Au mois de septembre, Bandai Namco nous proposait de (re)vivre l’intégralité des aventures de Son Goku dans Dragon Ball Z à travers Dragon Ball Z Kakarot. Alors, certes, ce jeu ne date pas d’hier puisque les joueurs PS4, Xbox One et PC peuvent y jouer depuis 2019. Cela dit, une aventure aussi ambitieuse ne devait pas passer à côté du public Nintendo, surtout si la petite console hybride le leur permet contre quelques concessions certaines. Pour faire passer la pilule, et peut-être nous soulager un peu du prix un peu conséquent demandé (54,99€ en moyenne !), l’aventure principale s’accompagne des deux DLC retraçant l’entraînement de Son Goku auprès de Beerus pour atteindre le niveau de Super Saiyan Divin.
Des concessions graphiques sur Switch pour Dragon Ball Z Kakarot
Sur Nintendo Switch, le tout tient donc à merveille sur une petite cartouche. Mais un jeu aussi ambitieux à destination des fans ne pouvait pas rester intact avec les performances limitées de la console hybride. Fort heureusement, les développeurs ont préféré sacrifier un peu d’options graphiques pour conserver une fluidité maximale. C’est donc visuellement plus limité que le jeu de base, comme vous pouvez vous en douter. Les couleurs restent vives, surtout sur la Nintendo Switch OLED, mais les contours affichent un aliasing plutôt prononcé. Cela se remarque surtout lorsque la Switch est utilisée en mode nomade.
Pour le reste, les différents arcs de Dragon Ball Z se laissent jouer. Le dynamise des combats reste fidèle au jeu initial, bien que l’on recommande l’utilisation d’une manette Pro pour bénéficier de tous ses réflexes. La disposition des Joy-Con et la rigidité des gâchettes entachent un peu l’enchaînement de combos.
Un contenu gargantuesque pour les fans de Goku & Cie
Pour le reste, Dragon Ball Z Kakarot est très clairement un titre incontournable pour les fans de la franchise. Si vous ne possédez qu’une Nintendo Switch, foncez. En revanche, le jeu initial, et beaucoup plus qualitatif, est proposé à des prix très attractifs sur les autres consoles. Le tout est finalement très complet et permet d’incarner de très nombreux personnages et leurs transformations à travers une aventure qui exigera une certaine rigueur en combat. Le gameplay reste malgré tout très accessible. On est loin de l’exigence de Dragon Ball FighterZ puisque la prise en main s’apparente surtout à un Xenoverse de l’époque.
TEST ORIGINAL DE DRAGON BALL Z KAKAROT
Lors de l’annonce de Dragon Ball Z Kakarot il y a un peu plus d’un an, il était clair que l’intention du studio CyberConnect 2 derrière ce projet était de concevoir une véritable lettre d’amour aux fans de la saga. Bien que le nom « kakarot » pourrait porter à croire que le jeu se concentre uniquement sur la vide de Son Goku, il en est en réalité tout autre puisque le soft reprend une nouvelle fois l’intégralité de la saga Dragon Ball Z. Néanmoins pour cette fois, les développeurs se sont attachés à retranscrire l’univers de l’animé en y incorporant plusieurs éléments scénaristiques cultes et les musiques originales. Si le tout peut paraître peu novateur, cela fait tout de même un certain temps que l’on avait pu se plonger dans ces aventures classiques sur consoles et, pour cette fois, il est clair que le soin d’apporter LA cerise sur le gâteau est là.
Dragon Ball Z Kakarot est donc un jeu d’action incorporant des mécaniques RPG destinées à pousser le joueur à faire évoluer les personnages qu’il contrôle au fil de l’aventure. Le jeu couvre donc la saga des Saiyen, de Freezer, Cell et Buu sans aller chercher les histoires annexes proposées par les OAV. C’est un peu dommage de ne pas retrouver Broly, Janemba et compagnie dans diverses missions secondaires comme le proposaient les Budokai, mais il n’est pas à écarter que le Season Pass du jeu serve à ça par la suite. Quoi qu’il en soit, le jeu nous propose donc de revivre les combats épiques de la saga sauf que cette fois, le niveau ne sera jamais ajusté. Les combats les plus difficiles pour certains personnages dans l’animé le seront aussi dans le jeu à cause de la différence de niveau de votre adversaire.
Une IA rusée, mais qui montre ses limites
Le système de combat proposé dans le titre se rapproche davantage des Xenoverse que de Budokai. Cependant, il ne s’agit pas ici de marteler la touche de frappe ou d’enchaîner les attaques de Ki pour emporter le combat. Les adversaires sont plus rusés, se protègent, préparent des attaques chargées et brisent votre garde. Il faudra par conséquent rester attentifs à ce qui se passe à l’écran, parer au bon moment, se téléporter et même avoir recours aux transformations super saiyan pour augmenter sa puissance d’attaquer. Cet aspect non négligeable du combat permet de venir à bout d’un ennemi un peu plus rapidement, ce qui est intéressant lorsque nous faisons face à plusieurs adversaires. Les attaques puissantes ne nécessitent quant à elles aucun enchaînement de touches. Une simple pression de gâchette nous amène dans un petit menu de sélection d’une attaque. La sélection est elle relative à votre jauge de Ki, mais son utilisation en combat est très instinctive.
En combat, le joueur dispose donc de façon très classique d’une barre de Ki. Chaque attaque de Ki en dépense une certaine dose et certaines transformations l’épuisent même petit à petit. Il est ainsi nécessaire de la surveiller et de la rechercher en plein combat pour ne pas tomber dans la défensive de façon imprévue. Un bon combat peut aussi amener quelques surprises comme l’étourdissement de l’ennemi, ce qui laisse le champ libre à tous les enchaînements possibles. Il en va de même pour les finitions. Certaines d’entre elles donnent droit à de jolies animations, mais nous regrettons le manque de décors destructibles. Le terrain de jeu reste hélas assez figé, ce qui est dommage quand on voit ce qui avait été fait sur les précédentes générations de console.
Ne vous étonnez pas de rencontrer un adversaire de 2 ou 3 niveaux de plus que vous. Cela reste dans la logique du manga, mais l’affrontement n’en est pas moins irréalisable, bien au contraire. Vaincre un ennemi plus puissant apporte à la fois un challenge qui est le bienvenu pour casser la monotonie de l’enchaînement de dizaines de combats et offre une grande satisfaction.
Malgré toutes ses bonnes intentions, l’IA montre très vite ses limites. Peu importe le niveau ou le personnage, le cycle d’attaque et de défense de l’adversaire semble assez vite révéler ses subtilités et il devient dès lors évident de prendre le dessus et d’anticiper avec aisance ce qui va se préparer du côté adverse. C’est dommage et cela crée une certaine constance dans les combats au fil des arcs, laissant la trame narrative pour seule surprise.
Quand Son Goku s’engage chez UPS
De temps à autre, il ne faudra ainsi pas nier les quêtes annexes qui livreront leur lot d’XP. Celles-ci ne sont pas nombreuses, mais justement dosées pour ne pas tirer l’aventure en longueur inutilement. Toutefois, bien que les quelques premières missions secondaires soient intrigantes et nous fassent découvrir quelques personnages secondaires, nous avons clairement ressenti le côté fedex de la chose après quelques heures de jeu. Ces missions nous proposent effectivement trop souvent de partir à la recherche d’un ou deux éléments servant au PNJ, sans faire avancer une quelconque intrigue. Ces suppléments à l’histoire principale sont au final assez peu attrayants, mais, par chance, les missions principales sont légion et tiendront facilement la barre des 35 heures de durée de vie tout en allant dans les détails de chaque arc narratif.
De plus, il est important de souligner que Dragon Ball Z Kakarot ne reste pas sur les sentiers battus. Le jeu propose des interludes scénaristiques entre chaque arc mettant en scène nos héros en train de se préparer au pire en s’entraînant ou en interagissant les uns avec les autres. Sur papier, cela peut paraître être un excellent moyen pour CyberConnect 2 d’allonger la vie du soft, mais, en réalité, ces interludes offrent un regard neuf sur la saga en mettant en scène des moments gardés secrets dans le manga original et délivrant une pure dose de fan service.
Un saiyan affamé est perdu
Ceci dit, CyberConnect 2 ne se repose pas sur ces simples piliers du RPG, mais comprend en parallèle tout un tas de petites activités sympa et encrées dans l’univers de Dragon Ball Z pour nous aider à gagner de quoi livrer un combat plus aisé. La nourriture est un bel exemple d’un élément RPG propre au jeu. Diverses missions annexes et la récolte à travers l’exploration des différentes zones du monde de DBZ Kakarot gonfleront votre stock d’éléments destinés à être cuisinés par Chichi ou d’autres cuistots répartis dans le monde. Chaque plat nécessite des ingrédients bien précis et donne droit à divers bonus momentanés. Il est donc utile de consommer des petites préparations juste avant un combat difficile pour acquérir des boosts de santé, de jauge de soutien, d’expérience en fin de combat et plus encore. Les possibilités sont variées et ajoutent une touche d’authenticité supplémentaire à l’aventure sans être une mécanique obligatoire pour autant.
Comme nous avons pu le voir dans les différents trailers de DBZ Kakarot, la pêche est de mise. Pêcher ne demande pas beaucoup de technique, mais plutôt de la chance et sert à obtenir du poisson pour les recettes mentionnées ci-dessus ou encore des objets à revendre pour se faire quelques Zénis. Plus le poisson pêché est rare, plus il sera utile à la préparation de plats élaborés et bourrés de boosts. Encore une fois, cette activité assez simpliste n’est pas une obligation, mais peut servir si le joueur est bloqué par la difficulté des combats à suivre.
Dragon Ball Z Kakarot montre énormément de volonté de plaire aux fans de la franchise. Le jeu n’hésite pas à entrer dans les méandres de la saga pour nous faire revivre plusieurs chapitres incontournables de l’aventure en agrémentant le tout d’une grosse dose de fan service à l’aide de missions principales ciblant le décor de chaque grand affrontement pour une trame narrative riche. Les animations sont elles aussi très soignées et n’hésitent pas à puiser dans l’animé Dragon Ball Z pour livrer de la nostalgie aux joueurs. Il est clair que CyberConnect 2 était bourré de bonnes intentions en réalisant le soft qui n’est cependant pas exempt de défauts. Comme une bonne partie des jeux de mangas, la technique montre ses limites, à notre plus grand regret. Les décors sont vastes, mais vides et manquent de vie. Les ombrages sont quant à eux d’un autre âge et il en va de même pour certaines textures qui semblent avoir été plaquées sur des rochers par fainéantise.
Ceci dit, le jeu offre son lot d’action grâce à un système de combat plaisant, reposant sur des bases déjà appliquées à d’autres jeux de la saga, mais usant de petits tours pour casser la monotonique. L’aspect RPG est quant à lui simple à comprendre, mais assez oubliable à cause d’un manque d’intérêt pour l’aventure. Celle-ci reste en effet largement faisable sans passer par les différents boosts de statistiques qu’il propose.
Le tout est donc très appréciable sur le plan scénaristique, mais Dragon Ball Z Kakarot manque tout de même d’audace dans son gameplay et manque de surprises sur la longueur. Ceci dit, il reste le jeu d’aventure le mieux animé et le plus détaillé de la franchise.
Points positifs:
- Une aventure ultra complète
- Des combats nerveux
- Un gameplay instinctif
- Les deux DLC compris
Points négatifs:
- Un prix de vente un poil excessif
- L’aliasing fort présent, surtout en mode portable
- Le dynamisme des combats peut être entachés par l’ergonomie des Joy-Con
Fiche technique de DBZ Kakarot + A New Power Awakens :
Éditeur : Bandai Namco
Développeur : CyberConnect2
Date de sortie : 21 septembre sur Nintendo Switch
Type : action-aventure
Multi : non
Langue : anglais ou japonais sous-titré français