En ce mois de rentrée scolaire, Hideo Kojima nous a enfin livré le chapitre clôturant la saga Metal Gear Solid. Episode vécu par les fans comme un adieu à Solid Snake, Big Boss, Ocelot et les autres, il révolutionne aussi complètement le style tactique des autres Metal Gear Solid par l’adjonction d’une liberté de gameplay encore jamais vue auparavant dans un jeu de Kojima. Metal Gear Solid V : The Phantom Pain propose aux joueurs d’incarner une dernière fois Big Boss dans une série de missions en Afghanistan, quelques années après les événements de Metal Gear Solid 3 : Snake eater. Cet épisode est certainement aussi le dernier jeu de Hideo Kojima édité par Konami. Depuis les nombreuses rumeurs sur les problèmes entre le créateur de la série et Konami, les joueurs se questionnent bien souvent sur l’avenir des Metal Gear, mais rassurez-vous, Hideo Kojima a certifié que, malgré la fin de la saga Solid, il ne cesserait pas de créer de nouveaux jeux, mais sous un autre nom de studio et sous la bannière d’un autre éditeur.
Synopsis : Sorti d’un coma de 9 ans après les terribles événements de Metal Gear Solid V : Ground Zeroes, Big boss se réveille en 1984 affaibli, allongé sur un lit d’hôpital chypriote, peu de temps après l’invasion de l’armée soviétique en Afghanistan, fragilisant l’équilibre de la paix entre l’Amérique et l’URSS durant la guerre froide. C’est alors que Big Boss redémarre son aventure au stade de légende déchue, dans le but de venger la destruction de sa Mother Base et de la mort de tous ses alliés suite à l’embuscade tendue par l’unité d’élite Cypher à la fin de Ground Zeroes. Se réveillant donc en catastrophe de son état de coma par l’assaut de ce même hôpital par des soldats d’élite de son nouvel ennemi « Skull Face » (dont la terrible et séduisante snipeuse Quiet), Boss se fait aider par un mystérieux allié, Ishmael pour sortir de l’hôpital et rejoindre son nouvel allié, Ocelot, pour reconstruire une nouvelle Mother Base et recréer une armée.
LE PREMIER MGS EN MONDE OUVERT, UNE VRAIE RÉUSSITE
La nouveauté de cet épisode réside donc dans le fait que les missions se déroulent dans un monde ouvert, sur une map « 200 fois plus grande que celle de Ground Zeroes« . Et lorsque nous avons effectué nos premiers pas sur le jeu, la map s’est en effet révélée être immense. Il était alors assez agréable de se balader d’un point à l’autre lors des missions et voir défiler des paysages plus beaux les uns que les autres, et surtout assez diversifiés avec un jeu de lumière et un cycle jour/nuit changeant chaque point de vue en une infinité de paysages rocheux et ensablés. Chaque coin de map présente également de petits villages typiques, mais envahis de soldats soviétiques. C’est alors à vous de faire de rendre ces désormais avant-postes russes à son pays, et nettoyer ce paysage dégradé. Équipé de votre arsenal, de votre véhicule et de votre compagnon (cheval/chien/équipier…), vous arpenterez la map jusqu’à votre objectif sans voie de passage particulière, offrant ainsi la possibilité aux joueurs de réaliser chaque mission dans différentes circonstances.
Ainsi, Big Boss a également décidé de repartir à zéro en reconstituant sa mother base et son armée personnelle. A vous, donc, d’agrandir votre base pour votre propre intérêt afin d’obtenir du nouveau matériel de guerre. En effet, le système Fulton est un ballon vous permettant de récolter des ennemis et du matériel de guerre sur le terrain durant vos missions pour les envoyer directement à votre Mother Base. Outre le matériel de guerre vous permettant de riposter aux attaques de votre Mother Base par les autres joueurs (nous y reviendrons dans un test ultérieur de Metal Gear Online), les soldats récoltés comprennent une série de domaines dans lesquels ils sont plus ou moins doués. Il est ainsi possible de récolter des « spécialistes », vous permettant d’améliorer le niveau d’une catégorie de votre Mother Base en particulier. Par exemple, un spécialiste en Recherche & Développement vous permettra d’augmenter le niveau de cette catégorie pour fabriquer de meilleures armes et équipements pour faciliter vos missions. C’est notamment par cette amélioration que vous pourrez acheter des systèmes Fulton plus perfectionnés pour pouvoir ramener des équipements de plus en plus lourds à la base, comme des voitures, des tourelles ou des conteneurs (Non, pas le Metal Gear!).
Une fois le système d’amélioration de la Mother Base pris en mains par le biais d’un petit tutoriel en début de jeu, MGS V vous plonge directement dans une mission afin de libérer votre coéquipier Miller, salement amoché durant l’assaut à la Mother Base. Vous apprendrez ainsi très vite que deux grosses possibilités de gameplay s’offrent à vous : la tactique et la discrétion, ou la méthode bourrin équipé de votre mitrailleuse préférée. Sachez cependant que, MGS restant malgré tout un jeu de référence dans le domaine tactique/espionnage, le jeu vous attribuera un score de mission plus grand si vous ne tuez personne, si vous finissez la mission sans alerte et en un temps réduit (Rang S). Aidé par votre désormais allié Ocelot en voix off durant vos missions, vous pourrez donc terminer vos missions avec des fléchettes endormantes avec une facilité souvent relative au nombre d’ennemis pour être récompensé par un Rang S et décrocher de beaux trophées Playstation ou Xbox. Gardez également à l’esprit que tuer un ennemi vous empêchera de le reprendre pour votre Mother Base. Vous pourriez ainsi passer à côté d’un spécialiste bien utile pour le développement de certains secteurs de production.
UN ARSENAL DE CHOIX
Il existe une large panoplie d’équipements, d’armes et de personnalisations dans le jeu. Et c’est un très bon point pour ce MGS en monde ouvert. Tous ces choix rendent en effet votre aventure plus personnelle. De l’équipement de Snake à celui de votre cheval, de la couleur de votre Mother Base à la couleur de votre hélicoptère de ravitaillement ou encore les nombreuses catégories d’équipements et d’armes à débloquer à l’aide du secteur R&D de votre Mother Base et des plans récoltés sur le terrain après interrogatoire sur les ennemis, chaque joueur trouvera la combinaison qui lui conviendra pour se plonger personnellement au cœur de l’action, dans une aventure qui ne déstabilisera pas un instant les fans de la première heure. Ennemis tantôt humains, tantôt surréalistes, capacités de distraction de l’ennemi, bruitages typiques de la saga, le gameplay sera très intuitif pour les habitués, mais nécessitera certainement un petit temps d’adaptation pour les néophytes.
BIG BOSS N’EST PAS SEUL, MERCI MOTHER BASE!
L’hélicoptère précédemment cité est aussi un élément essentiel qui vous reliera directement à votre Mother Base sur le terrain. Par défaut, cet hélicoptère est votre moyen de sortie rapide du terrain pour retourner à votre QG pour un briefing de mission, mais il s’avérera aussi être un appui aérien par l’ajout d’armement débloqué au fil du jeu. Mais ce n’est pas tout! Cet engin est également votre moyen de ravitaillement sur le terrain. Échangeable contre la monnaie du jeu appelé « PIM », vous pourrez en outre l’appeler pour vous fournir une cargaison de munition, ou même une arme ou un équipement débloqué d’ailleurs. Vous n’aurez dès lors pas besoin de tuer des ennemis pour récolter des munitions qui ne seront peut-être même pas compatible avec votre arme équipée, cadavres d’ennemis qui pourraient par ailleurs poser problème si un ennemi les découvre. Mother Base, hélicoptère, messages radio… Vous n’êtes donc pas seuls dans cette aventure, et tout le soutien militaire est là, derrière Big Boss pour l’aider (VOUS aider) dans cette histoire sublimement orchestrée par Hideo.
SNAKE FAIT MOINS SON CINÉMA
Fini les longues cinématiques. Si ce détail pouvait en agacer plus d’un, sachez que Metal Gear Solid V : The Phantom Pain ne proposera plus autant de cinématiques de longue durée que les autres épisodes. Mais ce n’est pas pour autant que le jeu perdra son côté narratif. Il y aura dans le jeu des cassettes audio donnant un supplément de détail sur vos discussions avec les différents personnages du jeu. Lors de la rencontre avec un nouvel allié ou un nouvel ennemi, vous entrerez forcément en dialogue avec lui, construisant ainsi l’histoire de The Phantom Pain. Mais ces cassettes ainsi que vos discussions radio avec les différents protagonistes serviront à meubler la trame narrative autour de la dernière aventure de Big Boss, aventure venant boucler la boucle de toute cette sublime saga riche dans sa trame. La seule chose que l’on pourrait trouver à redire sur la narration de The Phantom Pain est le coté fastidieux de devoir lire tous les dialogues en pleine mission de terrain, chose qui pourrait facilement détourner votre attention de l’objectif, car, comme tout bon Metal Gear qui se respecte, The Phantom Pain ne propose pas de voix françaises, mais des sous-titres nous laissant apprécier la voix de Kiefer Sutherland venue remplacer celle de David Hayter (un point longuement débattu par les fans).
En définitive, Metal Gear Solid V est un épisode s’adressant très particulièrement aux fans de la saga. Bourré de références aux anciens épisodes et à l’univers de Hideo Kojima en général, il ne reste cependant pas restrictif au fans seuls. Le contexte est en effet sublimement mis en place pour les joueurs découvrant les aventures de Big Boss avec cet épisode. Même s’il est conseillé de s’attaquer sans modération aux autres chapitres, avant ou après l’histoire de The Phantom pain, celui-ci vient sans aucun doute s’incruster dans le line-up des jeux de cette nouvelle génération comme la nouvelle référence de jeu tactique en monde ouvert. Bourré de nouveautés pour la saga, mais intégrant aussi d’anciennes mécaniques de jeu vues auparavant des les autres titres de la franchise, le gameplay est très certainement le plus varié des jeux PS4/Xbox One et est aussi à un niveau rarement égalé sur PC. De très rares chutes de framerate, une trame hors du commun et digne d’un Metal Gear, une map immense, des moyens de transport varié, ce Metal Gear est bel et bien le chapitre ultime que tous les fans de la saga attendaient. Nous voilà, avec ce titre, fixé sur les aventures passionnantes de Big Boss et ses descendants.
Points positifs :
- Une map immense et très belle
- Un trame toujours aussi prenante
- Des combats de boss à couper le souffle
- Un petit côté fantastique de la saga toujours présent
- Un gameplay extrêmement riche
- Une gestion intégrale de la Mother Base
- En lien direct avec l’ensemble des épisodes Metal Gear Solid
- Du grand Kojima
Points négatifs
- Une bande-son un peu décevante
- Une personnalisation de personnage qui n’a pas lieu d’être
- Un Metal Gear Online non disponible au lancement du jeu
- Un maniement du cheval et de Big Boss parfois un peu hasardeux
NOTE :