Nous y voilà. Square Enix avait laissé aux joueurs de multiples occasions d’essayer ce Stranger of Paradise: Final Fantasy Origin, produit d’une fusion entre l’univers du tout premier FF et la créativité du studio Team Ninja, à qui nous devons les excellents Action-RPG Nioh. Les premières démos n’étaient déjà pas très brillantes, mais après avoir pris en main le jeu durant plusieurs jours avant sa sortie, certaines craintes se sont confirmées, et ce spin-off n’est effectivement pas ce à quoi pourraient s’attendre des fans de la franchise gavés d’un remake FF VII de très haute volée sur consoles.

Stranger of Paradise: Final Fantasy Origin, un jeu d’un autre temps

Si Stranger of Paradise: Final Fantasy Origin était sorti sur PS3, on aurait pu dire que c’était un bon Action-RPG. Mais lorsque l’on constate le résultat technique à l’heure actuelle, on ne peut que se demander ce qui s’est passé pendant le développement. Rien, depuis les toutes premières minutes de gameplay, ne nous permet d’être éblouis par un quelconque environnement ou personnage.

C’était pourtant bien parti. On nous lance une cinématique d’introduction en CGI à coups d’effusions de sang, de super méchant bien méchant saupoudré d’un ton très noir. Il est clair qu’ici, la volonté du studio est d’exploiter le lore du tout premier Final Fantasy et d’un personnage emblématique de la saga, Garland. Mais une fois que le jeu commence réellement, on déchante directement. Nous faisons ainsi la connaissance de Jack, le protagoniste principal à la tête d’homme lambda aux sourcils froncés comme seule preuve de sa volonté de fer. Il sera très (très) vite rejoint par deux autres équipiers jouables,Ash et Jed. On vous dit très rapidement, car l’allure à laquelle les évènements du jeu s’enchaînent est inouïe.

Chaos, l'antagoniste ultra-charismatique de ce jeu

Une scénarisation bien trop en retrait, Jack met un terme au questionnement

Outre le fait de sembler sortir d’un boys band créé pour un manga japonais, les trois personnages ne parviennent jamais à extérioriser le moindre soupçon de personnalité intéressante. Leur apparence est à l’image de leurs discussions, fade. Les discussions s’enchaînent et rien d’intéressant n’est à en tirer puisque tout le background des personnages, la raison profonde de leur implication dans ce combat contre Chaos et même tous les éléments qui pourraient soutenir un tant soit peu cet univers ont été jetés aux oubliettes. Le héros, Jack, va même jusqu’à mettre un terme aux dialogues qui auraient permis d’approfondir le lore du jeu ou les discussions avec les antagonistes autres que Chaos, leur unique cible. Peut-être les délais de développement étaient-ils trop courts ?

Et ce n’est pas les environnements ou les personnages qu’ils croiseront qui changeront vraiment la donne. Amputée par sa technique de deux générations en retard, la direction artistique de Stranger of Paradise: Final Fantasy Origin ne s’envole jamais et les personnages sont tous aussi clichés les uns que les autres. Cela dit, si vous tentez tout de même de vous immerger dans ce spin-off, nous vous conseillons de choisir le mode graphique privilégiant le rendu plutôt que la framerate pour tout de même profiter d’une bonne fluidité avec une résolution acceptable, sans quoi le jeu aura l’air d’un jeu Nintendo Switch bas de gamme avec des pixels apparents.

Heureusement, Stranger of Paradise: Final Fantasy Origin dispose d'un gameplay fluide et efficace

Manette en main, c’est dans le feu de l’action que tout se passe

Après une grosse heure de tutoriel en douceur, nous apprenons enfin à maîtriser la gemaplay du titre qui, heureusement quant à lui, est plutôt rassurant. On ressent tout de même que la maîtrise de la Team ninja dans la réalisation de jeux d’action est là. Tout se passe de manière fluide et on assiste à la naissance de mécaniques RPG plutôt variées, mais tout de même très classiques.

Le jeu fonctionne sous un système de combos de mêlée avec des parades et contre-attaques ainsi qu’un système élémentaire avec des paires de faiblesse/résistance. Au fil de l’aventure, le joueur gagnera de nouvelles capacités et des équipements qui lui permettront d’assigner à l’un où l’autre des personnages qui constituent son équipe des affinités avec certains styles de combats ou la magie.

Bien sûr, l’ambiance de la saga Final Fantasy est plutôt bien respectée également. L’univers est fondamentalement créé sur ce que l’on connaît déjà, avec l’apparition de certains personnages et créatures iconiques, mais Stranger of Paradise: Final Fantasy Origin se laisse le loisir d’introduire ses propres éléments tirés de l’imagination des développeurs.

Encore une fois, ici, on ne parle que d’un aspect du jeu puisqu’à côté de ça, le jeu manque aussi l’exploitation correcte de son level design. Durant la vingtaine d’heures que nécessitent la campagne solo et quelques missions secondaires, le joueur se mouvra à travers des niveaux rectilignes ne laissant que trop peu de place à l’exploration. Il y a évidemment des objets à récolter et des coffres à ouvrir, mais leur position ne sera pas cachée très longtemps. Certes, la plupart des jeux FF disposent de donjons linéaires, mais pour un jeu de 2022, on s’attend au moins à voir plus d’embranchements au sein d’un même bâtiment sans être bloqué par un petit rocher sans possibilité de saut.

Ajoutez à cela une progression assez désordonnée avec du loot à profusion qui ne présente même pas une graduation régulière du leveling. Dès les premiers instants, au niveau 1, il est déjà possible d’acquérir divers équipements de niveau 6 ou 7 pour les différents types de combats ce qui peut semer la confusion chez le joueur. C’est beaucoup d’infos à digérer au commencement et, une fois de plus, tout va trop vite.

Le level design de Stranger of Paradise: Final Fantasy Originbien trop linéaire

Passez votre chemin, il n’y a rien à voir avec Stranger of Paradise Final Fantasy Origin

Sans véritable surprise, on peut clairement affirmer que Stranger of Paradise: Final Fantasy Origin est un plantage total. En dehors de son gameplay plutôt bien calibré, on ne ressent aucun réel plaisir à se plonger dans cette aventure qui ne bénéficie ni d’une narration digne d’un jeu Final fantasy, même s’il s’agit d’un spin-off, ni de personnage à l’identité forte. On ne parvient jamais à s’immerger totalement dans cette aventure où tout va trop vite et où les dialogues sans queue ni tête s’enchaînent à une vitesse folle. La réalisation de ce jeu est une nouvelle petite bourde de la part de Square Enix et Team Ninja alors que le studio avait derrière lui un copieux CV qui aurait pu mêler l’univers sombre et prenant de Nioh au lore du premier jeu FF. Du beau gâchis, surtout lorsque l’on voit le résultat technique sur les versions next-gen.

Points positifs:

  • Un gameplay précis et varié
  • L’univers de Final Fantasy plutôt bien respecté

Points négatifs:

  • Une narration éclatée au sol
  • Des personnages peu charismatiques
  • Un aspect technique au rabais et fade
  • Une durée de vie trop courte
  • Un level-design trop linéaire

Fiche technique de Stranger of Paradise: Final Fantasy Origin:Éditeur : Square Enix
Développeur : Team Ninja
Date de sortie : 18 mars sur PS4, PS5, Xbox et PC
Type : Action-RPG
Langue : Anglais / Japonais sous-titré français

NOS NOTES ...
NOTE GLOBALE
5,5
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Terry Ballieu
Juste un homme qui donne vie à ses idées du haut de son clavier. Curieux de technologies et toujours enthousiaste pour les sorties vidéoludiques, je tâche de rester neutre sur un terrain ou une guerre de consoles inutile fait rage.
test-stranger-of-paradise-final-fantasy-origin-avis-reviewSans véritable surprise, on peut clairement affirmer que Stranger of Paradise: Final Fantasy Origin est un plantage total. En dehors de son gameplay plutôt bien calibré, on ne ressent aucun réel plaisir à se plonger dans cette aventure qui ne bénéficie ni d'une narration digne d'un jeu Final fantasy, même s'il s'agit d'un spin-off, ni de personnage à l'identité forte. On ne parvient jamais à s'immerger totalement dans cette aventure où tout va trop vite et où les dialogues sans queue ni tête s'enchaînent à une vitesse folle. La réalisation de ce jeu est une nouvelle petite bourde de la part de Square Enix et Team Ninja alors que le studio avait derrière lui un copieux CV qui aurait pu mêler l'univers sombre et prenant de Nioh au lore du premier jeu FF. Du beau gâchis, surtout lorsque l'on voit le résultat technique sur les versions next-gen.

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