel. Le joueur et ses alliés se retrouvent invariablement à lutter contre les mêmes sbires masqués, les affrontements ultérieurs se contentant d’augmenter de façon parfois grotesque les points de vie des ennemis. Le colisée ne parvient pas à être à la hauteur de l’action trépidante que mériterait Like a Dragon Gaiden.
Cela dit, le système de combat brille par ailleurs, en grande partie grâce au nombre conséquent de batailles et de combats de boss qui jalonnent le récit. Kiryu dispose de deux styles de combat : agent et yakuza. Le style agent est une nouveauté permettant à Kiryu d’enchaîner des frappes rapides et d’utiliser des gadgets extravagants, dont un fil ‘araignée’ capable de saisir les ennemis et de les projeter à travers l’arène de manière spectaculaire. En revanche, le style yakuza incarne la méthode de combat habituelle de notre héros, avec des attaques chargées brutales et des coups de grâce mortels.
Les deux styles se complètent harmonieusement et les maîtriser apporte une satisfaction indéniable. Le combat dans Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name s’avère peaufiné, rappelant la finesse des affrontements de Lost Judgment. On est donc tenté d’affirmer que ce jeu représente l’une des meilleures incarnations de l’action essentielle à la série, témoignant de la capacité de RGG Studio à affiner et à renouveler son approche du combat, sans pour autant perdre en intensité et en dynamisme.
Conclusion
Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name, c’est finalement une extension narrative significative et un hommage à la complexité de son protagoniste, Kazuma Kiryu. Malgré une arène qui ne parvient pas à capter l’esprit combatif du jeu, le système de combat dynamique et les styles distinctifs enrichissent considérablement le gameplay. La trame dense et les interactions emblématiques de Sotenbori offrent une profondeur qui compense sa cartographie restreinte. Le soft demeure une expérience incontournable pour les amateurs de la série, tissant avec habileté les fils d’une intrigue où chaque combat, chaque dialogue et chaque mission secondaire participent à la construction d’un récit captivant. Sans nul doute, ce titre s’inscrit comme une pierre angulaire de la série, parachevant le portrait d’un héros emblématique tout en assurant une transition cohérente entre les chapitres de cette saga prolifique.
Points positifs :
- Une narration dense et captivante qui enrichit la saga Yakuza
- Le système de combat avec deux styles complémentaires offrant une expérience dynamique
- La personnalisation de Kiryu avec des gadgets inédits pour varier le gameplay
- La présence de cinématiques marquantes et de personnages bien construits
- Sotenbori fourmille de quêtes secondaires et de minijeux divertissants
- Une durée de vie respectable pour un « petit » jeu
- La démo de Like a Dragon: Infinite Wealth qui se débloque en fin de jeu
Points négatifs :
- Le Colisée mal exploité
- Un manque de diversité des adversaires durant les combats de groupe
- La carte de Sotenbori peut sembler limitée et répétitive avec le temps
- La nécessité de connaître le jeu précédent pour apprécier pleinement le contexte narratif
Fiche technique de Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name:
Éditeur : SEGA
Développeur : Ryu Ga Gotoku Studio
Date de sortie : Le 9 octobre sur PS4, PS5, Xbox et PC
Type : Action – aventure
Langue : Anglais / japonais sous-titré français