Fiche technique :
Développeur : Avalanche Studios
Editeur : Square Enix
Date de sortie : 1 décembre 2015 sur PC, Xbox One et PS4
Type : Action
Multi : non
Langues : Français
Version testée : PS4
Just Cause 3 est l’une des dernières grosses sorties de l’année, et marque le retour très attendu des aventures explosives de Rico, réalisées une nouvelle fois par Avalanche Studios. Dans cet épisode longuement mis en avant par Square Enix par de multiples trailers bourrés d’action, nous découvrons les aventures de notre Rico Rodriguez, star internationale auprès des fans de la franchise, revenant dans son pays natal qui se retrouve malheureusement en proie à un dictateur sanguinaire du nom de Di Ravello. Il s’agira ici de l’éradication de la menace de Di Ravello à Médici, ce petit archipel fictif de Méditerranée, à l’aide du lourd arsenal de Rico et de ses alliés rebelles éparpillés aux quatre coins de la map. Scénario typique d’un jeu d’action en plein, Just Cause 3 revient en force avec de la dynamite et des ogives partout, mais tient-il pour autant la route?
QUAND GTA S’ALLIE AVEC FAR CRY
La première chose qui nous aura impressionnés dans ce nouveau titre n’est pas le nombre d’explosions à la minute, mais plutôt une map de Medici assez grande. Il s’agit bien entendu ici d’un monde ouvert que vous pourrez parcourir librement, mais à la façon d’un GTA, où certaines villes encore non libérées de l’emprise du dictateur n’hésiteront pas à passer en mode alerte dès votre arrivée avec un niveau de 1 à 5 en fonction du temps pendant lequel vous restez sur les lieux. Vous l’aurez compris, vous ne pourrez explorer intégralement les lieux qu’une fois toutes les zones libérées de l’emprise du général Di Ravello. Dans chaque ville se trouveront plusieurs signes de la présence du dictateur : hauts parleurs, panneaux de propagande, stations satellites de communication… Une fois tous ces instruments d’oppression détruits, la ville sera laissée aux mains des rebelles, et plus personne ne vous cherchera d’ennuis. Un scénario que l’on aura pu retrouver dans Far Cry 4, par exemple. Jusque là, rien de bien nouveau, et on doit dire que la chose sera assez répétitive au bout d’une dizaine de lieux libérés.
Medici propose toutefois des paysages variés et assez étendus, puisqu’il vous faudra de très longues minutes pour arriver à l’autre bout du pays, même par la voie des airs. Entre panoramas rocheux, zones boisées et étendues maritimes, on trouvera un réel plaisir à explorer ces décors très soignés dans leur conception. Pour se faire, plusieurs moyens s’offrent à vous : hélicoptère, bateau, scooter, voiture sont autant de moyens de transport que vous pourrez soit commander à vos alliés (livraison comprise) contre des balises récoltées en mission, ou les braquer à des habitants de la ville, des actions qui nous feront clairement penser à un GTA-Like, encore une fois, mais avec cet air du sud. Vous savez, avec les cigales et tout ça! Bref, Just Cause 3 propose des environnements de mission variés et très jolis. On saluera également le superbe travail des développeurs sur la modélisation de l’eau et de la flore marine, qui est très certainement l’une des choses les plus dures à réaliser au mieux.
METTEZ LA VILLE À SAC !
Votre aventure ici sera encore synonyme de destruction et d’acrobaties extrêmes pour saccager les positions ennemies. Seul contre tous, Rico effectuera plusieurs cabrioles stylées grâce au nouveau modèle de son grappin, lui permettant à la fois de s’accrocher aussi bien à un décor qu’à des objets en mouvements, qu’à agripper deux choses ensemble et les attirer l’une à l’autre. Cette dernière astuce vous permettra notamment d’accrocher un ennemi à un hélicoptère, pour lui faire prendre un bol d’air frais. Ceci n’est qu’un exemple parmi plein de possibilités aussi drôles que destructrices. L’arsenal mis à votre disposition fera aussi partie de ce système de commande rebelle dont nous vous parlions plus haut. Vous pourrez donc, à côté d’un véhicule, vous faire livrer des armes variées comme des lance-roquettes, des doubles mitrailleuses, des mitrailleuses lourdes, des grenades… Qui donneront naissance à des explosions immenses et à un score de « Chaos » que vous aurez accumulé en enchaînant les folies semblables. Cependant, malgré l’application du patch day one, on ressent une désagréable chute vertigineuse de la framerate du jeu à la vue des explosions qui, pourtant, sont assez bien réalisées. On se retrouvera ainsi avec un jeu saccadé lorsque les explosions s’enchaîneront un peu trop rapidement et il sera alors pénible de contrôler le personnage. D’autre part, on notera aussi les longues minutes de chargement entre chaque mort, qui pourrait bien faire perdre patience à beaucoup d’entre vous (vous vous souvenez des temps de chargement de Bloodborne dans ses premières semaines?). Mais ces quelques points négatifs pourront bien entendu être corrigés au fil des mises à jour, c’est pourquoi nous vous mettons en garde contre l’achat des jeux dans leurs versions day one, qui présentent hélas toujours plusieurs problèmes de cet ordre.
Côté contrôle du personnage, Rico semblait assez souple dans les cascades réalisées dans plusieurs trailers. Mais une fois la manette en mains, on retrouvera un Rico plutôt raide et assez maladroit. Il nous sera arrivé maintes fois de nous retrouver bloqués devant un simple petit muret, car notre avatar ne voulait pas prendre la peine de s’y agripper pour l’enjamber. Des situations qui, à répétition, nous auront agacé plus d’une fois, tout comme l’impossibilité de faire des glissades ou de s’accroupir quand bon nous semble. La visée sera également fastidieuse, et on regrettera l’absence d’un mode autofocus permettant de cibler directement les ennemis en face de nous. Lors de l’utilisation de son grappin, le rebelle est à nouveau assez têtu et maladroit, et il est par exemple tout à fait possible de frôler la mort en se cognant la tête contre un décor contre lequel on se sera catapulté avec le grappin « amélioré ». Des bugs qui pourront aussi trouver remède dans les patchs futurs, mais qui gâcheront notre aventure durant les premières semaines suivant la sortie du jeu. Ensuite, on ressentira aussi une petite chute de framerate lorsque l’on changera l’angle de vue un peu trop brutalement, et des effets de popping pourront faire leur apparition (apparition subite du décor).
WASTED!
L’IA, profondément débile, n’arrangera pas la chose, mais elle nous aura plusieurs fois bien fait marrer. A la vue d’ennemis se jetant à l’eau tout en vous tirant dessus, nous ne saurions avoir une autre attitude si ce n’est d’être exaspéré après plusieurs heures de jeu dans ces conditions. Il sera donc 
facile d’échapper à la vue des ennemis, qui ne feront pas beaucoup d’efforts pour partir à votre recherche.
Enfin, on est en droit de se demander si Just Cause 3 n’aurait pas nécessité un petit peaufinage de la part du studio. Que ce soit dans sa jouabilité ou dans sa fluidité, le jeu peine encore à fournir un produit commercialement correct. Bourré de bonne volonté avec une map grande et fournie, des décors sublimes et un mode histoire proposant des missions variées et originales, Just Cause 3 n’a visiblement pas encore fini de faire ses preuves, et le studio devra encore travailler sur les corrections de ces quelques problèmes affectant directement l’expérience de jeu des fans. Pour anecdote, une vidéo d’analyse de la framerate du jeu réalisée par la chaîne Digital Foundry nous montre que le jeu pouvait descendre sous la barre des images par secondes en cas d’explosions, et ce, après l’application du premier patch qui était disponible à la sortie du jeu.
Pour conclure ce test mitigé, nous ne pouvons que vous recommander d’attendre le déploiement de quelques correctifs de la part u studio avant de vous lancer dans ce Just Cause 3. Si le jeu ne manque clairement pas d’ambition, il pourra néanmoins gâcher votre expérience de jeu par ses multiples bugs. Pour un premier titre new-gen, ce Just Cause 3 démarre avec une jambe cassée, mais la note attribuée ici pourrait bien s’élever si toutefois le studio fait le nécessaire pour offrir un jeu fluide et un peu plus maniable.
POINTS POSITIFS :
- Des décors sublimes
- Une map énorme
- Des moyens de transport très variés
- Une histoire ma foi bourrée de rebondissements et d’action, restant fidèle au genre
- Des explosions superbement réalisées
- Un grappin et un Wingsuit très pratiques
- Des missions principales amusantes et variées
- La bande-son
POINTS NÉGATIFS :
- Chutes importantes de la framerate
- Une maniabilité un peu brouillonne de Rico
- Une IA à la ramasse
- Des missions annexes obligatoires pour progresser
- De longs temps de chargement
NOTE PROVISOIRE :
