Mortal Kombat, l’un des piliers de sa catégorie, revient cette année avec un opus qui a surpris beaucoup de monde avec sa numérotation « Mortal Kombat 1 » signifiant l’ère du reboot. Ed Boon et NetherRealm ont en effet décidé de repartir sur des bases fraîches en optant pour une timeline propre et des personnages offrant une seconde jeunesse. Mais ce grand retour possède-t-il suffisamment de nouveautés pour se démarquer de ses prédécesseurs?
On prend les mêmes et on recommence
Mortal Kombat 1 fait donc table rase du passé. On démarre cette fois avec une toute nouvelle histoire qui ne tient pas compte des événements précédents. Après la défaite de Kronika dans MK11, Liu Kang a accepté de récolter les pouvoirs du Sablier du temps pour réécrire totalement la trame et ainsi permettre à tous les joueurs, y compris les nouveaux, de se plonger dans une aventure totalement neuve, bien que quelques easter eggs subsistent.
Le mode Campagne de Mortal Kombat 1 présente ainsi le casting bien connu de la série, à quelques absents près, tout en leur donnant une nouvelle origine. C’est avec un tout nouveau design que l’on retrouve par exemple Raiden et son meilleur ami Kung Lao, mais aussi le célèbre duo Scorpion / Sub-Zero et tant d’autres dans une aventure qui rend clairement hommage aux films d’arts martiaux d’époque. D’ailleurs, les amateurs du genre noteront différents clins d’œil à des œuvres cultes comme « IP Man » et à des icônes tels que Bruce Lee ou encore JCVD, matérialisés par un skin spécial de Johnny Cage.
Sur le plan artistique, le jeu frappe fort avec une ambiance très authentique et des animations extrêmement réalistes. On se sent instantanément transporté dans cette nouvelle aventure grâce à une mise en scène spectaculaire et une trame narrative crédible sans jamais embarquer le joueur dans un conflit chaotique juste parce que « taper sinon rien ». Non. Ici, NetherRealm fait les choses proprement et avec un certain degré d’intelligence. Il faudra donc environ 5 à 6 heures pour conclure l’aventure qui suivra une guerre capable de déchirer l’harmonie entre l’Outre-Monde et le Royaume Terre par le biais d’une menace que l’on croyait disparue.
Alliés d’un instant
Une nouvelle fonctionnalité fait son apparition sur le jeu. Mais elle n’est pourtant pas étrangère aux aficionados des jeux de combat. Les « kaméos » sont des personnages qui, pour la plupart, ne sont pas jouables. Ou, en tout cas, pas dans la version proposée par cette mécanique de jeu. Ce sont des personnages qui accompagnent le combattant du joueur. À la sélection, le joueur choisit donc un combattant de base et un de ces soutiens qui interviendra sur demande pendant les affrontements.
De base, un kaméo peut intervenir par une simple pression de la touche L1/LB, mais il existe également quelques petites variantes en combinant les touches selon le personnage sélectionné. Les kaméos sont un bon moyen de déstabiliser l’adversaire ou même de parer un coup. Leur utilité est donc à la fois offensive et défensive.
Il ne faut bien sûr pas s’attendre à remporter un match grâce aux kaméos puisqu’ils sont soumis à un cooldown pour éviter leur surexploitation, et que leurs dégâts sont relativement minimes.
Le mode Invasions, un mode solo qui impose les défis
À côté du mode campagne, la section solo de Mortal Kombat 1 comprend le mode Invasions que nous avions déjà pu approcher lors de notre essai à la Gamescom. Dans celui-ci, le joueur a la liberté de sélectionner n’importe quel personnage du roster pour partir dans une petite aventure dont la narration n’est pas le point fort mais où les défis sont nombreux. C’est à travers cette nouveauté que le jeu de combat parvient sans mal à diversifier son expérience. Sur un fond de progression avec un système RPG léger à travers lequel les combattants gagnent en puissance sur différents axes (attaque, défense, attaque spéciale…) que le joueur progressera à travers plusieurs maps sous la forme d’un jeu de plateau façon Dragon Ball Z Budokaï 2 pour affronter différents adversaires avec des objectifs et des modificateurs variés.
On remarquera aussi que chaque personnage dispose d’un « type » qui, tel que décrit dans un tableau très ergonomique, offre l’avantage sur un autre type ou représente un inconvénient face à un autre. C’est avec ce système que le studio pousse clairement le joueur à varier les plaisirs en optant pour d’autres personnages en fonction de l’adversaire qui se présente. Et pour ceux qui se feraient du souci par rapport au système de progression, il est intéressant de souligner que celui-ci est commun à tous les personnages. À chaque passage de niveau, le jeu octroie 5 points de compétence à chaque personnage, à répartir manuellement ou automatiquement.
On peut par exemple affronter un combattant tout en subissant des projectiles, ou un ennemi avec un bouclier qu’il faudra d’abord briser. Nous y retrouvons aussi des fragments du mode « Tours » où il faudra affronter quatre duos « kombattant/kaméo » pour atteindre le sommet et remporter la victoire.
Une progression récompensée
Ce mode Invasions représente vraiment l’artère principale de Mortal Kombat 1. C’est dans ce mode que la plupart des récompenses peuvent être débloquées. Quand on parle de récompenses, il s’agit bien sûr de skins, de shaders et d’accessoires, mais aussi de bonus qui serviront à prendre le dessus durant les combats. Il s’agit notamment d’amulettes pouvant être améliorées et conférant par exemple un bonus d’attaque, de défense ou un bouclier momentané. C’est également à travers ce mode, qui changera son thème lors de chaque nouvelle saison de contenu, qu’il sera possible de gagner des crédits à dépenser dans la boutique du jeu. Comme la plupart des autres jeux à l’heure actuelle, Mortal Kombat 1 offre une belle diversité de bonus à s’offrir avec cette monnaie virtuelle, mais également par le biais de microtransactions pour les plus impatients.
Dans ce mode, tout semble fait pour créer la surprise et renouveler l’expérience de jeu. Outre les modificateurs en combat, le joueur pourra aussi se retrouver face à des affrontements secrets ou subir l’assaut d’un ennemi un peu balèze. Le seul bémol, c’est qu’il est dommage que les récompenses de ces affrontements imprévus ne soient pas vraiment plus qualitatives que les autres. Enfin, ce mode met en place un petit jeu de piste avec des objets à trouver pour débloquer des passages alternatifs et ainsi découvrir d’autres récompenses et même des marchands pour acheter des amulettes ou des potions à effet.
En somme, ce mode Invasions est ce qu’on peut appeler un remaniement total du mode Krypt du précédent opus qui misait avant tout sur l’aspect communautaire, les combats de clans et les microtransactions qu’il mettait trop en avant au détriment de la progression. Ici, l’équilibre est trouvé pour une expérience fluide sans devoir mettre la main au porte-monnaie.
L’arène des Champions
Le nouvel opus de NetherRealm n’oublie évidemment pas l’aspect e-Sport qui a généré une base de fans solide dans le milieu. Le jeu dispose encore une fois d’un mode multijoueur dédié où chacun peut s’affronter avec le personnage qui lui convient le mieux, ainsi que le mode Roi de la Coline en hommage à l’époque des jeux sur bornes d’arcade, un mode appliquant les règles des tournois et un mode classé. Ce dernier permet de remporter des récompenses propres à chaque saison de contenu et s’accompagne d’un rang attribué en fonction des performances de chaque joueur. Autre point à noter, quitter une partie avant la fin pénalise le joueur, mais le studio doit améliorer son système de matchmaking en fonction des qualités de connexion des joueurs. Nous avons en effet rencontré des situations où le combat était injouable à cause de latences et de freezes.
Un pas vers l’inclusion
Ces derniers mois, nous avons observé chez Mortal Kombat et d’autres concurrents un meilleur degré d’accessibilité. Les jeux de combat ont tendance à décourager les joueurs les moins assidus qui craignent de perdre face à d’autres ou même face à l’IA par manque de temps et d’investissement pour apprendre les mécaniques de jeu et les combos. Mortal Kombat 1 propose heureusement des options permettant aux débutants de se lancer pleinement dans la bataille. Il y a par exemple les combos simplifiés avec la suppression des directions diagonales ou des paramètres modifiant la façon dont la manette reçoit l’information lorsqu’un joueur appuie sur les touches. Et pour le spectacle, il y a aussi les Fatalities et Brutalities simplifiées qui nécessitent uniquement l’appui de deux touches simultanées, option qui peut être désactivée.
La kouronne du combat
Après avoir passé des heures en compagnie de ce nouveau Mortal Kombat 1, il est évident qu’il s’agit du titre le plus abouti de NetherRealm. Même si on peut lui reprocher un roster un peu faible qui s’étoffera très certainement avec plusieurs DLC ainsi qu’un matchmaking qui reste à revoir, l’expérience globale est extrêmement positive. Les sensations en combat sont explosives avec des animations gores à souhait. Pour ce qui est de la campagne, cet air de reboot fait du bien au lore qui avait vraiment besoin d’un coup de balai. On se sent immédiatement immergé dans un scénario digne des plus grands films de science-fiction, qui ne renie pas son passé tout en s’offrant même de petits hommages aux films d’arts martiaux d’époque. Bien qu’il ne révolutionne pas le genre, MK1 a le mérite de diversifier son expérience de jeu, en particulier à travers le mode Invasions, avec ses nombreuses surprises et ses matches classés avec des récompenses de saisons.
Points positifs:
- Un gameplay authentique et effiace
- Visuellement très réussi
- Une campagne ultra immersive et grandiose
- Le mode Invasions, une version bien plus ludique du mode Krypt
- Des options d’accessibilité pour les nouveaux joueurs
Points négatifs:
- Un roster un peu faible au lancement
- Le matchmaking est à peaufiner
Fiche technique de Mortal Kombat 1 :
Éditeur : Warner Bros. Games
Développeur : NetherRealm Studios
Date de sortie : le 19 septembre 2023 sur PS5, Xbox Series X|S et PC
Type : Combat