Fiche technique de Joker/The Mask:

  • Prix : 20 EUR
  • Public : 15+
  • Collection : DC Deluxe
  • Date de sortie : 01 octobre 2021
  • Pagination : 208 pages
  • Scénariste: Collectif
  • Dessinateur: Collectif
  • Contenu vo: Joker/Mask #1-4, Lobo vs. the Mask #1-2

Quel pari risqué de mélanger l’univers DC Comics à une comédie fantastique de 1994 qui n’a finalement rien avoir avec le milieu des super-héros. C’est pourtant que ce propose ici l’éditeur Urban Comics à travers deux récits, Joker/Mask et Lobo vs. the Mask. L’ouvrage reprend ici deux récits distincts proposant chacun une version inédite de ce crossover, que ce soit au niveau de sa narration comme de ses dessins. Car Joker/The Mask est un titre très hétérogène puisque les deux récits sont en parfait contraste. C’est peut-être un point qui lui portera préjudice, d’autant plus que le défi à relever était très salé.

Joker/The Mask, bon enfant et cartoonesque

Joker/Mask se concentre davantage sur le personnage au visage vert que sur le clown, prince du crime. Le ton est du coup moins noir que si les auteurs s’étaient concentrés sur l’ennemi juré de Batman. Le ton est plutôt léger et l’humour assez simpliste. La fusion entre les deux personnages donne naissance à un joker cherchant à tout prix à attirer les regards sur sa folie destructrice.

Il n’y a jamais de temps mort dans Joker/The Mask. Le rythme est effréné à l’image du personnage, au détriment de Harley qui ne reconnait plus son « Monsieur J ». Elle en viendra d’ailleurs à faire appel à Poison Ivy pour tenter d’arracher le masque au visage du personnage. Le scénario, ne s’accordant finalement que peu d’originalité et misant tout sur la surenchère des actions du Joker/mask, colle assez bien avec l’esthétique très colorée et les traits grossiers des dessins. Il n’y a franchement rien  de mémorable dans ce premier récit qui se digère presque comme un bon cartoon à l’ancienne.

Lobo / The Mask, dans le gore et la surenchère

Le second, Lobo vs. the Mask est en revanche un peu plus mature. Les créateurs s’en donnent à coeur joie avec des dessins repoussant à chaque chapitre ses limites de contenu graphique. Ici aussi, nous sommes dans une surenchère constante entre deux personnages très violents, mais les dessins sont beaucoup plus travaillés et l’humour colle davantage avec The Mask de Jim Carrey. Plus convaincant dans la forme, ce deuxième récit manque cependant de fond, une fois de plus. On regrette de ne pas avoir une histoire retraçant ou retravaillant les origines du Masque, avec un « hôte » attachant au lieu d’une lutte acharnée jusqu’aux confins de l’espace-temps avec des dialogues osés.

C’est tiré par les cheveux, si bien qu’on se demande si Scott Snyder n’était pas aux commandes, dans l’ombre. C’est tout de même sympa à lire une fois, surtout pour les fans du Masque, mais les autres pourront passer leur chemin.

Deux récits contrastés qui peinent à convaincre

In fine, il n’y a pas grand-chose de mémorable dans Joker/The Mask. Les deux histoires sont très différentes l’une de l’autre et semblent chacune manquer le coche sur certains points essentiels. D’un côté, nous avons Joker/Mask qui présente le personnage au visage vers plus désemparé que drôle, entrant dans une confusion totale suite à son envie de semer le chaos tout en tâchant de faire rire le public. Un cocktail qui ne prend pas et affiche plutôt un personnage frénétique sans réel développement intéressant.

Le second, Lobo vs. the Mask, mise sur la cruauté et Lobo pour placer le Masque à un niveau égal de violence. Au fil des chapitres, c’est l’escalade. L’humour est en revanche mieux maîtrisé que le premier récit.

On se rapproche beaucoup plus de l’oeuvre de Chuck Russell mais le fond de la trame permet difficilement de s’impliquer dans les évènements. Il ne nous reste alors que l’aspect visuel qui d’un côté use de couleurs vives et traits simples façon Batman Animated alors que l’autre affiche des scènes plus détaillées. C’est donc un crossover en demi-teinte pour Joker/The Mask qui peine vraiment à convaincre. Était-ce une bonne idée de mélanger les deux mondes ? Pas si sûr…

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