Diablo IV est enfin à nos portes. Les fans attendaient le retour de la série depuis de nombreuses années et, cette fois, les développeurs de chez Blizzard Entertainment nous promettent un retour aux sources. Le titre se montre en effet bien plus sombre en sanglant que son prédécesseur, mais aussi plus réalistes avec une palette de couleurs froides et une abondance de rouge. Lilith, fille de la haine, déchaine les forces de l’enfer sur le monde de Sanctuaire. Prenant les armes dans la peau de l’une des classes de courageux guerriers du jeu, le joueur a du pain sur la planche.
Lilith, fille de la haine et star de Diablo IV
Depuis les premières communications autour du titre de Blizzard, il n’est pas bien compliqué de savoir que Lilith est au coeur de l’aventure. La fille de la haine est la figure emblématique de cet opus et s’expose de manière très impressionnante dans les quelques cinématiques qui viennent donner un coup de fouet à l’aventure. Le personnage est charismatique et nous donne vraiment l’envie d’aller au front avec elle pour empêcher son plan machiavélique de faire périr Sanctuaire.
Son implication durant l’aventure est très régulière et même si ses interventions ne sont pas toujours retranscrites avec des cinématiques dont Blizzard a le secret, celles-ci représentent des moments charnière dans notre quête et dessine très clairement le chemin que prend le joueur. C’est un élément très intéressant à souligner puisqu’il est facile de détacher un joueur du scénario dans un monde aussi vaste que celui de Diablo IV, avec tant d’activités annexe en plus de la gestion du personnage.
Sanctuaire, cœur putréfié de l’enfer
Le monde de Diablo IV est une carte semi-ouverte dont l’envergure nous a vraiment impressionnés. Le jeu dispose en effet d’un nombre incalculable de lieux insolites, de donjons, de quêtes annexes, évènements publics et même une large zone PvP avec du loot croustillant au menu. Durant les quelques jours qui nous ont été accordés, nous n’avons même pas eu le temps d’explorer en profondeur une moitié de la map, ce qui garantit très clairement de très nombreuses heures de jeu.
Nous avons toutefois noté quelques petits soucis de conception au coeur de Sanctuaire. Dans l’ensemble, l’exploration n’est pas de tout repos. Pour un jeu qui laisse place à la récolte de ressources par exemple, il est assez fastidieux de se consacrer à cette tâche. En effet, les ennemis sont éparpillés de manière irréfléchie, en tas plus ou moins conséquent et très peu espacé. Impossible de marcher 100 mètres sans se faire accoster par des PNJ qui ne seront pas forcément très fort, mais parfois en très grand nombre et qui ne garantissent pas toujours du loot intéressant ou une quantité d’XP qui mérite que l’on s’y attarde.
Cela crée un certain stress chez le joueur qui souhaite parfois prendre du recul sur les combats et se concentrer sur son personnage. Au fil des heures de jeu, nous avons aussi pris la décision d’ignorer très clairement les PNJ pour nous rendre à droite ou à gauche, ce qui créait parfois un amas d’ennemis qui s’agglutinait derrière nous comme des mouches sur une charogne. Le seul moyen d’en échapper est l’affrontement, l’arrivée dans une ville ou grimper/descendre/franchir un obstacle pour accéder à une autre zone.
Diablo IV fourmille de détails et impressionne dans sa narration
Outre ce petit défaut, on doit bien reconnaître que Blizzard a mis le paquet sur la création du monde de Diablo IV. Sur les consoles de nouvelle, le rendu est ultra détaillé avec de belles nuances dans les ombres et les lumières. La framerate donne aussi une bonne fluidité à l’expérience, deux éléments qui favorisent une exploration approfondie de Sanctuaire qui regorge de recoins impressionnants.
Alors au début, le joueur aura très certainement le sentiment de tourner en rond dans les mêmes vallées enneigées ou rocheuses. Mais ce sentiment est dû en réalité à l’étendue des terres de Sanctuaire puisqu’il faudra au minimum 40 heures de jeu profiter de l’ensemble de cet immense terrain de jeu. Nous avons eu en effet l’opportunité de nous rendre dans des régions plus éloignées que celle où on démarre l’aventure, ce qui nous a permis de prendre pas mal de recul sur la direction artistique du jeu qui est excellente.
Le level design manque quant à lui d’un peu de folie puisqu’on a régulièrement l’impression de suivre un couloir ou se succèdent des grappes d’ennemis. Il n’y a pas vraiment de passages secrets si ce n’est des portes à débloquer en progressant dans une quête ou l’autre. Il ne faut par conséquent pas s’attendre à quelque chose qui sollicite notre matière grise de manière permanente. Après tout, la force de Diablo IV réside avant tout dans son lore, sa campagne et la DA.
Un système de progression accessible et jouissif
Diablo IV place ainsi le joueur dans la peau d’un personnage aux caractéristiques uniques pour faire face aux enfers. Autant dire que le jeu place souvent le joueur au centre de combats, majeurs ou non comme expliqué plus haut. Il met ainsi en place un système de progression avec des points de compétences pour débloquer différentes techniques de mêlée ou de magie pour attaquer à longue ou courte distance et divers effets de combat pour que chacun puisse y trouver son compte.
Le système de progression du jeu reste malgré tout très accessible. On soulignera néanmoins un petit manque de clarté et d’ergonomie dans les menus qui restent bien souvent sur le tiers droit de l’écran, empêchant une vision globale des choses.
Pour démontrer encore une fois toute l’étendue de Diablo IV, la grosse vingtaine d’heures de jeu que nous avons passée sur le titre ne nous a pas permis d’apprendre tous les moyens d’optimiser notre personnage. Même si nous avons pu débloquer une compétence pour chaque slot et une capacité ultime passive à la fin de l’arbre de compétences, le temps nous manquait pour profiter du champ des possibilités en réinitialisant par exemple nos points dépensés pour changer de compétences et partir sur une expérience de jeu radicalement différente.
Le possibilités de gameplay qu’offre Diablo IV semblent par conséquent infinies. En plus des classes et des compétences vient la gestion de l’équipement. Très clairement une part conséquente de l’évolution de notre personnage. En combattant des ennemis, on tombe sur des équipements classiques, rares, très rares ou légendaires avec des statistiques aléatoires. Mais les possibilités ne s’arrêtent pas à l’agencement de ces pièces puisque diverses boutiques dans les grandes villes nous permettent d’améliorer ou modifier ces équipements et même en changer l’apparence pour les accrocs de la mode. Le loot en combat fait même tomber des reliques et des gemmes destinées à apporter des effets supplémentaires à notre arsenal pour cibler précisément les statistiques qui collent avec les compétences et sorts utilisés.
Diablo IV, une excellente expérience de jeu maladroitement amenée
Sur différents points de vue, Diablo IV est une vraie réussite. Il s’agit d’un retour en force de la part de Blizzard qui s’est écarté de la vision artistique du troisième opus pour un retour aux sources prenant. Techniquement, le titre ne déçoit pas avec un monde oppressant, des contrées en putréfaction, des ruines et une bande-son qui donne le cafard.
Côté gameplay, l’expérience prend un peu de temps à démarrer et ce n’est qu’après l’acquisition de compétences spéciales que le joueur pourra pleinement profiter de sa pleine puissance pour terrasser les hordes d’ennemis et boss qui se mettent en travers son chemin vers Lilith. L’aventure est très bien rythmée et ne laisse jamais vraiment de temps morts. Elle permet justement aux joueurs de prendre un peu de recul vis-à-vis de la quête principale pour s’attarder sur des objectifs annexes plutôt variés afin de rendre leur personnage plus féroce en combat.
La difficulté du titre est toutefois légèrement en dessous de nos attentes, car même au niveau de monde II d’entrée de jeu, nous n’avons jamais rencontré de vraie barrière nous forçant à revoir notre équipement ou nos compétences. Il faudrait alors se tourner vers les difficultés plus élevées qui ne sont accessibles que bien plus tard dans la campagne. Malheureusement, notre essai d’une dizaine de jours ne nous a pas permis d’en profiter pour le moment.
Enfin, Diablo IV nous donne aussi l’impression de passer à côté de plusieurs choses durant les premières heures de jeu. Les développeurs auraient du mieux accompagner les nouveaux joueurs avec des tutoriels expliquant l’intérêt du management d’équipement, les différentes statistiques des personnages à prendre en compte ou non selon leur propre style de jeu fétiche, le jeu des faiblesses et résistances des ennemis ainsi que les différents pouvoirs, bonus et malus en combat et également une explication sur la façon dont fonctionne le monde et ses secrets. Une chose que les vétérans devront sûrement prendre en charge pendant les parties multijoueurs.
Points positifs:
- Des moments vraiment épiques
- Un niveau de détail vraiment bon et des performances exemplaires sur PS5
- Une ambiance morbide et bien sombre
- Lilith, charismatique et clairement impressionnante dans les cinématiques
- Une zone PvP synonyme de risques avec extraction de loot intéressant
- La bande-son bien malaisante
- Une tonne de choses à faire pour faire progresser nos personnages
- Un doublage français de qualité
- Des boss mémorables avec un character design alléchant…
Points négatifs:
- … mais qui donnent souvent la sensation de taper sur d’énormes sacs à PV
- Le jeu manque d’un accompagnement textuel plus détaillé pour les nouveaux joueurs
- Les menus manquent parfois de lisibilité, ce qui rend la gestion un peu fastidieuse sur consoles
Fiche technique de Diablo IV:
Éditeur : Blizzard Entertainment
Développeur : Blizzard Entertainment
Date de sortie : le 6 juin 2023 sur PS5, Xbox Series X|S et PC
Type : RPG
Langue : français